CROSS-COUNTRY .......
BILAN. -- Deux mois après l'événement, la JS Angoulême et Roullet tirent le bilan de leur championnat de France. A l'incontestable réussite sportive s'ajoute un résultat financier satisfaisant
La JSA la tête haute
CHAMPIONNATS DE FRANCE
Hier soir, la Jeunesse Sportive d'Angoulême et la commune de Roullet réunissaient les 540 bénévoles qui ont oeuvré pour la réussite des championnats de France de cross. « On souhaitait les remercier, beaucoup ont travaillé toute la journée dans le froid sans rien voir des compétitions », explique Bernard Letellier, président du Comité d'organisation local (COL). Dans la salle des fêtes de Roullet, l'ambiance cédait évidemment hier soir à une douce euphorie.
En effet, dès le 27 février au soir, la réussite de ce premier championnat de France en Charente est apparue évidente. Tous les échos venant des athlètes, des dirigeants des clubs venus des quatre coins de la France, des personnalités, des partenaires et des spectateurs convergeaient : la JSA et Roullet avaient réussi leur pari. « Malgré le froid, cela a été un succès populaire », rappelle Bernard Letellier, « la qualité du parcours a été saluée, il n'y a eu aucun retard dans le programme et nous avons connu une affluence à laquelle les collectivités locales et nos partenaires ont été sensibles. »
Une lettre de la Fédération française d'athlétisme est venue confirmer ce sentiment : félicitant les organisateurs, la fédé les invite même à voir plus haut : « Pourquoi ne pas envisager l'organisation d'un championnat européen ? », écrit le vice-président de la FFA.
Excédent financier
Même si le président du COL estime « qu'il n'est de richesse que d'hommes », la principale inquiétude des organisateurs était d'ordre financier. Aujourd'hui, même s'il « reste deux subventions à percevoir et quelques factures à régler », Bernard Letellier est soulagé : « Nous sommes excédentaires. C'était un formidable pari, convaincre les collectivités locales qu'elles n'auraient pas à remettre la main à la poche. La JSA pourra garder la tête haute. »
Et pourtant, le budget de 240 000 euros n'a pas été facile à boucler. Et sur ce sujet, Bernard Letellier use de la liberté de parole qu'il a récupérée depuis qu'il n'est plus président de la JSA, pour dire ce qu'il pense des pratiques de la Fédération française d'athlétisme. Il s'avoue même un peu amer : « Je suis profondément étonné du niveau de la contribution que nous demande la FFA. 57 000 euros, c'est hors de prix. Nos partenaires locaux nous disent : en fait, vous payez cher pour travailler. Nous sommes en discussion pour obtenir la minoration de cette somme mais je n'y crois pas trop. »
Un championnat d'Europe ?
A ce ticket d'entrée plutôt onéreux, la FFA a ajouté un cahier des charges particulièrement contraignant qui a privé le COL de recettes : « On est tombé dans une mauvaise période 2004, c'est la fin d'une olympiade. La Fédération renégocie tous les quatre ans ses contrats avec ses gros sponsors. Il a fallu respecter à la fois le cahier des charges de 2004 et le futur de 2005. »
En fait, le COL n'a pu faire appel à certains de ses partenaires traditionnels afin de ne pas concurrencer les sponsors officiels de la Fédération ni ceux avec lesquels elle espérait conclure pour 2005. « On a été bouclé des deux côtés. Et la FFA a ouvert quand tout était fermé. On leur a gardé des emplacements qu'ils n'ont finalement pas occupé et nous, on n'a pas pu démarcher nos propres partenaires. On aurait pu avoir des mutuelles avec nous. Quand la Fédé nous a dit en janvier, vous pouvez y aller, c'était trop tard. »
Alors Bernard Letellier considère avec « recul » l'invitation de la FFA à se lancer dans l'aventure à l'échelon européen : « Les gens sont prêts à repartir. C'est vrai qu'on a le site, le parcours, les infrastructures, les bénévoles, la population. Mais les exigences financières sont énormes, surtout pour obtenir des télévisions qu'elles se déplacent. Pourra-t-on y faire face ? »