Avec un chrono de 1178, hier, sur le 100 mètres du meeting de Reims, Christine Arron ne sest pas vraiment rassurée. Si elle veut faire partie du voyage dans un mois à Berlin, la sprinteuse doit obligatoirement réalisé les minima (1130) aux championnats de France dans une semaine.
La délégation française va-t-elle débarquer dans l’enceinte du Stade olympique de Berlin sans l’une de ses stars ? Aujourd’hui, la question se pose. Car pour une première sortie après onze mois d'absence, Christine Arron n’a pas convaincu. Hier, sur la ligne droite de Reims, à l’occasion de l'Alma Athlé Tour, la recordwoman d’Europe du 100 m (10’’73 en 1998, ndlr) a dû se contenter de la 8e et dernière place en 11"78. "Le départ, ça allait, après quand je me suis mise en place dans la course, je sentais que je manquais de rythme et que je n'arrivais pas à accélérer", a détaillé la Guadeloupéenne. "Il fallait s'y attendre, je n'ai remis les pointes que depuis une semaine, je savais que j'allais être un peu juste".
La sprinteuse a donc décidé de zapper le Meeting Golden League de Paris-Saint-Denis, vendredi prochain, pour parfaire sa préparation. Un véritable coup de poker pour Arron qui n’aura alors plus qu’une seule chance pour décrocher sa qualification pour les Mondiaux. Ce sera dans une semaine, à l’occasion des Championnats de France d'Angers (23 au 25 juillet), où elle devra réaliser les minima A de l’IAAF, soit 11’’30. Mais en est-elle encore capable ?
À bientôt 36 ans, Christine Arron peine à revenir à son meilleur niveau. Après une élimination en quarts de finale aux Jeux olympiques de Pékin, la Française a dû composer avec les pépins physiques : opération de la hanche au mois de novembre et décollement de l'aponévrose d'un mollet il y a deux mois. C’est donc une athlète en manque de repères qui vient de rechausser les pointes.
Autre problème : le règlement de la FFA stipule clairement qu’aucun athlète ne pourra être sélectionné à titre individuel sur ces distances s’il ne s’est pas conformé aux obligations des collectifs relais. Or, au mois de mars, Arron ne s’était pas présentée à un regroupement des équipes de France de relais au Portugal. Si l’on s'en tient à ce nouveau code, Arron n’est donc plus en course pour Berlin. Mais depuis cet incident, les choses n’ont pas évoluées et une sélection individuelle, en cas de minima, semble incontestable. Malgré le règlement, la FFA ne semble pas prête à se passer d'un nom comme celui de Arron. En athlétisme, comme partout ailleurs, la Fédération fixe ses propres règles...