Une course folle. Alors que tout le monde attendait le Kenyan Raymond Kipkoech, grand favori de cette 28ème édition du marathon de Paris, c’est le jeune Ethiopien Ambesa Tolosa qui s’impose ce dimanche, à la surprise générale.
Coup d’essai, coup de maître pour le jeune Ethiopien qui disputait là le premier marathon de sa carrière. Exploit d’autant plus impressionnant que cette 28ème édition était partie sur un rythme très élevé. Après un départ ultra rapide, la première sélection intervenait au kilomètre trois. Du peloton groupé du kilomètre un se détachait alors un groupe d’une vingtaine de coureurs parmi lesquels le Français Ismaïl Sghyr. Béhar, Bouzid et Hakim Bagy suivent à quelques encablures.
La cadence s’accélérait de nouveau à parti du 14ème kilomètre. Les lièvres Stanley Boen et Wesley Ochoro mènent la course à un train d’enfer, Kipkoech et Ruto sur leurs traces. Le kilomètre 16 sera le plus rapide, moins de trois minutes au kilomètre, et sera fatal à Ismaïl Sghyr, relégué à 1 minute 23.
Au kilomètres 24, onze hommes mènent la course. Kipkoech, Ruto, Cheruyiot, Tarus, Tolosa, Melese, Marwa, Losian, Maiyo, Biwott et Dos Santos, seul non africain du groupe de tête. La différence se fera au kilomètre 36. Seuls quatre hommes parviennent à tenir la cadence : Biwott, Cheruiyot, Tolosa et Kipkoech, Dos Santos est à la peine, Sghyr et Béhar ont abandonné.
Tolosa accélère. Kipkoech le suit, visiblement moins en jambes. Tolosa en profite et creuse l’écart. Vingt secondes séparent les deux hommes à deux kilomètres de l’arrivée, 20 secondes qui se transformeront en une minute douze lorsque le surprenant Ethiopien passe sous l’arche. Deux heures, 8 minutes et 56 secondes pour une première, une tentative des plus encourageantes ! Hakim Bagy, seul rescapé français, terminera à une très honorable huitième place, huitième place qui ne lui permettra malheureusement pas de remplir son objectif principal : réussir les minima olympiques pour espérer s’aligner sur la distance à Athènes au mois d’août.
Une déception pour le clan tricolore vite oubliée à l’arrivée de Corinne Raux. La Bretonne, qui disputait là le deuxième marathon de sa carrière, grimpe sur la troisième place d’un podium occupé par la Kenyane Salina Kosgei et à l’Ethiopienne Asha Gigi. Raux, entraînée par Dominique Chevrier, améliore son record personnel de plus de sept minutes. Raux entre dans l’histoire en devenant la troisième meilleure performeuse française de tous les temps derrière Dallenbach et Rebelo et décroche un probable ticket pour les Jeux Olympiques.
La seule satisfaction française de la journée vient donc de la course féminine, dans laquelle Corinne Raux, en améliorant son record personnel de plus de sept minutes, a gagné son billet pour Athènes. Drivée par un lièvre personnel de luxe, Dominique Chauvelier, la Bretonne peut être doublement satisfaite : avec un chrono de 2h29’19’’, elle devient la troisième performeuse française de l’histoire derrière Dallenbach et Rebelo et monte également sur le podium du marathon de Paris.