Driss El Himer, 30 ans, originaire de Rabat et naturalisé français, habite à Brumath depuis plus d'un an avec l'athlète de l'ASPTT Strasbourg, Caroline Gross. Le deuxième marathonien français (2h06'48'' derrière Benoît Z, 2h06'36'') rêve d'un podium aux Jeux olympiques.
- Vous avez terminé 15e au championnat de France de cross long dimanche à Saint-Quentin-en-Yvelines. Quels enseignements en retirez-vous ?
- Après avoir été quatre fois champion de France de cross long (1998, 1999, 2001, 2003), champion d'Europe par équipes (2001) et deux fois 3e individuellement (1999, 2001), je ne voulais pas vraiment courir en cross cet hiver car le marathon est désormais ma priorité. Mais j'ai accepté de participer au championnat d'Europe en décembre et au National dimanche dernier pour mon équipe l'Olympique de Marseille.
Sans entraînement spécifique, je n'avais aucune ambition et ma place de 15e (12e Français) me satisfait amplement d'autant que nous avons remporté le titre par équipes avec l'OM. Un moment donné, j'étais dans le groupe de tête, mais sur la fin les jambes ne répondaient plus, ce qui était normal vu le manque de préparation.
Bien à Brumath
- Comment vous sentez-vous à Brumath ?
- Très bien. C'est une belle région même s'il y fait un peu froid à mon goût. Je viens de rentrer de stage et je vais rester à Brumath jusqu'en juin avant d'entamer la préparation finale pour les JO.
- Vous avez couru le marathon de Tokyo le 8 février en 2h11'55'' (victoire du Kenyan Njenga en 2h08'43''). On attendait mieux de votre part, non ?
- C'est vrai. Mais j'ai eu du mal à assimiler le décalage horaire comme Caroline d'ailleurs qui m'avait accompagné. J'ai très mal dormi toute la semaine avant la course. J'étais dans le groupe de tête des six meilleurs jusqu'au 35e kilomètre. Mais j'ai eu des crampes et j'ai rétrogradé. Mon chrono, dans ces conditions, n'est pas trop mauvais.
- Quelle sera la suite de votre programme ?
- Mon seul objectif de l'année, c'est le marathon des JO le dernier jour à Athènes. J'espère y monter sur le podium. Je ne ferai donc plus aucun marathon d'ici là. Par contre, je vais courir un 3 000 m ou un 5 000 m à Hengelo aux Pays-Bas le 31 mai et un 10 000 m à Ostrava le 8 juin.
A 7 heures à Athènes
- Ne craindrez-vous pas la chaleur a Athènes ?
- Le départ a été fixé à 7 heures du matin. C'est très bien. Cela devrait aller.
- Avec le recul comment analysez-vous votre échec du Mondial de Paris ?
- J'avais trop donné à l'entraînement avant et je suis arrivé fatigué au Mondial. Cela me servira pour les JO.
- Justement, comment allez-vous préparer les Jeux ?
- Après Tokyo j'ai observé un repos complet jusqu'au National de cross. J'ai repris l'entraînement cette semaine. Je vais courir deux fois par jour à raison de 200 à 220 kilomètres par semaine. Je cours dans la forêt de Brumath où c'est plat et dans les champs où c'est plus vallonné. Je vais aussi deux fois par semaine sur piste à Haguenau ou Hautepierre pour travailler la résistance. J'espère ainsi être prêt le 29 août...