Vainqueur des championnats de France l'an dernier au terme d'un final à suspense, Élodie Guégan n'avait pu prendre part aux championnats du monde en raison d'une blessure aux adducteurs. Un vide qu'elle compte bien combler cette saison, sachant qu'une place parmi les cinq premiers dimanche lui offrirait le précieux sésame...
« J'avais vraiment été surprise de ma victoire, car j'avais pour ambition d'accrocher au mieux le podium. J'ai ramassé les filles petit à petit, et comme à mon habitude, j'ai accéléré dans la dernière ligne droite... » À l'entendre, Élodie Guégan n'en revient toujours pas. C'était il y a près d'un an, à Salon-de-Provence. Ce 9 mars 2003, il ne reste qu'1 km à avaler. Cinquième au classement, la jeune Lochristoise commence sa remontée. Une, deux, trois concurrentes dépassées. La place de deuxième est assurée. Et pourtant... À deux petits mètres de la ligne, Sophie James, à qui la victoire semblait promise, s'écroule ! Un scénario incroyable, qui offre à la sociétaire du Cima Pays d'Auray le titre de championne de France. « Ce que j'en retire, c'est qu'une course se joue du début à la fin... », glisse-t-elle.
Auréolée de son titre, Élodie Guégan compte bien savourer les championnats du monde qui ont lieu quelques jours plus tard à Lausanne. Une blessure aux adducteurs va malheureusement gâcher la fête, et priver la championne de France des Mondiaux. « J'ai une petite revanche à prendre, car finir une saison de cross de cette façon, c'est une grosse déception », appuie l'intéressée. Autant dire qu'à défaut d'un nouveau titre, une place parmi les cinq premières (qui sont qualifiées pour les Mondiaux N.D.L.R.) suffirait au bonheur de la lycéenne dimanche... « Je ne compte pas du tout parmi les favorites cette année, il y a beaucoup de prétendantes, lance Élodie Guégan. Mais j'aimerais vraiment participer aux championnats du monde de Bruxelles cette année. »
Un rêve largement à sa portée, mais qui passe par une performance à Saint-Quentin-en-Yvelines. « À ce que j'ai entendu dire, c'est un circuit assez vallonné, qui va devenir boueux s'il pleut, poursuit-elle. En tant que pistarde, cela ne me convient pas trop, mais il faut voir les côtés positifs : cela risque de ralentir la course... » Malgré la concurrence, malgré la configuration du parcours, Élodie Guégan réussira-t-elle son coup de force de l'an dernier ? « Je suis beaucoup moins bien préparée par rapport à 2003, prévient la jeune athlète. Déjà, il y a cette blessure qui m'a fait couper pendant six mois, et puis l'école (Terminale ES) qui me prend beaucoup de temps au niveau de la quantité de travail, sans compter le permis de conduire... » Et l'entraînement dans tout ça ? « Je suis dans la moyenne, je fais 3-4 séances par semaine, explique Élodie Guégan. Après la saison de cross, je vais me concentrer sur le 800 m et 1 500 m, tout en essayant quelques 400 m. J'espère refaire et battre les chronos de ma dernière année chez les cadettes. » D'ici là, espérons que la jeune championne aura vu la Belgique d'un peu plus près...
Thomas GUILLAUME. (OUEST-FRANCE du 26 février).