Benoit Rapicault, l'équilibriste...
A 32 ans, le triple champion des yvelines de Cross-country (2002-03-04), vient d'être sacré champion régional. Classé 12e.aux "inters" de Nemours, il y a deux semaines, il a terminé 56e à Salon-de-Provence (cross long). Rencontre avec l'homme fort de L'EA Saint-Quentin en Yvelines.
"Je cherchais plus de dépense physique. Des copains faisaient de l'athlé, j'y suis allé pour voir...", raconte Benoit. Posément car l'homme est de nature simple. Tout sauf une star. C'est à 19 ans qu'il retire définitivement sa ceinture marron et quitte le karaté. Troquant le tatami pour le tartan, le natif de Chateaudun (28) tâte un peu le terrain. Pendant trois ans, sous la houlette de Stéphane Lauriau, il "apprend la sagesse. Nous avons été prudent. J'ai compris qu'il fallait être sage pour durer", explique-t-il. Sur piste le 3000m, plat et avec obstacles, a ses préferences. Une montée en puissance progressive pendant trois ans, avant de rejoindre le groupe d'entrainement d'Eric Lacroix. Toujours licencié au club de sa ville, l'OCCBA, Benoit suit les conseils de son ami, et engrange une base foncière. "C'est lui qui m'a transmis "l'envie" du coureur. C'est un passionné qui sait partager avec ses athlètes le goût de l'effort. Il m'a fait découvrir la régularité, le bi-quotidien, la riguer en un mot", analyse l'ingénieur développement logiciels, dans le secteur Télécoms.
Après une participation aux France de Cross 1992 à Brumath, 270e en espoir, Benoit renoue avec le "National" de cross en 1997, à La Courneuve. Classé 270e, en séniors cette fois, il enchainera les prestations nationales sans interruption, juqu' à ce jour, où son terrain d'entrainement accueille les championnats de France de Cross-country.
Une progression qui s'est accéléré depuis son arrivée à l'EASQY. Muté pour raisons professionnelles sur la Ville nouvelle, il quitte sa ville natale.Et découvre de nouveaux challenges...
"J'avais envie de découvrir autre chose, de bouger. Et surtout rencontrer d'autres gens". Son installation à Montigny-le-Bretonneux le conduit à côtoyer au stade Guy Boniface d'Elancourt les crossmen de l'EASQY : Yalahoui, Guenneugues, Alexandre...Devenu Guyancourtois, il remporte son premier titre départemental en cross, sous ses nouvelles couleurs bleues et vertes, en janvier 2002. "Je l'ai pas volé", commente l'interéssé, après une lutte au cordeau. 2003 et 2004 triple la mise, du "hat -trick" de Benoit. "Le dernier est le plus beau. Remporter une course en mano à mano avec Hassan El Hamadi (Croissy), qui fait 18e au Mans le dimanche d'après...ça fait plaisir !", sourit-il.
Encouragé par son épouse Corinne et ses deux filles, Marine et Lisa, Benoit suit les pas de son camarade d'entrainement, mais "capitaine", Elias Couto. "C'est la locomotive du groupe. Le côtoyer, c'est progresser". Une réalité qui dépasse les mots. Aux régionaux, Elias emmène dans un fauteuil Benoit vers un premier sacre. Et le dépose, en vainqueur, juste devant la ligne. Le genre de geste qui ne s'oublie pas...
Auréolé de la couronne régionale, le longiligne crossman ésperait beaucoup des "inters" : "L'objectif est la qualification par équipes. Présenter le maximum d'équipes sur notre circuit du Canard, serait symbolique". Avec 4 équipes, dont celle du long qu'il emmène avec Elias, le pari est gagné. "C'est une récompense de nos efforts collectifs. Et d'une vraie politique de club", souligne-t-il.
Au départ ce dimanche des 11700m du circuit du Canard, Benoit "veut mieux faire que l'an dernier. Rentrer dans les 40 serait une satisfaction", confie-t-il.
Son regard franc ne dément pas le sentiment. Pour Benoit, tout est "une question d'équilibre"...
Laurent Lepeltier
Lolo Le Coach
Neurone gauche d'Athled