Guy Ontanon démissionne

Oui, c'est un forum très lisible et la plupart des fautes de frappe sont parfaitement admissibles, j'en fais d'ailleurs moi-même de temps en temps. Parfois, je les vois après coup et je modifie mon message parce que ça me fait mal aux yeux, c'est pour ça que j'ai beaucoup de messages modifiés.

Et Gilles Bertrand en rajoute une couche...

" 22 Août 2008 - 13:28:17 - - FFA : Des bonnes questions et de mauvaises réponses

Avis de tempête à la Fédération Française d’Athlétisme. A tel point que son président se dérobait à un point presse où seul Franck Chevalier allait essuyer dans une ambiance tendu le tir groupé des journalistes attendant des réponses concrètes à des questions simples.

Il aura donc fallu en fin de soirée la petite histoire d’une équipe de relayeurs livrée à elle-même puis en matinée l’abandon de Yohann Diniz sur l’anneau surchauffé du 50 km marche, pour que les esprits s’échauffent.

La presse devient toujours inquisitrice lorsque l’on manie l’art d’esquiver les questions pour se noyer dans un torrent de propos convenus. A ce jeu, le DTN, Franck Chevalier, seul, écrasé sur son pupitre, bousculé et chahuté par les correspondants de la presse française a joué un mauvais rôle, se mettant la corde au cou lui-même, lui seul.

Première attaque, la gestion calamiteuse d’une équipe de relayeurs qui peut être aurait du tout simplement restée à la maison. On oubliera vite l’anecdote dans ce flot d’informations que soulève une compétition telle que les J.O. mais la vraie ou fausse blessure de Ronald Pognon, la non participation au relais de Christine Arron, les blessures en cascade des uns et des autres, la vraie ou fausse démission de Guy Ontanon, responsable avec Laurence Billy du relais, ont révélé la faiblesse du dialogue entre les strates de l’encadrement fédéral. Bref, un vrai nid à embrouilles qui au final s’est traduit d’une certaine façon sur le terrain par la disqualification des deux relais 4 x 100 mètres français.

Sujet plus grave le cas Mahiedine Mekhissi Benabbab, le médaillé d’argent sur 3000 m steeple, qui a créé un vrai séisme au sein même de la Fédération. Avec de chaque côté de la faille béante, ceux qui y croient et ceux qui n’y croient pas à tel point que certains cadres ont refusé de saluer l’exploit pour marquer leur doute. Forcés de s’expliquer avec le DTN, chargé là aussi de piétiner avec ses petits souliers le brasier allumé sous son nez. Sauf que le feu a commencé à brûler le bas de son pantalon et que ses propos là encore convenus ne le préparent pas à un avenir qui pourrait s’annoncer délatoire. Après avoir mené une rude bataille contre le dopage dans le demi fond féminin, (saluons le au passage), la FFA souhaitait s’attaquer à celui rôdant chez les hommes. Aura-t-elle maintenant le courage de mettre à exécution ces belles intentions en éliminant également certains réseaux nuisibles connus de tous qui officient presque au grand jour ?

Poursuivons cette liste avec le cas Tahri, la bombinette lancée par le journal l’Equipe qui a un vieux compte à régler avec le steepler français suite à une affaire judiciaire opposant le quotidien sportif et Bouabdellah Tahri devant les tribunaux. Là encore, Franck Chevalier s’est réfugié dans un « no comment », prétextant qu’il n’avait pas lu cette information que toute la communauté française se repassait en boucle. Mensonge et ironie ?

Enfin venait la question de fond : le niveau de l’équipe de France qui à deux jours de la cérémonie de clôture est touchée par le marasme, la faute à pas de grosses médailles bien sûr. Toujours la même histoire, les mêmes conclusions, les mêmes discours entendus maintes fois. « On fera le bilan, on verra cela au débriefing ». Avec comme échappatoire des accusations faciles comme de porter un regard sceptique sur les performances de la Jamaïque. On le sait, le méchant s’est toujours le voisin. Comme de chercher des espérances du côté de la natation française décomplexée (de quoi ?), ou d’une équipe anglaise de nouveau conquérante, n’est ce pas Miss Ohuruogu,

Bref la FFA va débriefer. C’est à peu près la seule certitude. Pendant ce temps, les clubs de province vont continuer à compter un sou – des sous, un cadet – des cadets, un bénévole – des bénévoles. Sans lesquels l’athlétisme de haut niveau d’existerait pas. Dans l’antre et de luxe outrancier des Jeux, certains l’oublient trop vite.

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Suite de l'article de Gilles Bertrand...

L’AFFAIRE POGNON/ONTANON

Ronald Pognon a le spleen… Le sprinter se retrouve au cœur d’une énorme polémique sur la blessure qui l’a empêché de disputer le relais, ce qui aurait largement contribué à une erreur de transmission au 4ème relais, ralentissant tellement le passage que l’équipe de France terminait dernière de sa série.

Avec l’élimination des filles quelques minutes plus tard (chute du bâton au dernier passage), il n’en fallait pas plus pour que surgissent quelques questions auxquelles Laurence Bily, responsable des relais, et Guy Ontanon, responsable technique, apportaient leur réponse.

La réponse tournait largement autour du « cas » Pognon, accusé par Guy Ontanon de privilégier sa pratique individuelle face au relais. Pour base de cette accusation, l’annonce que Ronald Pognon invoquait une blessure qui n’aurait pas existé…

Ronald Pognon n’a pas franchement apprécié de se retrouver en accusation aux 20 heures, ou aux Antilles, présenté comme un égoïste… Il a réagi auprès de la presse, en livrant le certificat médical fourni par le Médecin du CNOSF, attestant d’une blessure en voie de normalisation à moyen terme.

Le jour du 1er tour du relais, le sprinter a tenté l’échauffement, mais incapable d’accélérer, il a préféré déclarer forfait pour ne pas prendre de risque. Guy Ontanon, lui, aurait estimé que Ronald Pognon jouait d’un excès de prudence, sans prendre en compte l’impact sur le relais.

Deux visions divergentes d’un même évènement témoignant surtout d’un vrai manque de communication entre les deux hommes, Ontanon n’ayant pas apprécié de perdre son athlète fétiche il y a 3 ans…

Mais aussi deux appréhensions opposées de la carrière et de la vie d’un sprinter. Ronald Pognon a connu 2 années de galère à cause d’une blessure délicate. Il en a retenu plusieurs choses : « J’ai été blessé 2 ans. J’étais tout seul dans mon coin, personne ne me téléphonait pour prendre des nouvelles. Mais moi, mes jambes me donnent à manger ! »

Alors, oui, il l’admet, il préfère privilégier sa pratique individuelle plutôt que le collectif : « J’ai décidé de faire de l’athlétisme en voyant Linford Christie courir, c’était pour faire du 100 m, pas du relais ! Mes contrats équipementiers et partenaires portent sur mes records sur 100 et 200 m, pas sur les relais. Mes records me donnent à manger ! Quand j’étais blessé, le 4x100 m n’était pas à mes côtés. »

Par principe de précaution, Ronald Pognon n’a pas voulu courir ce relais : « Lui, il aura toujours son salaire quoi qu’il m’arrive. Moi, si je me pète à nouveau, c’est moi qui dois trouver pour me soigner et pour manger. »

Un épisode délicat de plus à gérer pour la FFA, qui n’avait vraiment pas besoin de ça !
O.B.

> Auteur : Gilles Bertrand