REIMS A TOUTES JAMBES 2010 Une météo sibérienne pour les marathoniens


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kirui
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Date du message : Wednesday 20 October 2010 à 09h52


A l’heure du départ du marathon, la température ne dépassait pas les 1° et ce froid a impacté les performances et devant la cathédrale, les 1006 inscrits à cette 27e édition claquaient des dents.

A peine débarqué du Kenya, Stephen Chebogut, vainqueur en 2h09’38’’ à l’occasion de son premier marathon ne s’attendait pas à un tel climat : « Nous sommes partis sur des bases de 2h07’30’’, mais au fil des kilomètres nous avions de plus en plus froid et le parcours était difficile avec pas mal de bosses, plus tous ses virages qui impliquaient de relancer constamment. Ceci-dit, je suis content de cette victoire ».

René Auguin, l’organisateur du plateau apporte d’autres éléments qui tendent à démontrer que les coureurs africains auraient peut-être eu l’opportunité d’aller plus vite : « Ils sont partis trop vite en passant au 10e km en 30’10’’, puis en 1h04’20’’ au semi. Bon, il est vrai qu’ils ont affronté un vent glacial. Néanmoins tous les 11 progressaient encore ensemble au 30e km. Par contre, à ce moment-là, quand le dernier lièvre a stoppé son effort, plutôt que de continuer sur leur rythme, ils ont ralenti et se sont observé jusqu’au 35e km. Ce qui a fait descendre la moyenne. Toutefois à ce point de la course le Kényan Stanley Biwott a attaqué et la course par élimination a commencé. Seuls deux autres athlètes ont pu accrocher la foulée de Biwott, qui a décidé d’en remettre une couche au 38e km. Mais cela n’a pas suffit à éliminer Chebogut, vainqueur au sprint. Malgré tout, on peut être satisfait, car cela fait 4 années de suite que le Marathon de Reims se gagne en moins de 2h10’ »

Les explications de Stephen suffisent-elles à elles seules à expliquer ce chrono, qui aurait pu être plus rapide ?

Autre observateur avisé Yohann Diniz, à la demande de France Bleu a accepté de suivre l’épreuve sur une moto et d’intervenir en direct.

Une expérience qu’il a fort apprécié : « C’était sympa. En tant qu’athlète j’arrivais à sentir la course. Par moment, j’aurais eu envie d’intervenir auprès d’eux. Notamment, lorsqu’ils se sont observé et que le rythme à baisser. Là, j’aurais voulu leur dire : « Il faut y aller ». En tout cas, c’est vraiment beau à voir »

Stephen Chebogut (2h09’38’’) devance son compatriote Stanley Biwott (2h09’41’’) et l’Ethiopien Terefe Yae (2h10’03’’)


Au final les compétiteurs africains masculins engagés trusteront les 13 premières places.


Ensuite pointeront les féminines de l’Afrique de l’Est et la victoire reviendra à Gisaw Melkam (2h28’57’’) qui a conclut son marathon par une dernière ligne droite époustouflante, pour passer à tout prix sous la barre des 2h29’.

Deux autres Ethiopiennes complèteront le podium : Meseret Legesse (2h33’36’’) et Esthetu Degefa (2h34’07’’)

Seul motif de satisfaction chez les Français, le presque V2 Pascal Fetizon parviendra à s’intercaler entre deux Ethiopiennes pour prendre la 15e place en 2h30’04’’.

Toutefois, toujours aussi exigeant avec soi-même, il ne manifestera pas un enthousiasme débordant : « Je n’ai jamais été bien. Je n’aime pas le froid. Je suis resté 24 bornes avec les filles avant de partir. Je ne m’attendais pas à ce que Gisaw Melkam revienne. Je n’ai pas ralenti. C’est elle qui a accélérée. Je suis sûr qu’elle a couru ses derniers kilomètres en 3’20’’. Evidemment, je n’ai pas pu suivre. Eh merde, je m’en veux de ne pas franchir la ligne d’arrivée en moins de 2h30’ pour 4 petites secondes. Maintenant, il va falloir que je me repose un peu »


66 coureurs réussiront un chrono sous les 3 heures et 334 en moins de 3h30’, soit le premier tiers des participants.


Texte et photos : Christophe Rochotte

Nos vrais ennemis sont en nous-mêmes.