Les championnats du monde d'athlétisme en salle se situeront, de vendredi à dimanche à Budapest, entre la belle réussite du Mondial en plein air de Saint-Denis (Seine-St-Denis) l'année dernière et la prodigieuse perspective olympique des Jeux d'Athènes en août prochain.
"Chacun était libre de gérer sa saison hivernale comme il l'entendait" et l'équipe de France de Budapest "n'est pas une grosse équipe constituée pour aller chercher des résultats", a résumé le Directeur technique national (DTN) Robert Poirier.
L'année dernière, les Français avaient obtenu trois médailles au Mondial en salle de Birmingham (Angleterre) avec Driss Maazouzi (or: 1500 m), absent cette année pour cause de grippe, Muriel Hurtis (argent: 200 m) et Marie Collonvillé (bronze: pentathlon). L'été venu, sept médailles (2 or, 3 argent, 2 bronze) étaient tombées de façon assez inespérée dans l'escarcelle de l'équipe tricolore.
Traditionnellement, l'athlétisme en salle sourit aux sprinteurs et aux spécialistes des haies sur des distances très courtes, ainsi qu'aux sauteurs. Le demi-fond doit subir la concurrence du cross-country. Et les autres épreuves se trouvent à l'étroit dans des installations trop ramassées.
Aux absences habituelles s'ajoutent cette année celles des blessés et des athlètes souhaitant demeurer sur la réserve avant Athènes. Driss Maazouzi, malade, ne sera pas du voyage. Eunice Barber, longtemps incertaine, a dû renoncer pour s'être blessée mardi à l'entraînement. Elle souffre d'une douleur aux ischios-jambiers de la jambe droite.
Duel Arron-Jones sur 60 m
Christine Arron, qui vient de battre le record de France en 7 sec 08/100, retrouvera sur 60 m l'Américaine Marion Jones, un peu plus jeune maman qu'elle. Lui a emboîté le pas Muriel Hurtis qui, après sa déception de Saint-Denis, a choisi cette fois-ci de se produire en hiver sur la plus courte des distances, comme le faisait l'Allemande de l'Est Marlies Goehr en remettant à plus tard ses exploits sur 200 m.
C'est sur cette distance que s'alignera Leslie Djhone en poursuivant le même but: travailler sa vitesse. François Pépin, son entraîneur, le dit plus doué sur 400 m que Marc Raquil, son camarade de club à Neuilly-Plaisance, médaillé de bronze à Saint-Denis.
A Birmingham, Ladji Doucouré s'était classé quatrième du 60 m haies à 19 ans avant d'être éliminé en demi-finales à Saint-Denis. Sa récente apparition au Madison Square Garden de New York l'a montré en gros progrès, qu'il ne pourra pas concrétiser en raison de son forfait dû à une blessure aux ischio-jambiers.
Sur 800 m, il faudra suivre le petit Nicolas Aissat, qui ne manque pas d'habileté, et Florent Lacasse, dont on attend que ses dons éclatent enfin au grand jour.
Même chose pour Romain Mesnil, trop irrégulier à la perche, où le jeune Jérôme Clavier fera ses grands débuts internationaux. Dans une épreuve tout aussi aléatoire que la perche, l'équipe du 4 x 400 m messieurs pourrait tirer son épingle du jeu.