philathle a écrit :... Pour des réussites spectaculaires (Hind en est une…), combien de « sorties de route » dont bien logiquement on ne parlera jamais puisque les athlètes ont disparu des radars ? Se garder aussi des effets de masse. On peut penser que tous les jeunes coureurs kenyans et éthiopiens suivent ce type de « régime de cheval ». De cette masse énorme sort à jet continu des champions de très haut niveau international certainement grâce à ce régime, mais combien restent sur le carreau à cause de ce même régime ? On ne le saura jamais...
En fait si on voulait savoir, il serait relativement simple de comparer le nombre de pratiquants d'une génération à un certain âge et de le comparer à celui qu'on retrouve quelques années après: c'est quand même assez significatif 
philathle a écrit :... Pour moi c’est donc surtout une question de stratégie, de déontologie d’entraînement, presque de philosophie. Combien est-on prêt à « sacrifier » d’athlètes (même avec leur consentement) pour sortir quelques grands champions ? Il faudrait prendre une génération d’une centaine de pré ados français doués et les entraîner de cette façon. On verrait ce que ça donne dix ans après. Certainement de super résultats chez les jeunes mais à 25 ans ? Peut être seulement 5 de niveau international, peut être un grand champion…
Je discutais de charges d'entraînement avec un entraîneur qui, selon mes critères, poussait trop les jeunes athlètes et je dois avouer que sa réponse ne m'a pas laissé complètement indifférent 
Il rejetait l'idée même de sacrifice dans la mesure où il ne s'occupait que de jeunes qui prenaient un grand plaisir à faire ce qu'il leur demandait et il ajoutait qu'il aurait trouvé complètement idiot de les priver de ce plaisir sous le prétexte que peu d'entre eux connaitraient vraiment le très haut niveau plus tard: "ce qu'ils font maintenant leur laissera toujours de bons souvenirs, alors que si on les en prive ils n'auront même pas les souvenirs de cette période et ils ne seront pas pour autant préparés pour concrétiser les rêves qu'ils ont dans la tête" 
En gros, la théorie serait: "profites du moment, tu verras toujours pour demain" 
Après tout, dans la mesure où un athlète garde toujours sa faculté de se projeter dans l'avenir et que sa santé n'est pas mise en réel danger, on peut toujours considérer que, quoi qu'il fasse, il pourra toujours changer de voie et que çà ne l'empêchera pas forcément d'être heureux (dans d'autres domaines, combien de gamins voudraient être pompiers plus tard et se retrouvent finalement à pratiquer un tout autre métier
) 
Après, bien entendu, si certains en arrivent à la fracture de fatigue, on ne peut que conclure qu'il y a eu exagération, mais en dehors de ces cas particuliers, le constat qu'on peut faire c'est plutôt qu'il y a exagération dans les efforts qu'on ne propose pas aux jeunes: par exemple, les jeunes triathlètes ont une réussite incontestable et les statistiques ne semblent pas pour autant révéler plus de blessures dans leurs rangs que parmi les pur fruits de l'entraînement de nos clubs 
En tous cas, s'il y a un mot que je ne trouve pas applicable aux jeunes qui ne parviennent pas ensuite au haut niveau, c'est le mot "déchet": un athlète qui stagne ou qui régresse dans ses performances n'a pas pour autant perdu son temps sur les terrains d'entraînement
Il a accumulé de toute façon une expérience qui a participé à le façonner pour sa vie d'adulte, même si sa réussite se trouve dans un tout autre domaine que le sport 