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Posté le 14/10/2003 à 14h36 par Elias
Dossard 370, Paris 2003 St-Denis....La jeune femme, dans sa cage, tourne quatres fois dans le cercle, lâche l'engin dans les airs, résultat: 71,36m! Un seul jet et une promesse:" En finale, je vais essayer de me faire plaisir et lancer le plus loin possible, comme d'habitude."
La belle mentalité alliée au courage physique. Voilà la recette de notre lanceuse du marteau, Manuèla Montebrun.
Originaire de la Mayenne, paysage verdoyant, vallonné à souhait. Une terre de cyclisme plutôt que de l'athlétisme. D'ailleurs, la la valloise a un vélo, écoutez- la SVP : " Je ne l'utilise que pour faire mes courses. Et encore, je m'arrête au passage de chacune de mes deux grandes-mères." Sympas Manuèla! Une jeune femme bien comme il faut.
Au soir du 28 août, c'est le grand jour pour celle qui nous est venue du fin fond de la campagne française!
Confrontée à la cubaine Yipsi Moreno, la française enflamme le stade de france qui scande son nom!
Hélas! Elle qui est habituée à l'anonymat, se crispe sous les cris de la foule et perd sa technique....Mais l'Histoire ne la perdra pas. Ainsi, au quatrième essai, l'engin tomba à 70,92m , tout juste, tout bon pour être sur la plus petite marche du podium, mais la plus grande de sa carrière.
En effet, cette médaille de bronze est la première dans l'Histoire des lancers français aux Mondiaux.
Manuèla est heureuse, elle le fait savoir à sa manière " Bien sûr que je suis contente, mais c'est pas mon style d'en faire beaucoup."
Après s'être félicités , elle et la campionne du monde, la cubaine signa le dossard de la française, à la demande de cette dernière! L'humilité par excellence, le bel esprit de l'athlétisme!
Fille d'une employée aux abbatoirs d'Evron et d'un employé dans un foyer pour handicapés, la grande Manuèla a même fait la Une du Quotidien L'Equipe, le lendemain!
Intérrogée sur ce fait, elle répond sagement " ... peut- être que les gens s'intérresseront plus maintenant à nos disciplines. J'espère que les jeunes s'y mettront, et cessent de ne voir l'athlétisme que par le biais des courses."
Légitime espoir pour celle qui a fait don de soi à cette disciplice, corps et âme. En 1997, elle quitte sa Mayenne natale pour la Capitale qu'elle n'apprécie guère. Seul le potager familial apprécie, en effet il a été plusieurs fois pilonné lorsqu'elle lançait le poids!
Mais là bas, au près de Guy Guèrin, son entraineur, elle a beaucoup progressée.
L'éloignement de chez soi, de sa famille, de ses ami(e)s et copains d'enfance, c'est le prix à payer parfois, si on veut entrer au panthéon mondial de l'athlétisme.
Décidement, on atteint pas ce que l'on désire sans subir ce qu'on ne désire pas.
Ah! si j'avais son âge lorsqu'elle avait découvert l'athlétisme et le lancer du marteau, et que j'étais une jeune fille bien costaude, alors j'aurais bien aimé obéir à son appel du 28 août au soir sur le coup de 21h.
Elias.
Posté le 14/10/2003 à 17h38 par STATHLED
Quand je vous disais que Elias possédait une aussi belle plume qu'un certain stathled et lolo le coach, vous avez pu le voir, ça c'est du grand, continue bonhomme, t'iras peut-être loin, jusqu'à la ... ligne des 80 m !
Stathled, l'authentique bible
Posté le 14/10/2003 à 17h44 par Elias
AH! merci infiniment! mon plaisir est au maximum lorsqu'il est partagé avec vous tous.....je suis vraiment ému....je ne sais quoi dire....merci encore!
Elias.