Mettre toutes les chances de mon côté »


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MAELSTROM77
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Date du message : Friday 11 April 2008 à 17h38


Les Championnats Nationaux Hivernaux de lancers longs sont souvent l’occasion idéale pour les meilleurs lanceurs français de se tester à plusieurs mois des échéances principales de la saison. C’est dans cet état d’esprit que le spécialiste du javelot, Bérenger Demerval, s’est présenté le 9 mars à Toulouse. Sauf que le sociétaire de l’Entente Sambre Avesnois 59 y a tout simplement battu son record personnel de plus de deux mètres, grâce à un jet à 78,57. De quoi aiguiser son appétit en cette année olympique. Pour aller à Pékin, il faudra lancer le javelot à 82,75 m et donc battre le record de France de Pascal Lefèvre (82,56 m). Mais pas de quoi refroidir le Nordiste. Interview.

Bérenger, vous avez réalisé un début de saison prometteur avec ce jet à 78,57 m, nouveau record personnel, lors des Championnats Nationaux Hivernaux de lancers longs…

C’est un beau retour, surtout que je sors d’une longue blessure, une rupture des ligaments croisés du genou l’an dernier. Le travail effectué cet hiver a porté ses fruits. Je tire donc un très bon bilan de ce début de saison, je suis très satisfait. Même si je reste un peu sur ma faim.

C’est-à-dire ?

Je pense que j’avais une meilleure performance dans les jambes. Lors de ces Championnats Nationaux, j’étais plus relâché à l’échauffement donc les jets étaient plus corrects sur le plan technique que pendant le concours. Mais c’est bien de garder de l’appétit pour l’été, avec les Jeux olympiques en ligne de mire.

Aviez-vous programmé un pic de forme pour le début du mois de mars ?

Je n’ai pas beaucoup bossé la technique ces derniers mois. Avec mon entraîneur allemand, Georg Baur, nous programmons la préparation sous la forme de quatre gros blocs. Lors du premier, on a beaucoup plus privilégié la préparation physique. Nous n’avions donc pas du tout programmé un pic de forme. D’ailleurs, je commence tout juste à attaquer le peaufinage technique.

Comment expliquez-vous cette progression de deux mètres par rapport à 2006 ?

J’ai beaucoup gagné en maturité. De plus, je pense que le travail effectué depuis quatre ans avec Georg porte ses fruits. Mon corps est plus préparé aux performances que je viens de réaliser. Je vois également maintenant une préparatrice mentale. Avant, je gérais très mal le stress, c’était mon point faible. On bosse avec de l’imagerie mentale, de la relaxation, etc…

Les Jeux olympiques de Pékin sont la compétition phare de l’été. Vous y croyez ?

Les minima sont fixés à 82,75 m. Il faudra donc battre le record de France qui est à 82,56 m. C’est mon objectif principal. Pour l’instant, je suis un peu freiné depuis la Coupe d’Europe hivernale par une douleur à l’épaule. J’ai perdu un peu de temps mais je suis présent physiquement.
La blessure de Vitolio Tipotio au genou, out jusqu’à la fin de la saison, vous ajoute-t-elle un surcroît de pression ?

Non, je ne ressens pas plus de pression. Au contraire, j’aurais préféré que Victor soit présent cette année pour qu’il y ait de l’émulation lors des grandes compétitions. Mais bon, c’est la loi du sport. J’ai connu la même blessure l’an dernier et je m’en suis finalement bien remis. J’ai réussi à repartir sur de bonnes bases.

Comment s’organise votre entraînement ?

Je reçois mes plans d’entraînement de Georg Baur via Internet. On se voit le plus souvent possible, toutes les deux ou trois semaines. Je m’entraîne seul à Maubeuge, même si j’essaye de recréer un groupe cette année.

Quel est le programme de votre saison d’été ?

Je suis actuellement en stage au CREPS de Boulouris depuis le 1er avril. J’y reste jusqu’au 27 avril. Ensuite, je participerai aux deux tours des Interclubs et au meeting de Montgeron, le 11 mai. Pour la suite, on verra selon les premiers résultats.

Vous êtes athlète à plein temps ?

Mon contrat d’éducateur sportif s’est terminé l’an dernier au moment de ma rupture des ligaments croisés. Je n’ai donc pas pu retourner travailler pendant que j’étais en rééducation. Cette année, j’ai décidé de privilégier l’athlétisme. C’est une prise de risque financière. Mais 2008 est une année olympique. Je voulais donc mettre toutes les chances de mon côté pour aller à Pékin.