Le Hongrois Robert Fazekas, vainqueur lundi à Athènes de l'épreuve de lancer du disque des JO-2004, a tenté de fournir un faux échantillon urinaire lors du contrôle antidopage et devrait être privé de sa médaille d'or, a-t-on appris mardi auprès du Comité international olympique (CIO).
Il avait procédé à un montage qui, à l'aide d'un cathéter, visait à lui permettre d'opérer la substitution, a-t-on précisé.
Fazekas devrait ainsi être le deuxième champion olympique de ces Jeux disqualifié et exclu. Lundi, la lauréate du lancer de poids dames, la Russe Irina Korzhanenko, avait été bannie et privée de sa médaille d'or par le CIO pour dopage au stanozolol (stéroïde anabolisant).
Selon la même source, un autre athlète, non médaillé lui, le Bélarusse Aleksei Lesnichiy, éliminé lundi lors des qualifications du saut en hauteur, a pour sa part été contrôlé positif au clenbuterol (stéroïde anabolisant).
Fazekas, 29 ans, est champion d'Europe 2002 et vice-champion du monde 2003.
Son déclassement devrait permettre au Lituanien Virgilijus Alekna, champion olympique 2000, d'hériter de la médaille d'or et de devenir le premier athlète de ces Jeux 2004 à conserver son titre.
Un autre Magyar, Zoltan Kovago deviendrait médaille d'argent et l'Estonien Aleksander Tammert accéderait au podium.
Avant Korzhanenko et Fazekas, il fallait remonter à 1988 pour trouver un précédent champion olympique exclu pour dopage, le Canadien Ben Johnson, éphémère vainqueur du 100 m des JO de Séoul.
Un autre médaillé, de bronze celui-là, des Jeux d'Athènes a également dû restituer son trophée pour dopage. L'haltérophile grec Leonidas Sampanis, troisième en catégorie 62 kg, a été convaincu de dopage à la testostérone (stéroïde anabolisant).
Depuis le 30 juillet, date officielle de début de la "période des jeux Olympiques" qui se sont ouverts officiellement le 13 août à Athènes, 2015 contrôles urinaires et 550 tests sanguins ont été diligentés par le CIO. Quinze cas de dopage, si l'on inclut celui de Lesnichiy, ont été détectés.
A défaut de dopage avéré, Fazekas s'est pour au minimum rendu coupable d'une violation du règlement antidopage, une infraction sanctionnée de la même manière qu'un cas de dopage.
Le sprinteur grec Costas Kenteris (champion olympique 2000 sur 200 m) et sa compatriote Ekaterini Thanou (médaille d'argent 2000 sur 100 m) qui avaient éludé un contrôle avant le début des compétitions sont dans la même situation.
Dans la mesure où ils ont pris l'initiative de déclarer forfait avant que le CIO ne statue sur leur sort, leur dossier dépend désormais de la Fédération internationale.
Pour chacune des 301 épreuves des JO-2004, les quatre premiers de la finale ainsi que deux concurrents tirés au sort sont automatiquement soumis à un contrôle. Des interventions ciblées et impromptues peuvent également être ordonnées à tout moment sur l'ensemble des sites olympiques par le CIO.