JEAN-FRANÇOIS PONTIER, ancien coordinateur national du demi-fond
AUJOURD'HUI en poste à la Ligue d'Auvergne, Jean-François Pontier a été coordinateur national du demi-fond tricolore entre 2001 et fin 2004. Il revient sur le découragement qui l'a gagné et les suspicions qui existaient déjà avant son départ.
Êtes-vous surpris par les différents cas de dopage constatés dans le demi-fond français ces derniers mois ?
Jean-François Pontier.
Pas du tout. Ces dernières années, l'équipe de France a obtenu des résultats performants au niveau européen qui, il faut le dire, n'étaient pas uniquement dus au talent de nos athlètes. On avait des soupçons car la progression globale était trop importante dans un laps de temps très court. Quand une athlète comme Latifa Essarokh gagne dix secondes sur son record personnel à 32 ans, c'est difficilement croyable.
Qu'est-ce qui relie ces athlètes ?
Leur parcours n'est pas tout à fait identique mais ils avaient toujours une excuse pour ne pas participer aux stages nationaux. Les mensonges étaient récurrents. A l'époque, je reste persuadé que cette filière de dopage existait déjà mais à partir du moment où aucun d'entre eux n'avait été contrôlé positif il était difficile de les écarter des sélections. En revanche, il nous est arrivé de demander que certains athlètes soient plus surveillés et notamment les deux qui ont été suspendus.
D'autres cas positifs pourraient-ils être détectés ?
Disons qu'on a bien avancé sur le sujet mais ce n'est qu'une partie de l'iceberg. Il y a forcément d'autres athlètes soupçonnables même s'ils ne font pas partie des tous meilleurs. Il reste que tous les coureurs du demi-fond ne sont pas sales.