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Posté le 12/10/2004 à 13h19 par Marc
Cyclisme. Vendredi, un colloque a présenté le bilan 2003 du suivi des coureurs par les laboratoires Mérieux.
Le retour de courbes sanguines inquiétantes
Par Blandine HENNION
samedi 09 octobre 2004 (Liberation - 06:00)
e colloque médecine et cyclisme, organisé tous les ans par la Fédération française de cyclisme (FFC) devait se tenir à Nîmes du 5 au 7 novembre. Annulé in extremis la semaine dernière par le docteur Armand Mégret, médecin fédéral national, au grand dam des organisateurs languedociens, il a été remplacé par une journée, vendredi, au Comité national et olympique français (CNOSF) à Paris, suivie par une réunion au siège de la FFC samedi. Un an de préparatifs réduits à néant pour le docteur Vincent Leclerc, médecin nîmois de l'équipe de France de BMX (sorte de VTT). «Non respect du cahier des charges», confie Jean Pitailler, le président de la FFC. Comprend qui peut. «Des histoires de gros sous», suggère un participant. Toujours est-il que si le laboratoire Pfizer était sponsor du colloque nîmois annulé, c'est le laboratoire Mérieux qui accueillait, vendredi matin, les congressistes pour le colloque parisien consacré au suivi biologique des athlètes.
Absentéisme. Le laboratoire lyonnais a commencé à travailler dès 1998 avec le docteur Alain Lacoste, médecin fédéral de l'aviron, sur les paramètres sanguins utiles dans un suivi de sportifs. En 2001, la FFC est devenue à son tour partenaire des laboratoires Mérieux qui centralisent les analyses de sang et d'urine. Elle a ainsi pu faire un colloque médical commun avec les collègues de l'aviron. Quatre autres fédérations utilisent aussi les services du laboratoire Mérieux. Les prélèvements sont effectués par 75 laboratoires répartis sur tout le territoire et réunis en réseau de biologie moléculaire. «Les médecins prescripteurs, d'équipe et fédéraux, obtiennent les résultats du suivi en trois jours», explique Olivier Charre, responsable du laboratoire. Les cyclistes professionnels de l'élite doivent effectuer quatre visites par an, et ceux d'élite 2, trois. Sur 697 professionnels, 662 ont bien effectué leurs quatre passages en 2003. Vingt-quatre ont séché le dernier contrôle. «C'est peu. Des cyclistes en fin de carrière ou sanctionnés, assure Armand Mégret. Ce sont des taux bien meilleurs que ceux de la médecine du travail.» Chez les élites 2, l'absentéisme est plus prononcé. Quatre-vingt-deux coureurs élite 2 ont manqué le dernier contrôle en 2003 sur un total de 450 personnes. Beaucoup de coureurs qui régressent en national la saison suivante abandonnent le suivi.
Hématocrite. A quoi sert-il ? Surtout à surveiller. «L'objectif du suivi est de prévenir des pathologies et non de lutter contre les pratiques dopantes», a martelé le ministère des Sports. Trente cyclistes ont été mis au repos temporaire à l'issue du suivi de 2003 pour des anomalies d'hématocrite. Mais la courbe de ferritine (suspicion de prise d'EPO) qui avait bien baissé depuis ses sommets suicidaires de 1999, recommence à monter dangereusement depuis deux ans. «Les récentes affaires de dopage ne nous ont pas surpris», a lancé Michel Guinot, médecin national adjoint de la FFC.