Newsletter Numero 59
Bonjour à tous,
Après une trêve estivale bien méritée, voici revenu le temps de la traditionnelle newsletter, nettoyez les chaussures, faites tourner les jambes, le temps des marathons d'automne est revenu!! Mais avant d'aborder ce nouveau chapitre dans les semaines qui viennent il est temps de faire le bilan des jeux olympiques qui viennent de se terminer.
Le marathon masculin: Commençons par la course de hier soir, le sondage que j'avais mis en ligne voyait Paul Tergat partir grand favori de la course, comme Paula Radcliffe la semaine précédente. Comme elle, il avait connu quelques soucis dans sa préparation, et comme elle il va craquer vers le 35ième kilomètre. Comment expliquer cette défaillance? Comment expliquer aussi la deuxième défaillance de Driss el Himer qui termine 68ième en 2h29' loin des meilleurs et de ses meilleurs temps, bis répétita après son échec de Paris. Autant de questions auxquelles nous allons tenter de répondre.
La première chose à analyser, c'est est-ce que tous ces marathoniens sont aussi motivés dans les grands championnats, autant qu'ils le sont dans les marathons plus lucratifs? On peut penser que pour Tergat qui a du faire l'impasse sur son marathon de printemps pour ne pas hypothéquer ses chances à Athènes (et pour cause de blessure aussi il faut le dire), il parait logique de dire qu'il ne manquait pas de motivation, d'autant plus qu'aucun kenyan n'a encore gagné de marathon olympique (et oui, c'est incroyable mais vrai!!). Ce n'est pas le cas d'autres coureurs qui ont eu des résultats indignes de leur niveau, je pense à El Himer bien entendu, mais aussi à des gars comme julio Rey 58ième en 2:24:54; tereje wodajo l'éthiopien, alors qu'en même temps d'autres marathoniens plus modestes ont fait honneur à leur maillot comme l'anglais Jon Brown 4ième, l'américain Keflezighi second, le portugais Chaiça, le Finlandais Holmen ...etc... certains noms reviennent souvent lors de ces grands évènements, à croire que la motivation n'est pas un facteur négligeable tout de même.
Deuxième critère la chaleur et le dénivelé du parcours, ces conditions de course ne conviennent pas forcément à tout le monde et Baldini a déclaré aimé ce genre de de parcours. Le brésilien Lima doit aussi connaître ce genre de climat chaud avec pas mal d'humidité dans l'air..
Troisième critère, la forme du moment, un marathon au mois d'août nécessite de s'entraîner en été, tout le monde ne le supporte pas forcément, et on a vu beaucoup d'athlètes déclarer forfait (Z, Korir...) ou avoir quelques petits pépins (Tergat aurait eu des maux d'estomac pendant la course).
Il y a tout de même quelque chose de notable, les marathoniens qui ont fait l'impasse sur leur marathon de printemps n'ont pas mieux réussi que les autres, ainsi si on regarde les trois premiers, Baldini était à Londres, Keflezighi a du passer par les sélections américaines où il finissait second, de Lima avait remporté le marathon de Hambourg. Donc difficile de dire quelle est la meilleure formule, mais participer à un marathon de printemps n'est pas forcément un handicap même si c'est sans doute plus difficile à gérer.
Toujours est-il que le vainqueur Stéfano Baldini n'est pas comme beaucoup de journalistes le disent une surprise (ils devraient consulter marathoninfo plus souvent). Un gars qui finit deux fois sur le podium d'un championnat du monde ne peut pas être vu comme une surprise, même s'il n'est pas Africain.
Le seul point noir reste l'incident survenu à Vanderlei de Lima, aurait-il pu gagner cette course? C'est l'objet du sondage que je viens de mettre en ligne et auquel je vous invite à venir voter. Toujours est-il que la fête a été grandement gâchée par cette affaire insensée, et montre que la connerie humaine n'a vraiment pas de limite. Cela rajoute en tous les cas un peu plus à la légende des marathons olympiques déjà riche d'histoire. Légende que nous avons pu revivre cette année sur ce parcours historique et riche en émotions, dommage à mon avis de l'avoir fait courir le soir, sous la chaleur, mais cela aura permis au moins que le spectacle soit au rendez-vous.
Dernier point, les Français, après le forfait de benoit Z (pour le deuxième fois en deux ans), la méforme de el Himer (pour le deuxième fois en deux ans), et la 36ième place de el Hassan Lahssini qui aura au moins tenté sa chance, on peut parler de fiasco et de grosse déception, comme si le fait de se qualifier suffisait à leur bonheur. Peut-être serait-il temps de laisser leur chance à certains coureurs plus motivés pour ces évènements quitte à modifier un peu le mode de sélection. Ainsi si Eric Wainaina n'est plus le meilleur kenyan, on voit qu'en finissant 7ième il a rempli sa mission fort honorablement. (et ce n'est qu'un exemple).