Le marathon français coule à pic devant Buckingham Palace
marathon français est à genou, comme cette équipe de France dont le résultat collectif est à l’image de cette discipline. Déplorable. Entendons nous bien, il ne s’agit pas du marathon populaire qui lui affiche un dynamisme sans cesse croissant pour nourrir un marché florissant mais bien du marathon élite, jauge à sec. En rade sur la glissière.
Et ce marathon olympique en apporta la preuve la plus cinglante. Trois coureurs engagés, Patrick Tambwe, Abdellatif Meftah et Abraham Kiprotich ; trois abandons. Pour les trois, à peine un semi marathon couru. Dans le plus triste anonymat, désossés sur cette route royale. Trois athlètes sélectionnés, trois hommes seuls dans leur tourment, dans la solitude d’une préparation singulière, mus par ce désir ultime de courir sur ce Mall.
Ils ont joué leur sélection en prenant des risques, sur ce parcours bordé d’une foule indescriptible, ils ont été absents. Pourtant, quel honneur, quelle jouissance ! Mais ils n’ont eu que le maigre plaisir de prendre le départ, de se ranger sur cette ligne, le dos au Palais, point s’est tout. Fin. Incapable d’honorer le maillot, chacun dans leurs excuses que l’on accepte, impuissant lorsque l’on se satisfait de poser deux coudes sur les barrières. Dans leur déroute et celle plus large d’une fédération qui reste bloquée sur ce dossier délicat du marathon.
A l’exception du cas isolé de Christelle Daunay injustement absente de Londres en raison d’une blessure, le marathon français est en cale sèche. Alors que faire ? Ce n’est plus le temps des symposiums ou des assises pour débattre inutilement en se gavant de mots et de belles théories alors que toutes les analyses s’étalent à nu, depuis fort longtemps, sur le bureau de la DTN.
Il manque une politique incitative auprès des coureurs de demi-fond qui doivent être orientés très jeunes vers cette distance. En formant des commandos, sécurisés et contrôlés, avec des objectifs précis et réalistes, avec un échéancier strict et rigoureux pour ne plus laisser court aux errances que l’on peut observer autant dans la préparation que dans le choix des courses disputées. Il faut du collectif et non plus des hommes solitaires et farouches. Incontrôlables. Il faut des critères de sélection justes et réfléchis pour l’ensemble des championnats, stricts et rigoureux et non plus accepter des minima réalisés sur des épreuves dont on ne peut contrôler la régularité. Il faut enfin un suivi médical et biologique strict pour ne pas mettre le coureur en danger.
Rien ne tombera du ciel. Il faut juste retrousser ses manches et partir en campagne en se donnant du temps. A l’image de ce marathon. Pour chasser l’œil noir. Pour éviter ce genre de Waterloo, y a-t-il un Duc de Wellington pour mener la bataille ? 

source : texte + photos = vo2.fr