Interview de deux sélectionnés pour Budapest : Clavier et Melfort


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Date du message : Wednesday 3 March 2004 à 17h38


Champion de France à la perche avec 5,65 m, Jérôme Clavier (20 ans) disputera sa première compétition internationale avec les seniors. Quant à Jimmy Melfort, licencié à Tours depuis septembre, ses 21’’01 sur 200 m lui ont permis d’être retenu par le DTN.

Dans quelles conditions avez-vous appris vos sélections en Équipe de France ?

Jérôme Clavier : « Etre champion de France, c’était plus ou moins une surprise, facilitée par le zéro de Romain Mesnil. Passer 5,65 m était assez énorme parce que cela signifiait que je remportais le titre. Mais, la première fois que j’ai fait les minimas (à Eaubonne le 7 février), j’ai vraiment explosé de joie. »
Jimmy Melfort : « J’avais quelques pistes quant à une éventuelle sélection puisque l’entraîneur national de sprint m’avait demandé de venir à Liévin où j’ai eu l’opportunité de courir (3ème en 21’’20) face à Frankie Fredericks. Je profite du retrait de Leslie Djhone qui estime ne pas être prêt pour cette compétition. »

Est-ce que vous avez une ambition précise pour Budapest ?
J.C. : « Mon objectif est d’accéder à la finale. Pour cela, je dois être au niveau de mon record lors des qualifications. Et, si je suis en finale, j’essaierais de me faire plaisir… et d’aller le plus haut possible. »
J.M. : « Premier objectif : se qualifier pour les demi-finales. Cela veut dire qu’il ne faut pas se louper en série ; chaque course pour moi sera une finale. Tout peut arriver dans une course : il y a des athlètes qui ont accédé à la finale avec un 21’’17 ou un 21’’24 l’année dernière. Faire moins de 21’’, c’est surtout çà que j’attends. »

N’avez-vous pas peur d’être crispés par l’enjeu ?
J.C. : « Non, je ressens moins de pression que pour les championnats de France. J’y vais pour prendre de l’expérience. Et puis, le DTN ne m’attend pas vraiment : on est deux ou trois jeunes à avoir notre première sélection. Il faut qu’on découvre ce qu’est le haut niveau. »
J.M. : « Non. Depuis que j’ai raté les jeux de Sydney pour seulement un centième de seconde (NDLR : 20’’72 en 2000, cela constitue toujours son record). J’ai évolué dans le bon sens. Même si j’ai stagné au niveau chrono, j’ai participé aux championnats d’Europe à Vienne il y a deux ans (4ème en série, en 21"28). J’étais curieux de voir ce qu’était le très haut niveau et, maintenant j’ai compris comment cela fonctionne. »

Le fait d’avoir vu les athlètes français en réussite à Paris l’été dernier vous a-t-il motivé dans votre préparation ?
J.C : « Je ne pense pas que cela ait joué. D’ailleurs je n’ai pas vécu tout cela puisque j’étais aux championnats du monde universitaire en Corée au même moment (7ème avec 5,40 m). C’est une analyse de la dernière saison qui m’a permis de progresser. J’ai rectifié des choses dans mon saut au niveau de la technique. »
J.M. : « Comme je devais normalement être de ces championnats à Paris, c’est sûr que cela m’a remotivé. Je me suis dit que je ne lâcherai pas l’affaire et, après deux ans d’absence au niveau international, je pense avoir franchi un cap cet hiver. »

Comme c’est une année olympique, vous rêvez sans doute de participer aux jeux ?
J.C. : « De plus en plus, j’y pense. Je ne veux pas trop me fixer dessus pour ne pas être déçu. Quoi qu’il arrive, j’ai fait une super saison. Si, par bonheur, je fais 5,75 m et que je me qualifie pour les jeux, ce sera génial, bien sûr, mais, pour l’instant, il faut continuer à progresser. »
J.M. : « Tous les athlètes, que ce soit en individuel ou en collectif, ont ce rêve d’atteindre la piste aux étoiles que sont les jeux Olympiques. L’équilibre que j’ai trouvé ici à Tours et ma bonne saison hivernale me donnent envie d’y aller. C’est une grosse échéance pour moi. »

Et le fait d’aller à Budapest avec un partenaire de club, même si cela fait peu de temps que vous êtes réunis sous les mêmes couleurs ?
J.C : « Je ne le connaissais pas trop et puis, on a passé le week-end des championnats de France ensemble. Je suis content pour lui. »
J.M. : « C’est très bien pour la notoriété du club et pour Tours, ne serait-ce que pour les jeunes de l’école d’athlétisme. De nous voir à la télé les motive et cela nous fait plaisir de susciter un tel engouement. »