Cédant aux pressions des télévisions américaines, le Comité international olympique (CIO) par la voix de son président Hein Verbruggen a annoncé mercredi que les finales des épreuves de natation et la plupart de celles de gymnastique des Jeux de Pékin se dérouleront le matin.
En raison du décalage horaire, des chaînes américaines, notamment NBC, diffuseur des JO aux Etats-Unis et principal bailleur de fonds du CIO via les droits versés jusqu'en 2012, avaient demandé ces aménagements. M. Verbruggen a cependant nié avoir cédé à leurs exigences. «Je démens cela. Pour moi, c'est une position qui ne représente pas la vérité. Il s'agit de trouver le meilleur équilibre pour le mouvement olympique dans son ensemble.» La Fédération internationale (FINA), nombre de nageurs mais aussi les télévisions européennes ont vivement protesté contre cette décision qui fera courir les finales à l'heure où sont traditionnellement disputées les séries. Les Fédérations, à l'image de la Fédération australienne, sont également furieuses. «La seule chose qui me chagrine est que le CIO a pris sa décision pour des raisons commerciales et non pour le bien du sport», a déclaré l'entraîneur en chef de l'équipe australienne Alan Thompson.
Alors que ce bouleversment n'était qu'à l'état de projet, le Néerlandais Pieter van den Hoogenband, double champion olympique du 100 m libre, avait prévenu : «Toute décision concernant le sport mais prise en vertu d'intérêts commerciaux est mauvaise. Nous aimons notre sport et le fait que des gens nous suivent à la télévision est agréable mais il ne faut pas oublier l'objectif de la natation, qui est de faire de bonnes courses et de battre des records.»
Un communiqué du CIO, publié plus tard dans la journée de jeudi, a de nouveau nié avoir sacrifié les athlètes. «Le point essentiel de cette décision a été de s'assurer que la physiologie des athlètes n'était pas affectée. Ainsi, les besoins des athlètes ont été largement discutés par la Commission des athlètes du CIO. La Commission a confirmé qu'ils étaient capables d'être performants le matin ou le soir. Ce qui importe aux athlètes est (a) qu'il leur soit donné assez de temps pour se préparer en conséquence et ajuster leur régime d'entraînement, ce qui est le cas avec cette décision qui intervient deux ans avant les Jeux, et (b) que la situation soit la même pour tout le monde. Ce qui est aussi le cas.»
(Avec AFP)