philathle a écrit :... il n’est nullement exclu que des individus complètement étrangers à un groupe présentent des séquences génétiques peut-être différentes mais tout aussi « efficaces » pour une activité donnée. Le cas Jakob Ingebrigtsen en est bien la preuve, lui le norvégien qui rivalise sur demi-fond avec les africains de l’ouest et des hauts plateaux.
Tu as tout à fait raison. Toutefois, à l'échelon des populations d'ascendance Européenne, on peut aussi observer d'assez nettes disparités dans les prédispositions génétiques. Je crois qu'il n'aura pas échappé à l'observateur éclairé que les Ibères sont surreprésentés en demi-fond et fond (peut-être un lien avec le léger % d'ascendance Maghrébine médiévale qui les constitue). Mais à bien y regarder, j'ajouterais qu'on observe également une prévalence des qualités d'endurance chez les populations enracinés aux pourtours de la mer du nord, en Fennoscandie (à l'exception de la Suède, qui est mélangée de Baltes au gabarit plus lourd), et chez les slaves Nordiques. A contrario, il est rarissime de trouver des fondeurs de haut-niveau chez les populations des Balkans évoluant au sud de la Roumanie, tandis qu'on observe une nette prééminence des qualités de sprinteur-sauteur au sein du substrat Gréco-Bulgare.
philathle a écrit :On devrait pouvoir parler scientifiquement, et surtout sereinement, de la génétique (encore une fois très complexe), mais tu sais bien que ce n’est pas le cas…
Donc tu préconises de taire certaines réalités objectives en public, ou de les envelopper d'infinies précautions de langages au risque de sur-pondérer sans rien dire de décisif, même quand ces réalités sont à la fois évidentes et structurellement prépondérantes indépendamment de ce que l'on en pense ?
Et bien si tel est le cas, pour ce qui me concerne, ce n'est pas l'option que je choisi.
D'une part, j'assume de ne pas prendre en charge la bêtise potentielle des autres. Les associations d'idées qui se produisent dans leur tête, c'est leur responsabilité, pas la mienne. Et même si je voulais y étendre le champs de mes responsabilités, le fait est que je n'ai aucun pouvoir effectif à ce niveau, à moins de recourir à des biais rhétoriques manipulateurs, ce que j'exclu d'avance. Du coup, à mon sens, les seules précautions légitimes relèvent de la probité intellectuelle consistant à essayer d'être rigoureux, tant sur le plan logique que factuel.
D'autre part, mon expérience me porte à penser que, derrière les scrupules moraux d'apparence altruiste consistant à se préoccuper des maux sociaux que pourrait entraîner telle ou telle propos émis sous telle ou telle forme, se dissimule bien souvent des motivations inavouées qui n'ont rien à voir avec l'objet dont on prétend traiter et qui touchent surtout à une peur toute personnelle du conflit, et plus profondément encore, à l'angoisse atavique du rejet social.
Or il s'avère qu'à ce niveau, je suis pas très impressionnable.
philathle a écrit :Et concrètement on en arrive au niveau du français lambda à des considérations absurdes et inutiles, et quelque part dangereuses, comme, par exemple, le foin médiatique qui a entouré il y a 11 ans Christophe Lemaitre et son statut de « 1er blanc sous les 10" au 100m » !
Je m'attendais à un exemple bien plus tendancieux ! Alors là, vraiment, faudra que tu m'expliques ce qu'il y a de problématique dans ce simple constat, qui - d'après moi - était à la fois suffisamment pertinent pour qu'on le signale et suffisamment anecdotique pour qu'on passe à autre chose deux secondes plus tard. Et puis concernant le "foin" qu'il y a a eu à ce sujet, dans mes souvenirs, il m'a semblé que l'emphase était bien moins du côté du relai médiatique que du côté des réactions outrées qu'ont pu avoir certains. Encore une fois, chacun a la responsabilité de ce qui se passe dans sa sphère idéo-affective. Se conformer à la tyrannie des susceptibles et des obscurantistes, c'est vraiment la pire option qui soit, quelque soit le bord idéologique où ça se polarise.
philathle a écrit :Alors oui, il convient d'être prudent quand on aborde la génétique, sans évidemment faire l'autruche. Mais ce n'est pas si facile...
Ce qui peut être compliqué, c'est d'assumer la confrontation et ses enjeux, comme dans une multitude d'aspect de la vie.