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Posté le 10/04/2015 à 12h07 par Maurin GUAY
Maurin GUAY
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Posté le 10/04/2015 à 12h08 par Maurin GUAY
lequipe.fr a écrit : |
Lui était contrôleur antidopage, elle courait dopée lorsqu'ils se sont rencontrés. Ensemble, Vitaly Stepanov et son épouse Ioulia ont décidé de témoigner pour dénoncer le dopage institutionnalisé en Russie. Nous les avons retrouvés en Allemagne, où ils vivent cachés. C’est une route droite comme la justice, quelque part en Allemagne. Il fait un ciel assez bas pour se pendre et un vent violent couche la cime des arbres. Le GPS nous mène à une adresse qui doit rester inconnue. On traverse des forêts épaisses et des villages sans beaucoup de vie. Nous parvenons enfin au rendez-vous fixé à 14 heures. On se gare. Une frêle silhouette se dégage sous le crachin. « Bonjour, Vitaly. » Cet homme est ce qu’on appelle aujourd’hui un lanceur d’alerte. Ou plus simplement un homme courageux. Qui a dénoncé avec son épouse, Ioulia, l’organisation d’un dopage institutionnel en Russie. Vitaly Stepanov, 32 ans, était contrôleur à l’agence antidopage russe. Son témoignage ainsi que celui de son épouse, spécialiste du 800 m, ont été diffusés sur la chaîne allemande ARD en décembre dernier dans une accablante enquête (1) sur le dopage dans l’athlétisme russe, sa corruption et son caractère organisé. De ce fait, ils ont dû quitter la Russie et vivent depuis cachés en Allemagne. C’est donc dans un lieu tenu secret que nous les rencontrons avec un journaliste allemand et deux autres reporters suisses allemands. « Nous allons discuter un moment, propose Vitaly, puis nous rejoindrons Ioulia lors de son entraînement. » On ne doit pas non plus mentionner le nom de l’entraîneur. Compte tenu des conséquences de leurs aveux, il leur faut prendre mille précautions. On sait ce qu’il advient de ceux qui se dressent actuellement face à l’État russe, d’autant que le sport est l’une des vitrines chères au président Poutine. « Le sport n’est pas la politique », lâche Vitaly dans un sourire triste. En Russie, on en doute. À la suite du scandale lié aux révélations sur le dopage, mais aussi au volet corruption de l’affaire révélé dans L’Équipe du 3 décembre dernier, le président de la Fédération russe d’athlé, Valentin Balakhnichev, en place depuis 1991, a dû démissionner ainsi que l’entraîneur en chef des athlètes russes, Valentin Maslakov. L’Agence mondiale antidopage (AMA) mène depuis une investigation sur le dopage en Russie et la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) a dû diligenter une enquête indépendante sur les faits de corruption dans laquelle elle se trouve aussi mise en accusation. Autant dire que la décision du couple Stepanov de briser la loi du silence a déclenché un séisme dont on n’a pas encore pris la mesure. C’EST CERTAINEMENT L’UN DES PLUS GROS SCANDALES DE L’HISTOIRE DU SPORT, CAR IL CONCERNE TOUS LES PODIUMS DES JEUX OLYMPIQUES, DES CHAMPIONNATS DU MONDE OÙ SONT MONTÉS LES RUSSES, EN ATHLÉTISME MAIS ÉGALEMENT DANS BEAUCOUP D’AUTRES SPORTS (81 médailles russes aux JO de Londres en 2012 et 33 médailles à ceux de Sotchi en 2014). On s’installe dans un chalet en bois. Dehors le temps vire à la tempête. Vitaly nous fait face. Il va durant deux heures nous raconter leur histoire. Et dire que tout cela est né d’une histoire d’amour... Vitaly Stepanov est issu d’une famille de la classe moyenne russe. « Mes parents ont une petite entreprise de construction. À 15 ans, ils m’ont envoyé faire mes études aux États-Unis dans une famille d’accueil. » Il y reste cinq ans, jusqu’au 11 septembre 2001. Il se trouve à New York lorsque les tours du World Trade Center s’effondrent. « Je me suis alors dit qu’il serait bien de vivre auprès de ma famille. » Il rentre en Russie, étudie le management du sport à Moscou. Et répond avec succès à une annonce de recrutement de l’agence russe antidopage naissante. Le travail lui plaît et il croit très fort à sa mission. Et puis, un jour de 2009, il est missionné pour une compétition d’athlétisme. C’est ainsi qu’il rencontre Ioulia Rusanova, l’une des meilleures coureuses de 800 m de Russie. C’est le coup de foudre avec cette jeune fille blonde de 23 ans. |
Maurin GUAY
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Posté le 10/04/2015 à 12h10 par Maurin GUAY
lequipe.fr a écrit : |
Ioulia a grandi à Koursk, à 500 km au sud de Moscou, ses parents sont ouvriers. Elle a commencé tardivement la course à pied mais a montré très vite de grandes capacités. Son entraîneur lui administre alors une impressionnante liste de produits, de la vitamine B12, de l’inosine, de l’acide ascorbique, de la carnitine, de l’Actovegin, du Mildronat, de l’orotate de potassium, du glucose. Il fait lui-même les piqûres. Las, en 2006, Ioulia contracte la tuberculose et elle ne sait pas si elle pourra recourir. « MON ENTRAÎNEUR A ALORS DEMANDÉ À MON MÉDECIN SI PRENDRE DES PRODUITS DOPANTS POUVAIT M’AIDER À RECOUVRER LA SANTÉ ET MON NIVEAU, EXPLIQUERA-T-ELLE PLUS TARD. MON MÉDECIN N’Y A PAS VU D’INCONVÉNIENT. » En sortant de l’hôpital, elle reprend l’entraînement et son coach commence alors à lui administrer une cure de testostérone. Puis, en 2007, il décide de passer à la vitesse supérieure en lui administrant du turinabol, un stéroïde anabolisant, sous forme d’un cachet quotidien du 17 au 31 octobre, puis une autre cure au mois de décembre. À partir du 2 janvier 2008, il lui injecte également quotidiennement durant quinze jours une piqûre d’une ampoule d’EPO. Parallèlement elle reprend dur l’entraînement. Son record sur 800 m passe de 2’13" à... 2’01"96. En 2008, elle remporte les Championnats de Russie Espoirs et intègre l’équipe nationale. L’année suivante, en 2009, lors des Championnats de Russie, à Tcheboksary, c’est la rencontre avec Vitaly. Ils échangent leurs coordonnées et se revoient un peu plus tard. À ce premier rendez-vous amoureux, Ioulia joue carte sur table, le sport, c’est une chose, l’amour, c’en est une autre, et dès lors elle entend tout dire de ce qu’elle est. ELLE LUI RACONTE CASH QU’ELLE SE DOPE AU QUOTIDIEN ET QUE C’EST LA NORME POUR TOUS LES ATHLÈTES COMME ELLE. « OUI, ELLE M’A DIT : "ON SE DOPE TOUS EN ATHLÉTISME SAUF PEUT-ÊTRE YOURI BORZAKOVSKI (CHAMPION OLYMPIQUE DU 800 M À ATHÈNES EN 2004)..." » Vitaly tombe de l’armoire. Mais il n’a encore rien vu, car Ioulia va bientôt intégrer le giron fédéral. Pour l’heure, elle est encore sous la coupe de son entraîneur provincial qui n’est pas au courant de tous les us et coutumes en vigueur à Moscou. Elle doit encore payer 1 000 dollars afin de ne pas être contrôlée positive aux Championnats nationaux. Une somme versée à un intermédaire, ami du directeur du laboratoire antidopage de Moscou ! Ses performances progressent, elle est alors prise en main par le responsable du fond et demi-fond de la Fédération, Alexeï Melnikov. Il l’invite à consulter Sergueï Portugalov. C’est le médecin responsable de la commission médicale de la Fédération russe. Il est le garant de la lutte antidopage au sein de la Fédération. Son bureau à Moscou se situe étrangement dans le même immeuble que le laboratoire antidopage. Car le docteur Portugalov ne s’occuperait pas que des athlètes, mais de beaucoup d’autres sportifs. Dans la salle d’attente de son bureau, Ioulia dit avoir croisé les entraîneurs nationaux de la natation, des biathlètes célèbres... Lors de leur première rencontre, en décembre 2010, Portugalov, un expert par rapport à son entraîneur, affine les posologies et lui explique qu’il faut prendre en combinaison du turinabol et de l’oxandrolone (dérivé de la testostérone) et que ces produits sont détectables durant trente-cinq jours. Il s’agit d’être « clean » pour les Championnats d’Europe en salle de Paris, en mars 2011. |
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Posté le 10/04/2015 à 12h11 par Maurin GUAY
lequipe.fr a écrit : |
À son retour de stage au Portugal, elle lui rend à nouveau visite. Cette fois, en plus des anabolisants, il lui prescrit de l’EPO 2000 à s’injecter entre le 7 et le 10 février 2011. Avec le risque d’être contrôlée positive aux Championnats de Russie les 16 et les 17 février ? Non, c’est l’avantage d’être intégrée à l’équipe nationale et suivie par le médecin fédéral. Elle gagne la finale en 1’58"14 et se trouve normalement contrôlée par l’agence russe antidopage. EN SORTANT, ELLE TÉLÉPHONE À PORTUGALOV LE NUMÉRO DE SON ÉCHANTILLON D’URINE ET LE CONTRÔLE SE RÉVÉLERA NÉGATIF. Un mois plus tard, Ioulia remporte à Paris la médaille d’argent du 800 m de l’Euro en salle. L’été suivant, elle va se préparer de la même manière avec Melnikov et Portugalov. Ce n’est pas sans frais. Il est convenu qu’elle reverse à ce dernier 5 % de ses gains pour ses services. Blessée, Ioulia ne peut pas disputer les Jeux Olympiques de Londres dont le 800 m est remporté par sa compatriote Maria Savinova. Ioulia décide de changer d’entraîneur et de rejoindre Vladimir Kazarin, le coach de Savinova. Kazarin accepte et lui prescrit la même préparation à base d’anabolisants et d’EPO. En revanche, il se montre très surpris qu’elle ne prenne pas d’hormones de croissance. Pour Vitaly, la situation est très compliquée durant ces années. « Au début, j’ai accepté que Ioulia coure dopée. Pour elle, c’était cela ou bien arrêter l’athlétisme puisqu’il n’y a pas d’autres possibilités pour une athlète russe. Mais, à force, ça pesait sur nos relations. » Vitaly s’aperçoit aussi que les structures qui sont en charge de la lutte couvrent en fait ce dopage institutionnalisé. Un jour, il contrôle une équipe de baseball, les joueurs viennent avec des passeports qui ne sont pas les leurs. Il refuse de prendre les échantillons. Une autre fois, dans une compétition d’athlétisme, c’est l’entraîneur de l’athlète qui se présente au contrôle. Il refuse de contrôler l’entraîneur à la place de l’athlète. C’est alors que le vice-président de la Fédération d’athlétisme lui demande de s’exécuter contre de l’argent. Vitaly refuse à nouveau. CETTE FOIS, C’EST LE RESPONSABLE DE L’AGENCE RUSSE ANTIDOPAGE QUI LUI TÉLÉPHONE POUR QU’IL CÈDE. EN VAIN. QUELQUES MOIS PLUS TARD, EN FÉVRIER 2011, VITALY EST VIRÉ DE L’AGENCE RUSSE ANTIDOPAGE. Le vent cogne de plus en plus fort aux fenêtres. L’atmosphère est lugubre. Son sort ne va pas faire les affaires de sa petite amie. Portugalov et Melnikov vont cesser leur collaboration avec Ioulia et celle-ci va, en janvier 2013, se retrouver suspendue deux ans pour des anomalies dans son passeport sanguin. « Il y avait une liste d’une centaine d’athlètes avec un passeport biologique aux paramètres sanguins anormaux, explique Vitaly. Je n’ai pas de preuves mais il semble qu’il y ait eu un arrangement entre l’IAAF et la Fédération russe pour suspendre certains athlètes et pas d’autres. Sacrifier des athlètes qui ne sont pas de grand renom comme Ioula et protéger champions olympiques, champions du monde ou ceux qui allaient le devenir. Je rappelle que la banque VTB, que l’on appelle en Russie la banque de Poutine, était sponsor de l’IAAF...?» UNE ENQUÊTE DILIGENTÉE PAR L’AGENCE MONDIALE ANTIDOPAGE EST EN COURS. Selon certaines sources (lire L’Équipe du 3 décembre), il semble en effet que les experts de l’IAAF aient, disons, manqué de perspicacité devant les passeports biologiques d’un certain nombre d’athlètes russes. |
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Posté le 10/04/2015 à 12h11 par Maurin GUAY
lequipe.fr a écrit : |
À ce moment du récit, le destin de Vitaly Stepanov et de Ioulia n’a pas encore basculé. La pluie ne cesse de tomber, on se décide à rejoindre Ioulia, qui a entamé son deuxième entraînement de la journée. Dans le gymnase, il y a à côté d’elle un petit d’homme de 16 mois. Lorsqu’elle a été suspendue deux ans, les dirigeants de la Fédération lui ont conseillé de faire un enfant le temps de sa suspension. C’est ainsi que procèdent beaucoup d’athlètes russes suspendues, une loi interdisant de licencier une femme enceinte. Cela tombait bien car Vitaly et Ioulia en avaient follement envie. Comme dans les contes, ils se marient et ont un enfant. Robert. Désormais, Ioulia Stepanova continue donc de percevoir son salaire de sportive de haut niveau de la région qu’elle représente. Et reste sur les listes fédérales comme athlète de haut niveau. Elle en termine avec son entraînement et s’amuse à faire des petites courses avec Robert, qui sait déjà prendre un départ comme un sprinteur. Elle le rattrape, le prend dans ses bras et rit aux éclats. Tout d’un coup, l’atmosphère est beaucoup plus légère. On en vient presque à oublier que cette jeune femme de 28 ans a, aujourd’hui, contre elle, le ministère des Sports russes et les services d’un des États les plus puissants du monde, la Fédération d’athlétisme de son pays (2), des dizaines d’athlètes et d’entraîneurs et tout un système qui écrase de sa domination nombre de disciplines olympiques. Car Vitaly a finalement choisi un jour de ne pas accepter que les choses restent en l’état. Il appartient à ces personnages rares de l’histoire qui décident de dire non. De se lever face à plus grand, plus fort que soi au nom d’un principe. « C’est simple, résume-t-il, la loi, ça doit être que les gens qui font du sport proprement doivent pouvoir s’exprimer, concourir normalement. Et non le contraire. » Fin 2010, il a pris la décision d’écrire à l’Agence mondiale antidopage et de raconter ce qui se passait en Russie. Plus tard, de témoigner dans le documentaire de la chaîne ARD, de même que Ioulia. Les deux époux vont pour cela prendre le risque d’enregistrer certains de leurs interlocuteurs russes... Vitaly a vécu aux États-Unis, a étudié à New York, il est issu d’un milieu social plus aisé que la moyenne, ses échanges avec ses collègues des agences antidopage d’autres pays qu’il a croisés aux Jeux d’été de Pékin en 2008 ou d’hiver, à Vancouver en 2010, ont certainement mûri sa décision de se lancer dans cette lutte de David contre Goliath avec la conviction d’être du bon côté des choses. Il en allait tout autrement pour Ioulia. Se doper dans l’univers dans lequel elle se trouvait était la norme. Le sport constituait pour elle une chance inouïe de s’en sortir. L’après-midi touche à sa fin. Les journalistes allemands et suisses sont repartis prendre un train et un avion. Alain, le photographe, souhaite prendre une photo du couple chez eux. Ioulia met Robert dans la poussette, le couple Stepanov salue l’entraîneur et l’on s’en va ainsi chez eux, un petit bungalow qu’ils quitteront bientôt pour un autre logement. « Quelques personnes nous soutiennent moralement et financièrement, explique Vitaly, on ne peut pas révéler leurs noms, mais nous vivons grâce à eux. » Il prépare un thé. Ioulia prend place sur le canapé. « Quand j’ai expliqué la situation à ma sœur, raconte-t-elle, que j’allais témoigner sur le dopage dans un documentaire à la télé allemande, elle n’a pas compris ma décision. Elle m’a dit : "Tu sais bien que la mafia est partout, il faut vivre et se taire." Mes parents également n’ont pas compris pourquoi j’ai fait ça. » Pour des petites gens, au fin fond de la Russie, pour qui la vie est dure, ce choix de rompre les amarres pour dénoncer le dopage n’a pas de sens. « JE NE VOULAIS PLUS CONTINUER COMME ÇA, DIT IOULIA, JE VOULAIS POUVOIR FAIRE DE L’ATHLÉTISME SANS ME DOPER. AUJOURD’HUI, C’EST CE QUE JE FAIS. JE ME SENS MIEUX. PLUS LIBRE. » |
Maurin GUAY
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Posté le 10/04/2015 à 12h12 par Maurin GUAY
lequipe.fr a écrit : |
Le documentaire a été diffusé le 3 décembre 2014, les époux Stepanov ont fui la Russie quelques jours avant. Ils vivent donc désormais en Allemagne, où ils ne connaissent personne. Ne parlent pas la langue. « On se lève, on déjeune, raconte Vitaly, Ioulia va s’entraîner, je l’accompagne, on rentre déjeuner, Ioulia se repose puis retourne à l’entraînement. » C’est leur quotidien. Une vie sociale ? « Si vous considérez que parler quelques fois à l’Agence mondiale antidopage, c’est avoir une vie sociale... », sourit Vitaly. On lui parle alors d’Edward Snowden, l’informaticien américain qui a dénoncé les méthodes de la NSA, lui aussi reclus, mais en Russie. « Je n’aime pas cette comparaison. Lui s’est fait une publicité autour de ça, moi, j’étais un contrôleur antidopage qui a juste dénoncé des faits de corruption et qui n’a plus de travail et Ioulia une athlète qui ne voulait plus courir dopée. Nous sommes des gens simples, qui aspirons à une vie simple. Normale. » Ioulia n’a pas abandonné son rêve de courir un jour aux Jeux Olympiques. « Le problème, dit-elle, c’est que compte tenu de ce que j’ai révélé, je ne peux pas retourner en Russie et je ne pourrais jamais concourir pour la Russie. C’EST LE PARADOXE. J’AI ÉTÉ RAYÉE DE LA LISTE DES SPORTIVES RUSSES DE HAUT NIVEAU PARCE QUE JE DÉNONCE LE DOPAGE ALORS QUE, LORSQUE J’ÉTAIS SUSPENDUE POUR DOPAGE, J’EN FAISAIS TOUJOURS PARTIE. » Le docteur Sergueï Portugalov est toujours en place. « Ainsi que la plupart des gens qui composent le système à la Fédération, au ministère, à l’agence de lutte antidopage », précise Vitaly. Youri Borzakovski, celui dont Ioulia pensait qu’il était peut-être le seul athlète russe à ne pas s’être dopé ces dernières années, a été nommé DTN de la Fédération d’athlétisme. Pourra-t-il changer le système à lui seul ? Le veut-il ? Réintégrer Ioulia Stepanova serait un signe. Mais les Stepanov n’y croient pas une seconde. Ils sont pour l’instant terriblement seuls. « À part une ou deux amies athlètes, dit Ioulia, je n’ai reçu aucun témoignage de soutien. » Elle s’accroche à l’idée de courir, d’abord juste pour elle, pour savoir ce qu’elle vaut vraiment sans dopage, alors que sa suspension s’est terminée le 27 janvier dernier. « Mais je ne pourrai disputer que des meetings. Pas de grands championnats. » Pour l’instant, elle s’invite donc discrètement dans des courses. Fin janvier, elle a couru un 1 500 m à Berlin en 4’26"30, en février un 800 m au meeting de Metz en 2’02"68. En attendant de pouvoir le faire en totale liberté, s’entraîner au vu et au su de tout le monde. Peut-être dans quelques mois, quand la commission indépendante de l’IAAF aura rendu son rapport et que les investigations de l’AMA auront abouti. Mais, pour l’instant, les époux Stepanov doivent rester discrets. En Russie, on continue de hurler à la trahison, au complot. Le soir s’invite sur le petit bungalow et la forêt toute proche. On salue les époux Stepanov. La voiture s’éloigne, ils ne sont bientôt plus que deux ombres fragiles dans les bourrasques et la nuit qui tombe. (1) « Dopage confidentiel : comment la Russie fabrique ses vainqueurs ». |
Maurin GUAY
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Posté le 11/04/2015 à 09h14 par Alex
J'ai bien peur qu'ils n'arrivent pas à s'en sortir ces deux là...
Posté le 11/04/2015 à 13h50 par bruno
Alex a écrit : |
J'ai bien peur qu'ils n'arrivent pas à s'en sortir ces deux là... ![]() |
la mine de sel en sibérie
bruno
Posté le 11/04/2015 à 18h40 par mgtusi
bruno a écrit : |
Alex a écrit : J'ai bien peur qu'ils n'arrivent pas à s'en sortir ces deux là... ![]() la mine de sel en sibérie |
Une petite histoire à propos de WP :
Vladimir Putin, wanting to get on the good side of voters, goes to visit a school in Moscow to have a chat with the kids. He talks to them about how Russia is a powerful nation now and how he wants the best for the people.
At the end of the talk, there is an opportunity for questions. Little Sasha puts her hand up and says "I have two questions - Why did the Russians take Crimea? And why are we sending troops to Ukraine?
Putin says "Good questions," but just as he is about to answer, the bell goes off, and the kids go to lunch.
When they return to class, the kids sit back down and there is an opportunity for some more questions. Another young girl, Misha, puts her hand up and says "I have four questions. My Questions are - Why did the Russians invade Crimea? Why are we sending troops to Ukraine? Why did the bell for lunch go off 20 minutes early? And where is Sasha?"
Michel
Posté le 11/04/2015 à 23h49 par philathle
mgtusi a écrit : |
Une petite histoire à propos de WP :
Vladimir Putin, wanting to get on the good side of voters, goes to visit a school in Moscow to have a chat with the kids. He talks to them about how Russia is a powerful nation now and how he wants the best for the people. At the end of the talk, there is an opportunity for questions. Little Sasha puts her hand up and says "I have two questions - Why did the Russians take Crimea? And why are we sending troops to Ukraine? Putin says "Good questions," but just as he is about to answer, the bell goes off, and the kids go to lunch. When they return to class, the kids sit back down and there is an opportunity for some more questions. Another young girl, Misha, puts her hand up and says "I have four questions. My Questions are - Why did the Russians invade Crimea? Why are we sending troops to Ukraine? Why did the bell for lunch go off 20 minutes early? And where is Sasha?" |