Les concurrents du Dakar massés à Lisbonne ne verront pas l'Afrique cette année. Pour la première fois de puis la création de ce rallye-raid en 1979, les organisateurs ont été contraints de l'annuler, une décision qui devenait inéluctable avec les mises en garde réitérées de membres du gouvernement français face au risque représenté actuellement par la traversée de la Mauritanie. La décision a été annoncée officiellemement ce vendredi, à la veille du départ.
Cette décision a été prise «après différents échanges avec le gouvernement français, en particulier avec le ministère des Affaires étrangères, et compte tenu de ses fermes recommandations», explique un communiqué, qui évoque des «menaces directes lancées contre la course par des mouvances terroristes». Une modification du parcours pour passer, par le Mali était, elle, quasi impossible à mettre en place aussi près du début, au moins pour des raisons logistiques, puisque la caravane devait rester la moitié du temps dans ce pays du Maghreb, du 11 au 19 janvier.
Depuis le 24 décembre et la mort de quatre touristes français dans une attaque armée près d'Aleg, au Sud du pays, une ombre planait sur le Dakar 2008. Les organisateurs, le patron Etienne Lavigne en tête, s'étaient rendus à Nouakchott pour évoquer la question de la sécurité et avaient obtenu un renforcement des mesures par les autorités mauritaniennes. Tout en assurant qu'une éventuelle annulation devait être «leur affaire (celle des organisateurs), celle d'une entreprise privée» et non imposée par l'Etat, le gouvernement multipliait néanmoins les alertes. Vendredi matin, le ministre des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner, rappelait encore sur RTL que ce parcours sillonnant «une région très incertaine traversée par les réseaux d'Al-Qaïda Maghreb» est «dangereux» et qu'il avait le devoir de «prévenir (les concurrents) parce qu'il y a d'autres incidents d'après nos services».