La guerre froide commence à se réchauffer entre l'Olympique lyonnais (OL) et le quotidien sportif L'Equipe. Au lendemain du règlement de comptes initiés par Jean-Michel Aulas, qui s'en était pris à un journaliste lors de la conférence d'après-match de la rencontre Arles-Avignon, le président lyonnais et Fabrice Jouhaud, directeur de la rédaction de L'Equipe, remettent le couvert.
Dans un édito publié lundi, Fabrice Jouhaud a tiré le premier. Tout en se défendant de vouloir "simplement satisfaire l'appétit d'informations" de ses lecteurs, le journaliste interpelle directement le président des Gones, sur un ton ironique et surjoué : "Pardon, M. Aulas, de n'être point le journal de vos rêves. Pardon de chercher à révéler ce que vous souhaitez tant cacher ou minimiser."
La réponse de Jean-Michel Aulas n'a pas tardé à fuser. Sur le site de l'OL, Jean-Michel Aulas dénonce dans une "lettre ouverte à M. Jouhaud" les informations erronées publiées selon lui par le quotidien, notamment dans son enquête sur le club rhodanien de l'édition du 22 octobre. "Vous vous permettez ainsi d'affirmer ce que vous pensez être des vérités, du moins nous espérons que vous le pensez car nous ne pouvons nous empêcher d'en douter parfois quand les contre-vérités se multiplient", écrit M. Aulas.
"L'IRONIE AU MÉPRIS DE L'ÉTHIQUE"
"Et quand ceux que vous attaquez osent démentir vos propos, vous vous drapez dans vos certitudes et dans la condescendance de votre situation monopolistique pour manier l'ironie au mépris d'une quelconque éthique professionnelle qui voudrait qu'on n'accepte pas de publier des contre-vérités et encore moins de les cautionner a posteriori. […] Il est vrai qu'il est tellement plus confortable de se moquer des autres que de ses propres erreurs ! Continuez à vous amuser de tout et de tous, et surtout ne changez rien, vous êtes tellement efficace, Monsieur Jouhaud, que les ventes de L'Equipe continueront de baisser aussi grâce à votre action et votre talent", conclut un Jean-Michel Aulas visiblement très remonté.
Derrière ce qui ressemble à un dérapage mal contrôlé, le président rhodanien use de son habituelle tactique de communication. En occupant personnellement l'espace médiatique avec une polémique plus ou moins pertinente, il protège son équipe (14e de L1) en lui évitant des critiques directes sur son niveau de jeu. Une posture efficace, quoiqu'un peu répétitive, et qui risque même de devenir contre-productive lorsqu'elle se trouve prise au piège de la surenchère désormais pratiquée par le quotidien sportif.
Le Monde.fr