"Moi, Geneviève J., 16 ans, dopée à l'EPO..."


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hadj_coach
Visiteur


Date du message : Wednesday 3 October 2007 à 10h35


Les aveux sordides de la Québécoise Jeanson, ancienne championne du monde, dopée depuis l'adolescence...

BRUXELLES Si sa carrière avait suivi une logique linéaire, la Canadienne Geneviève Jeanson aurait dû être, mercredi et samedi derniers, une des favorites des Championnats du Monde contre-la-montre et en ligne pour dames, à Stuttgart. Seulement, la Québécoise, qui n'a que 26 ans pourtant, et qui fut autrefois double championne du monde chez les juniores (en 1999 à Trévise et Vérone), ne possède plus de licence.

Elle a mis un terme à sa carrière, après un énième incident de dopage. En 2003, à la veille des Mondiaux d'Hamilton, chez elle, au Canada, Jeanson présente, en effet, un hématocrite supérieur à la norme (56 au lieu des 47 % autorisés chez les femmes), mais le dopage ne peut être prouvé. Le vent du boulet, qui est passé tout près, ne l'échaudera pas, malgré des aveux, rétractés ensuite, d'un médecin de Montréal.

L'année suivante, elle ne se présente pas au contrôle à la Flèche wallonne, qu'elle a gagné quatre ans plus tôt comme bon nombre de manches de la Coupe du Monde. Elle s'en sort de justesse avec un avertissement et une amende mais la Canadienne est désormais dans le collimateur de l'UCI. Les contrôles se multiplient et elle se fait coincer (EPO) lors du prologue du Tour de Toona 2005, en Pennsylvanie. Elle est suspendue deux ans.

La jeune femme avait toujours nié s'être dopée, contestant la validité du test de détection de l'EPO, comme bon nombre de coureurs contrôlés positifs. Notre compatriote Joris Delanghe, le docteur qui est parvenu à démontrer l'innocence du triathlète Rutger Beke, n'est pas parvenu à prouver que Jeanson était elle aussi une des rares athlètes qui puisse produire des faux positifs. Et pour cause !

La semaine passée, alors que ses anciennes adversaires en décousaient à Stuttgart, l'ex-star du sport canadien a pourtant fini par avouer sur les ondes de la radio puis de la télévision québécoises. Ses confessions, pathétiques et sordides, ont levé le voile sur sa pratique dopante et accessoirement sur ses relations avec son entourage car, derrière Geneviève Jeanson, il y avait tout un système et des gens qui en tiraient profit." J'en ai pris. La seule chose que j'ai prise, c'est de l'EPO,... presque toute l'année. [...] Pour passer au travers des tests (contrôles), t'as juste à ne pas en prendre cinq jours avant (la course).."

Au journaliste qui s'y est pris à quatre reprises pour avoir ses aveux, elle finit par lâcher qu'à 16 ans, anémique suite à un entraînement excessif, un médecin consulté sur le conseil de son entraîneur lui a proposé de l'EPO. Elle accepte. Son propre père consent. Jeanson a le pied dans l'engrenage...

"Je savais que ce n'était pas bien mais je me suis fait prendre dans un engrenage et je n'avais pas les moyens den sortir. Je n'étais pas moi, je n'avais pas le contrôle sur ma vie, De 15 à 23 ans, j'étais morte. C'est comme ça que je me sentais. Je ne savais pas quoi faire, je ne voulais décevoir personne, avoue-t-elle. Ce qui me fait le plus mal, c'est d'avoir menti au monde qui me croyait."

Eric de Falleur

© La Dernière Heure 2007
L'engrenage qui mène au dopage

C'est l'histoire sordide de l'engrenage qui mène au dopage sportif, de l'entourage qui pousse un sportif à se doper, à franchir (très tôt) les frontières de la triche et à s'y enferrer. Dopée à l'EPO dès 16 ans, Geneviève Jeanson a menti pendant dix ans à tous ceux (de moins en moins nombreux au fil des ans) qui croyaient en elle, en sa gloire. Geneviève Jeanson s'est surtout menti à elle-même pendant dix ans. Après avoir découvert l'intégralité de son témoignage, on n'a même pas envie de sourire en relisant, a posteriori, ce que la jeune femme déclarait à son retour triomphal du Mondial de 1999 où elle avait réussi le doublé, contre-la-montre et course en ligne. "Moi", disait-elle alors, "face au dopage, ce que j'en pense c'est que, [...], je ne sais pas si je serais prête à tout sacrifier ma santé pour une médaille. Parce que la santé, c'est pour la vie. [...] Moi, ça ne me tente pas de mourir à 50 ans. J'aimerais avoir une vieillesse, avoir des petits-enfants,... Je ne pense pas que je sois prête à payer ce prix-là. Détruire ma santé pour une médaille, ça ne m'intéresse pas vraiment. Je vais faire autre chose." Aujourd'hui, la jeune femme jure qu'elle ne reprendra pas la compétition, une fois sa suspension de deux ans terminée. Vendant des vélos sur internet, elle vit seule à Phoenix, en Arizona, car elle a peur de retourner au Canada, où elle était une véritable vedette et où ses aveux, pourtant attendus, ont provoqué un énorme séisme. Geneviève roule à vélo "uniquement pour le plaisir..."

© La Dernière Heure 2007

taghret.canalblog.com

Message modifié le Wednesday 3 October 2007 à 14h09 par Maurin GUAY

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kirui
Membre historique

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Date du message : Wednesday 3 October 2007 à 13h06


j'ai vu le reportage hier soir dans TLS

En reprise athlétique

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kirui
Membre historique

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Date du message : Wednesday 3 October 2007 à 13h09


la manipulation d'une gamine par des adultes cherchant la gloire et le profit immédiat...

En reprise athlétique

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Al_Arache
Boulimique du forum!

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Date du message : Wednesday 3 October 2007 à 13h28


[quote=hadj_coach] Les aveux sordides de la Québécoise Jeanson, ancienne championne du monde, dopée depuis l'adolescence...]

Merci Hadj. J'y vois un formidable message d'humanité qui, finalement, a repris le dessus.
Bon courage à elle.

Al Arache

Al Arache

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ed_guerrouj
Webmaster - Fondateur d'Athled

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Date du message : Wednesday 3 October 2007 à 19h12


[quote=hadj_coach] "Moi", disait-elle alors, "face au dopage, ce que j'en pense c'est que, [...], je ne sais pas si je serais prête à tout sacrifier ma santé pour une médaille. Parce que la santé, c'est pour la vie. [...] Moi, ça ne me tente pas de mourir à 50 ans. J'aimerais avoir une vieillesse, avoir des petits-enfants,... Je ne pense pas que je sois prête à payer ce prix-là. Détruire ma santé pour une médaille, ça ne m'intéresse pas vraiment. Je vais faire autre chose." [/quote]

c'est dur...
j'espère qu'elle aura ne mourra pas à 50 ans...

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Ed Guerrouj, neurone droit
- Impossible Is Nothing -

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miler93
Visiteur


Date du message : Friday 5 October 2007 à 00h30


Trés interessant ce témoignage .
Déjà on y apprend que pour se doper il n' y as pas d'age .
C'est là qu'on se rend compte qu'il y a toujours une manipulation d'une tiers personne derrière tout ça .
Et je trouve dans l'histoire que l'athlète n'est qu'une marchandise , un klinex qui va profité à d'autre.
On peut carrément comparer ça à de la prostitution "sportive".

Plus vite , Plus haut , Plus fort...

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Lalie
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Date du message : Friday 5 October 2007 à 13h30


miler93 a écrit :

Trés interessant ce témoignage .
Déjà on y apprend que pour se doper il n' y as pas d'age .
C'est là qu'on se rend compte qu'il y a toujours une manipulation d'une tiers personne derrière tout ça .
Et je trouve dans l'histoire que l'athlète n'est qu'une marchandise , un klinex qui va profité à d'autre.
On peut carrément comparer ça à de la prostitution "sportive".

Ces cas là doivent être fréquents, surtout ds les sports où il faut être fort très jeune et supporter une charge d'entraînement très lourde comme la gymnastique par exemple . A cet âge le jeune sportif n'est qu'une victime car trop naïf et trop influençable face à ces "tueurs"

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