J'ai le plaisir de vous présenter le texte suivant rédigé par un ancien du Bataillon de Joinville, athlète de demi-fond de valeur nationale, dirigeant par la suite, écrivain à ses heures également et toujours passionné par tout ce qui touche à l'athlétisme et bien d'autres sports. Il s'agit de Claude Bodin que certains ont probablement croisé sur les pistes où dans les réunions en Poitou-Charentes.
L‘EUROPE, L’EUROPE, L’EUROPE…en salle – rubrique ATHLETISME
Un funambule, trois orfèvres et quatre voleuses à l’arrache … avec témoin
L’athlétisme en salle est un format concentré de son homologue en plein air. On aurait nonobstant tort de l’interpréter comme une dévalorisation, bien au contraire. Dans ce foirail, ce salon d’exposition, ce précipité chimique de l’université du muscle, aux multiples pistes sises au sein de l’anneau central de 200 mètres de pourtour ou à sa périphérie, un sentiment de proximité habite acteurs et spectateurs.
Il n’est pas jusqu’aux nouvelles contraintes : virages serrés, lignes droites prestement happées, sauf peut-être la dernière, piste de décélération matelassée, aire de réception « chamallow » du lancer de poids, qui changent certaines tactiques. Et comme dans un magasin de la « Belle Epoque », il se « passe toujours quelque chose » à portée de cristallin.
Le format de la salle, les exploits athlétiques, les couleurs vives non diluées, les impedimenta, bien rangés certes mais nombreux, la concentration humaine, aux deux acceptions du terme, ont tôt fait de vous imprégner comme le ferait un marché oriental bien fourni et pareillement achalandé ; le monde du cirque aussi vient à l’esprit.
A cet égard, parlons sans plus attendre de notre funambule national : le Roi Renaud, dit LAVILLENIE 3ème, « le haut perché ». Je retiens de sa prestation praguoise 3 choses : 1) le résultat 6,04, bien évidemment – 2) son engagement à son 2ème essai à 6,17 – 3) sa maîtrise technique adaptée à 5,90 et au 2ème essai à 6,04 qui l’a amené à un peu désaxer son franchissement vers la droite (je ne suis pas compétent pour dire pourquoi –y a des spécialistes pour ça- peut-être que ce léger déplacement segmentaire a rogné une aspérité verticale du corps). …/…
La veille, on avait vu et apprécié les trois orfèvres du 60m haies (St-Eloi, inspire-nous) dans un exercice de haute école, loin devant la meute. Un PML TGV sur la fin, un Bascou low-cost (jeu de mot international improbable), un Bélocian à bon escient. Bravo les enjambeurs de lattes.
Le gâteau était déjà beau, les quatre cerises de l’œuvre terminale allaient le magnifier. Déjà championnes en 2014 à Zurich, GUEI,DIARRA, RAHAROLAHY et GAYOT allaient récidiver. Le suspense était presque aussi haletant qu’en août dernier, sauf que ces dames occupaient cette fois-ci la position du gibier et non celle du chasseur ; et le gibier gagna. Le galop de Gayot vint parachever les courses exemplaires de ses équipières. L’illustration fut donnée, encore plus sur une piste de 200m, de l’importance grandissime du passage de relais. Le témoin s’arrache littéralement de la main de celle qui achève son parcours gorgée d’acide lactique. Marie Gayot en fit la démonstration prenant là les 3 mètres d’avance qu’en parfaite gestionnaire elle maintint jusqu’au bout.
De bien belles images en vérité avec un clin d’œil francophone à la tribu belge des Borlée, une fois, à la perchiste suédoise, à la sprinteuse sculpturale batave.
Avec aussi un bravo à Yohan Dinitz pour son record du monde du 20 bornes ce W.E. et pour son aveu : le dopage très peu pour moi, en revanche du pinard et une bière de temps en temps. Et il a 37 ans passés !
Claude Bodin 9 mars 2015
Ci-après, une des pages figurant sur son site hébergé sur celui des copains du bataillon de Joinville animé par Lucien Baudot :
Les copains du bataillon de Joinville - Cl. Bodin