La course à la sélection pour les Championnats d’Europe de cross, organisés le 14 décembre à Bruxelles, débute ce dimanche avec les cross nationaux d’Allonnes et des Mureaux. Deux épreuves qui font partie du Cross Country Tour National. Un circuit lancé en 2006 et dont l’objectif est de promouvoir la pratique d’une discipline qui traverse des temps difficiles, à l’image de la disparition du Cross de la RATP cette année. Mais tout n’est pas noir. Pour preuve, la majorité des meilleurs fondeurs français brigueront un billet pour les « Europe » de Bruxelles, ce qui devrait entraîner la présence d’équipes très compétitives en Belgique. Etat des lieux avec Patrice Binelli, responsable du cross à la FFA.
Les prévisions météo pour dimanche ? Froid et pluie sur une grande partie de l’Hexagone. Ça tombe bien : la majorité des meilleurs crossmen et crosswomen français reprennent ce week-end le chemin de la compétition. Les cross d’Allonnes (Sarthe) et des Mureaux (Yvelines), étapes du Cross Country Tour National, devraient offrir aux spécialistes des labours des parcours boueux à souhait. Et aux spectateurs des plateaux de choix. Une très bonne nouvelle en ces temps parfois agités pour le cross français. Après la suppression du cross du Figaro en 2001, une autre institution a en effet disparu cette année : le cross de la RATP, traditionnel rendez-vous du mois de novembre dans le parc de Fontenay les Briis. « Nous sommes dans une période de stabilisation mais il faut tout de même être très vigilant, tempère Patrice Binelli, responsable du cross au sein du secteur hors stade de la FFA. Le cross est en train de trouver sa place dans un nouveau système. Avant, c’était un passage obligé pour les athlètes car il faisait partie intégrante de la préparation hivernale. Mais cet équilibre a été modifié avec le développement des compétitions en salle mais aussi les courses sur route et les trails ».
Des Bleus compétitifs au niveau européen
Le Cross Country Tour National, qui entame sa troisième saison, fait partie des dispositifs imaginés pour promouvoir le cross en France. Ce circuit récompense à l’issue de la saison les meilleurs Français et Françaises s’étant illustrés lors de ses dix étapes mais aussi à l’occasion des Championnats de France, d’Europe et du Monde. « Il permet de valoriser et de mettre en avant nos spécialistes du cross, estime Patrice Binelli. C’est une excellente opération qui a mis un peu de temps à se lancer mais qui commence à être vraiment intégrée par nos athlètes ». Et comme un fait exprès, la sélection pour les Championnats d’Europe, qui se tiendront le 14 décembre prochain à Bruxelles, s’annonce très disputée et devrait donc aboutir à la constitution d’équipes homogènes et très solides. « Nous avons beaucoup de coureurs intéressés par cette compétition, se félicite le responsable national du cross. L’année 2008 était un peu particulière avec les Jeux olympiques mais, cette fois, la densité de nos équipes devrait visiblement être très intéressante, en particulier chez les hommes ».
La sélection sera établie en fonction des résultats de sept cross du Cross Country Tour National se déroulant les 23 et 30 novembre. Driss El Himer, El Hassan Lahssini, Mokhtar Benhari, Simon Munyutu, James Kibocha Theuri et Mohammed Khaled-Belabbas sont attendus du côté d’Allonnes. Bouabdellah Tahri, actuellement en stage en Ethiopie, serait lui aussi intéressé par un déplacement en Belgique… Chez les femmes, on devrait retrouver dans la Sarthe Samira Mezeghrane, Christelle Daunay, Christine Bardelle, Sophie Duarte, Yamna Oubouhou et Maria Martins. La sélection des juniors et espoirs se déroulera, elle, sur une seule course, celle du Cross National des Mureaux. L’an dernier, les Bleuets avaient particulièrement brillé lors du rendez-vous européen avec l’or et l’argent individuel (Mourad Amdouni et Florian Carvalho) ainsi que l’or par équipes chez les juniors. « Nous espérons que nos jeunes vont continuer sur leur lancée, lâche Patrice Binelli. Ils auront tous pris en maturité et, là aussi, l’ossature de nos équipes risque d’avoir belle allure ». Finalement, le cross tricolore ne se porte pas si mal que ça à l’échelon européen. Quant au niveau mondial, c’est une autre histoire…
* Article publié par Florian Gaudin-Winer