Cross-country : Hassan Lahssini vient récupérer son titre
Champion de France en 2004 à Saint-Quentin-en-Yvelines, 10e l'an dernier à Roullet-Saint-Estèphe, Hassan Lahssini espère renouer avec le succès dimanche à Challans. L'athlète de l'AC Alès rentre d'un stage au Maroc où s'il s'est surtout préparé en vue du marathon de Londres, le 23 avril.
Difficile de chasser plusieurs lièvres à la fois, c'est pourtant l'ambition d'Hassan Lahssini. Descendre sous les 2 h 10' au marathon de Londres le 23 avril prochain et s'offrir un deuxième titre national de cross, dimanche. Il visait ce même double objectif l'an dernier et avait raté les deux. Faute de fraîcheur. « J'ai tiré les enseignements du passé, reconnaît le sociétaire de l'AC Alès. J'avais beaucoup couru sur route en 2003-2004, dont trois marathons en un an. Durant l'hiver suivant, je manquais de jus. Au marathon de Paris 2005, j'avais été pris de maux de ventre et je m'étais arrêté pendant 1'30''. A l'arrivée, j'avais dû me contenter de 2 h 11'07''. » En guise de rampe de lancement, le National de cross disputé dans le froid polaire de Roullet-Saint-Estèphe l'avait laissé exsangue, au 10e rang, loin de son potentiel. Un hiver pourri.
Plus mûr, à bientôt 31 ans, Lahssini a réfléchi sur sa condition et depuis son deuxième titre national du 10 km sur route l'été dernier, il s'est beaucoup économisé. « J'ai coupé un mois et demi avant de reprendre en décembre », lance le Marocain de naissance, naturalisé depuis 2000. Seulement deux sorties à travers champs, une 14e place au cross Ouest-France Pays de la Loire du Mans et un test convaincant aux interrégionaux, dans la foulée de son équipier et rival Khalid Zoubaa. « J'éprouve de bonnes sensations, certifie Lahssini. Je rentre d'un séjour de six semaines au Maroc. Je ne suis pas allé sur les hauteurs à Ifrane, il fait trop froid à cette époque de l'année. Je suis donc resté à Rabat, j'y ai toute ma famille et j'ai pu m'entraîner convenablement. »
Le marathonien n'est pas revenu à son domicile d'Alès, vidé par de fastidieuses séances. Priorité au rythme. « Je ne viens pas à Challans pour subir, j'ai envie de gagner, comme en 2004. » Lahssini aurait presque envie d'ajouter, comme en 1999. Mais à Nantes, il n'avait pas encore obtenu la double nationalité, sa victoire n'avait pas été enregistrée sur les tablettes, au profit de Driss El-Himer. Deux fois vice-champion de France des labours, il ambitionne de bisser sur cette première marche, mais il faudra mater l'opposition menée par ce même El-Himer, Zoubaa et les légionnaires Theuri et Munyutu. « J'ai plus d'expérience maintenant. Et puis le cross reste une très bonne préparation avant le marathon. »
Le 23 avril prochain, il voudra améliorer ses 2 h 10'09'' établis en 2004 à Amstrerdam. « J'ai longtemps hésité dans le choix d'une destination, mais j'ai choisi de disputer le marathon de Londres. Il y aura tous les meilleurs. » Gebreselassie et Tergat, entre autres. Des locomotives rares. « Moi, veux juste courir en 2 h 09', voire un peu moins, pour franchir un palier. » Ou un lièvre ramené à la maison.
Vincent COTÉ.
Ouest-France du samedi 11 mars 2006.