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Posté le 27/08/2009 à 19h17 par maelstrom77
Alors que le Maroc a sombré dans l'oubli, souillé de plus par une affaire de dopage, que les petites nations de l'Afrique de l'Est, telles que l'Erythrée, l'Ouganda, la Tanzanie, ont eu du mal à sortir la tête de l'eau, que le Soudan s'est retrouvé au tapis avec la chute de Kaki sur 800 m, il n'est resté au final qu'un duel Kenya - Ethiopie pour animer les courses de demi-fond dans le cadre de ce Mondial.
Et dans ces joutes, le Kenya est sorti largement vainqueur face à son ennemi juré d'Addis Abeba qui ne totalise que 8 médailles soit la 7ème place au bilan global.
Le Kenya pourtant souvent sous le feu de la critique avec une fédération qui a tendance à confondre intérêts privés et intérêts collectifs avait cette fois décliné un cadre strict pour verrouiller l'équipe nationale afin que celle-ci ne se disperse pas sur le circuit des meetings, au risque pour les brebis errantes de se voir limoger de l'équipe nationale.
Et la formule a fonctionné car à l'exception du 1500 m hommes où Absel Kiprop et Augustine Choge, pourtant favoris restent au pied du podium, le Kenya a globalement bien maîtrisé l'ensemble des courses.
A l'inverse, l'Ethiopie derrière le gros baobab Bekele, n'a pas affiché un collectif capable de résister aux Kenyans.
Certes , elle a créé la surprise en remportant sa première médaille sur 1500 m avec Deresse Mekonnen, second derrière Yusuf Saad Kamel, mais sur le reste des courses, les podiums se sont envolés souvent faute de prendre les commandes des courses.
Car les Ethiopiens ont trop tendance à subir les course en appliquant la méthode Gebrselassie et Bekele consistant à attendre le dernier tour pour attaquer. Cette méthode a été fatale à Mesereth Defar sur 5000 m qui a trop attendre, a subi le sprint de la petite Kenyane Vivian Cheruiyot. A l'arrivée, l'Ethiopienne n'avait plus que ses yeux pour pleurer d'avoir conduit une course trop attentiste.
Alors pour la dernière épreuve, le maître Bekele déjà sacré sur 10000 mètres a voulu montrer l'exemple. Alors que sur 10000 m, il restait fidèle à sa tactique attentiste, sur 5000 m, il montrait au reste de son équipe comment faire pour éviter tous les pièges de courses de championnats aux desseins toujours incertains. Il prenait ainsi les commandes du 5000 m pour mener les 12 tours et demi et résister jusque sur le fil à Bernard Lagat, furieux dans son sprint pour la victoire.
Assurément, Les Ethiopiens vont devoir changer de méthodes pour ne pas vivre certaines désillusions comme à Berlin.
Ils devront également se chercher un successeur à Kenenisa Bekele qui pour l'heure se fait attendre. Le maître n'est pas éternel et même s'il a annoncé courir le marathon après Londres, rien n'est écrit à l'avance. Derrière lui, personne ne s'est fait remarquer pour prendre le futur destin d'une telle équipe.
A moins que dans la manche de Jos Hermens, le manager de Bekele, se cache un autre diamant à ciseler avec patience. Réponse dans deux ans en Corée pour les prochains Mondiaux.
G.B.
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