Intéressant de voir comment il répond aux questions... en tout cas sereinement...
Je vous laisse découvrir, encore une interview de SPORT
Qu'en concluez-vous ?
Je crois que toute cette histoire a surtout permis à L'équipe de vendre beaucoup de journaux. D'ailleurs, les échantillons de 2000 ont également été testés et ils étaient tous négatifs.
Entre 1999 et 2005, vous avez couru environ 150 étapes du Tour. Si vous deviez n'en garder qu'une, laquelle serait-ce ?
(Sans hésiter.) L'étape Aix-les-Bains-Alpe d'Huez en 2001. Il y avait tout eu ce jour-là. La victoire et la manière. J'avais joué la comédie une bonne partie de la journée. Les autres coureurs croyaient que j'étais malade et plus on avançait, plus je jouais au mec malade (Il pouffe de rire). En fait, j'étais en super forme et j'avais compris que l'équipe Deutsche Telekom avait tourné toute sa stratégie autour de cet élément, complètement factice. À l'arrivée, je me suis imposé devant Jan Ullrich avec deux minutes d'avance.
Avez-vous refait le coup du mec malade en d'autres occasions ?
Non, autant que je m'en souvienne. Mais cette journée de l'Alpe d'Huez, à la réflexion, est très significative. À mon avis, c'est la plus aboutie. Et pourtant, je ne pense pas qu'elle m'ait rendu très populaire en France. En Allemagne, en revanche, on a dit que c'était un véritable coup de maître, peut-être le plus grand de l'histoire du Tour de France, alors que je l'avais réalisé aux dépens de leur coureur préféré.
Parmi les sept victoires, quelle fut la plus difficile ?
Celle de 2003, assurément. C'est l'année où les images sont les plus fortes. Tout le monde se souvient de ce passage dans un champ avec l'Espagnol Beloki. Lui finit par tomber et moi, je parviens à rester debout. Il y a ensuite cette montée vers Luz-Ardiden. Je tombe une première fois puis, quelques minutes plus tard, je manque de retomber à cause d'un problème de fixation sur le pédalier. Ullrich, à son tour, tombe dans le contre-la-montre. Bref, 2003, ce fut une shit year (une année de merde). Ça s'est joué à pas grand-chose.
Quelle fut à l'inverse la victoire, sinon la plus facile, du moins la plus confortable ?
Non, vous pouvez dire la plus facile. Pas de problème. C'est sans doute la dernière, en 2005. Je n'ai pas ressenti de pression particulière, sinon celle de quitter le cyclisme par la grande porte.
A vos débuts, en 1993, les choses ne furent pas aussi simples. Vous aviez terminé à plus de vingt minutes derrière le Suisse Tony Rominger lors de votre première étape alpine. Lorsque l'on confronte ces résultats avec ceux obtenus par la suite, après votre cancer, comprenez-vous que l'on puisse être surpris ?
(Très agacé.) Attendez. Cet argument est vraiment trop facile. Peut-être faut-il que je précise une nouvelle fois que j'avais 21 ans lors de ce premier Tour de France... Il est impossible d'être compétitif en montagne à cet âge-là. Aujourd'hui, même sur les classiques, aucun jeune n'obtient de résultats. Et laissez-moi vous dire quelque chose. En 1993, je remporte le Championnat des États-Unis, une victoire d'étape dans le Tour et le Championnat du monde. N'importe quel observateur du cyclisme se dit : C'est la marque d'un futur très grand champion.