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Posté le 18/08/2009 à 09h35 par maelstrom77

Elle peut le savourer cet hymne espagnol que le public allemand écoute religieusement. Marta se penchant la tête en arrière comme pour tester encore les lois de l'apesanteur. Comme pour scruter dans un ciel sombre ce petit bout de flamme qui lui tenait de fil secret : « Tu vas tenir ma petite, tu vas tenir ». Même si la flamme était faible parfois tremblante dans la cire chaude, même si les années ont laissé leurs marques sur ce corps besogneux.

Marta Dominguez est sur son gros nuage à deviner dans le ciel de Berlin cette longue route parcourue depuis les 2'50 » aux 1000 mètres référencés en 1991. Une éternité.

A 35 ans l'Espagnol vient de toucher l'or après un chiffre record de 24 grandes finales et championnats du monde de cross, discipline par laquelle elle débuta en 1991 chez les juniors aux côtés d'une certaine Paula Radcliffe sur la neige du circuit bostonien.

Marta a tout fait, tout couru, alignant les tours, les tours, faisant monter le tourniquet des tours en prenant de l'âge, remportant deux titres Européens, un en salle en 2002 sur 3000 m et un estival sur 5000 m à Göteborg en 2006 et puis prenant le virage du steeple, là où personne ne l'attend. Une décision qu'elle prend à son retour de Mombasa, après un Mondial de cross qu'elle estime médiocre, asphyxiée par la poussière de ce champ de golf et de cross bordant l'Océan.

Marta était donc faite pour le steeple. Une longue foulée, un appétit non dissimulé d'en découdre comme une junior et une nouvelle coiffure pour celle qui a tout essayé au gré des championnats. Rasée, tondue, en brosse, blanche puis blonde décolorée pour finir cheveux au vent comme à Berlin avec un bandeau rose comme repère visuel. Bandeau porte bonheur que l'on peut acheter pour 10 euros sur le site internet de l'athlète espagnole la plus titrée en péninsule ibérique.

Alors elle s'est fondue dans le peloton abordant cette finale par un rythme qui ira croissant, crescendo, ne laissant que les jambes affaiblies sur le carreau, Sophie Duarte en sera du lot.

Les derniers tours s'abordent avec un groupe inhabituellement dense. Tout est alors autorisé et permis pour la russe Yuliya Zarudneva, pour la jeune kenyane Milcah Chemos Cheywa et pour Marta alors que Gulkina ne peut s'accrocher.

Alors Marta malgré la fougue qu'elle met dans ce dernier 100 mètres, ne pense qu'à cette finale de Pékin où elle chutait sur la dernière barrière. Elle franchie au coude à coude le dernier obstacle aux côtés de Yuliya Zarudneva, dernier rempart avant ce sacre doré.

Nouveau record personnel avec 9'07 »32, Marta s'envole pour un tour d'honneur. Elle enlace un jeune homme portant un tee-shirt, Marta N°1. L'Espagnol Raphael, le chef des photographes fait une entorse au règlement. Il embrasse celle qu'il a tant pris lui même en photo pour lui laisser finir son tour d'honneur sans craindre les sbires indéracinables.

Sur son site internet, les photos de cette victoire sont déjà en ligne.
Quant au bandeau fétiche, les ventes vont-t-elles s'envoler ?

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