Imprimer les messages du sujet "Chat Live avec Franck Chevallier, Mardi 23 JUIN 2009 à 10h00"


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Posté le 19/06/2009 à 12h01 par lolo_le_coach

Date : 17/06/2009 à 15h13, questions de grillon.

cher Franck...

j'ai tellement de questions futiles à vous poser que je vais me servir de l'alphabet !!

A-
Vous êtes vous toujours senti libre et totalement responsable de vos choix dans votre fonction de DTN ?

B-
Si vous aviez eu en votre possession une vraie baguette magique , qu'auriez vous voulu changer dans notre fédération ?

C-
Aviez vous une discipline/chouchou ? ( faites gaffe : moi c'est le demi fond)

D-
Vous êtes vous souvent laissé abuser (comme souvent nous autres ) pas des athlètes peu scrupuleux ou étiez vous préaverti des carences d'honnêteté ?

E-
avez vous eu souvent envie de rentrer dans le lard de certains entraineurs ? ou dans quelles circonstances avez vous dû user de diplomatie décisionnaire pour leur faire accepter vos choix dans la joie ?

F-
quelle qualité auriez vous voulu posséder pour mener à bien vos pojets ?

G-
pourriez vous isoler dans vos souvenirs le jour où vous vous êtes senti heureux et fier d'être le DTN Français ? ?

H-
la fédératuion d'athlètisme doit -elle se gérer comme une entreprise pour pouvoir sortir des produits performants sur le marché de la compétition internationale ? quels sont d'après vous les principaux freins à cette vision futuriste ?

ET :

I ! i ! - Si vous aviez été seul maitre à bord , auriez vous sorti Yoann ? ( si on relit la règle vous auriez pu passer outre l'exclusion car c'était en votre pouvoir )) tiens ! ça , c'est une question que j'aurais pu poser à Mr Poirier..
Vilain Grillon !!

La Gloire ne peut être où la vertu n'est pas /Lamartine
Grillon

Posté le 20/06/2009 à 12h27 par Fanch

Bonjour Franck,

Fanch de Bretagne, une région que tu connais je crois...

J'aimerais connaitre votre avis/politique/implication au niveau du demi-fond jeune dans une optique d'évolution vers le haut niveau?

Je rebondis en vous demandant votre avis sur la génération juniors de cross de St Galmier, tellement décrié avec leurs résultats, que cela entrainera par la suite une non-sélection imcompréhensible des champions de frances de cross juniors l'année suivante. Que pensez vous de cette non sélection et quelles en étaient les raisons?

Quand on voit aujourd'hui ou en est cette génération: équipe au championnat du monde de cross sénior! ne pensez vous pas que des érreurs de suivi on été fait à l'egard du potentiel de ces jeunes?

Ne pensez vous pas que un meilleur suivi et une meilleur motivation via des sélections (notemment pour le champion de France de Challans) aurait put amener une motivation globale pour les jeunes de cette génération qui sont aujourd'hui à l'écart?

Merci pour votre réponse.

Posté le 21/06/2009 à 00h04 par Dirtysouth

Jordan, Essonne.

J'aimerais savoir sur quels critères vous basez-vous pour sélectionner des athlètes de demi-fond en période jeunes. Y a t-il des préferences pour les athlètes de deuxième année Le fait qu'ils aient participé ou non aux championnats de france de cross a t-il une influence sur leur possible sélection

"A quoi bon sert d'être le deuxième? Mafia k'1 fry, les meilleurs, et si j'pars, je serais le troisième!"

Posté le 22/06/2009 à 15h18 par lolo_le_coach

que penses - tu des innovations concernant les règles de l'athlétisme, je pense notamment à l'épisode de la coupe d'europe du wek end dernier ?

y es tu favorable ?

as tu des pistes de réflexion en ce domaine?

plus largement, comment rendre l'athlé plus visible et attractif ?

Lolo le coach
Neurone gauche d'Athled

Posté le 23/06/2009 à 10h06 par Franckche

lolo_le_coach a écrit :
de Laurent de Porchif.

Merci de faire partager à la communauté Athled ton expérience athlétique en répondant à nos questions.

voilà ma première question :

Comment vas-tu ? ou es tu ?
Que fais tu depuis le 1er avril, mis à part sufer sur athled?

Comment vas-tu ? Ou es tu ?
Je suis de retour chez moi à Salon de Provence où je résidais depuis 1997. Je vais très bien (-16Kgs, certains maigrissent avec le stress, d'autres…), même s'il a fallut un petit temps d'adaptation (d'autres diraient de désintoxication) pour m'habituer au silence assourdissant de mon téléphone et de ma boite mail.

Que fais tu depuis le 1er avril, mis à part surfer sur Athled?
Je continue de suivre l'athlétisme, avec un peu plus de recul !!! Professionnellement, je devrais prendre mes nouvelles fonctions dans le courant de l'été.

Posté le 23/06/2009 à 10h07 par Franckche

Maurin GUAY a écrit :
Maurin de La Garde (nous nous sommes croisé il y a 2 an pour une remise de récompense à une ag de ligue d'ailleurs)

En tant que DNT, comment fixais-tu les minimas pour les compétitions du ressort de la ffa (type championnat du monde)
Quel était le rôle de la DTN dans l'élaboration et le choix des conditions ?

Les modalités de sélections sont élaborées depuis 2005 par un groupe de travail constitué du DTN, du DTN Adjoint, du Directeur des Equipes de France et des responsables Elite. Elles sont établies sur le bilan mondial (ou Européen lors des années Européennes) en tenant compte de la 16ème performance mondiale à 3 par pays (un ajustement statistique est fait sur les quatre dernières années pour tenir compte de variations brutales qui fausseraient la donne sur une saison). Cette logique était appliquée de façon uniforme (lorsque c'était possible) pour toutes les disciplines.

Le but est d'aligner la meilleure équipe de France possible, en ne sélectionnant que des athlètes qui ont la possibilité de "tirer leur épingle du jeu". Pour les plus aguerris, cela veut dire accrocher la finale et mieux. Pour les plus jeunes (par l'âge ou l'expérience) cela veut dire avoir une chance de passer les qualifs. Pour cela, la 16ème place mondiale au bilan à 3 par pays est significative. La clause des Championnats de France pour les athlètes qui au jour des France auraient une perf les classant dans les 16 meilleurs à trois par pays de la saison, permettait de récupérer des athlètes bien classés dont la discipline était en "chute" au niveau des perfs.

Les choix était-il libre ?

Si la question est : les élus intervenaient-ils dans l'élaboration des modalités de sélection ? La réponse est non, mais nous évoquions régulièrement le sujet avec le Président lors des Bureau fédéraux et Comités Directeurs

Avait-tu des restrictions budgétaires ? (du type pour cette compet, on enverra maxi 25 personnes et derrière tu devais jouer avec tes minimas et conditions pour pas dépasser la limite)

Non, la seule restriction que nous nous imposions à la DTN était liée au niveau sportif.

Posté le 23/06/2009 à 10h08 par Franckche

Maurin GUAY a écrit :
Toujours Maurin,

En tant que DTN, tu étais employé de l'état (sauf erreur de ma part)
Comment était organisée les relations entre les trois parties à savoir ton employeur (l'état), ton "supérieur" (je ne sait pas si le terme est bien placé) à savoir la ffa et toi même ?

Le DTN et les Cadres Technique ont cette particularité en France, d'être des agents de l'état placés auprès de…
A ce titre, ils ont pour vocation d'élaborer (le DTN et ses adjoints), en concertation avec le Président et les élus fédéraux, la politique sportive de la fédération (dans le domaine du haut niveau, de la filière d'accès au sport de haut niveau (anciens pôles Espoirs-France devenu parcours de l'excellence), des formations, de l'accès à la pratique au plus grand nombre… dans le cadre des directives ministérielles. Les CTS ont vocation d'accompagner la mise en place de cette politique en l'adaptant aux particularismes de chacune des Ligues.

Devais-tu jouer avec les volontés des 2 autres parties ou, au contraire, aurais-tu pu dans la théorie totalement occulter la vision/opinion de l'un ou l'autre ?

La réponse n'est ni blanche ni noir !!!
Pour que la FFA (le siège fédéral) fonctionne et remplisse son rôle, il faut que l'ensemble de ses composantes cohabitent en complémentarité (ce qui n'est pas toujours évident). Chacun a un rôle à remplir au service d'une cause commune : l'Athlétisme. Lorsque cet équilibre se rompt, à l'avantage de l'une ou l'autre des parties, c'est l'ensemble du système qui est en danger.
Pour la relation avec le Ministère, le DTN est agent de l'état et le Ministre des Sports son patron. Le DTN rend compte de l'utilisation de l'aide que l'état apporte aux fédérations à travers la convention d'objectif. Il fait également remonter du terrain les éléments pertinents qui permettraient de faire évoluer favorablement la politique menée.

Posté le 23/06/2009 à 10h09 par Franckche

Pour moi, tu es le DTN de la lutte contre le dopage, ou plutôt de l'explosion des cas positif français

A la place de "ou plutôt", j'aurais préféré "donc"…

Comment gère ton les relations avec les média, milieu public quand on prend la décision d'intensifier la recherche et donc forcement d'intensifier le nombre de cas positif (et derrière d'émousser l'image de son sport) ?

Cette décision n'est en effet pas anodine, puisqu'elle impacte directement l'image grand public de notre sport. La vraie question est de savoir si l'on est près à fermer les yeux sur des comportements immoraux pour obtenir des médailles à tout prix ??? Nous avons répondu par la négative dès l'hiver 2005/2006 avec les conséquences que vous savez dès l'été 2006…
Ensuite, il y a des journalistes intelligents, qui font leur métier et qui font la part des choses en retranscrivant correctement les évènements qui se passent. Et d'autres beaucoup moins professionnels, qui interprètent, déforment, voire transforment la réalité pour l'adapter à leur discours. Contrairement à ce que vous pensez, la première catégorie est beaucoup plus nombreuse que ce que j'entends couramment (notamment à l'Equipe).
Pour le grand public, c'est pareil, lorsqu'ils comprennent que "seuls ceux qui cherchent ont une chance de trouver", leur discours change et devient plus respectueux du choix courageux qui a été fait par la FFA et l'IAAF.

Le problème de ce fléau est que notre monde n'est pas manichéen : il n'y a pas les gentils d'un coté et les méchants de l'autre. Parfois, des "gentils" se retrouvent embarqués dans des histoires de "méchants" par inadvertance, ignorance, désespoir ou stupidité. Il est donc indispensable d'être toujours vigilant sur cette problématique du dopage, de garder les mailles du filet les plus serrées possible et de faire beaucoup de pédagogie pour que les jeunes athlètes ne basculent pas du "coté obscur de la force". Et encore une fois, le dopage n'est pas une fatalité et une minorité d'athlètes trichent. A nous de veiller à ce qu'ils ne polluent pas notre sport.

Posté le 23/06/2009 à 10h10 par Franckche

Maurin GUAY a écrit :

Encore une question, depuis peu tu es présent parmi nous (d'ailleurs c'est un vrai plaisir de lire des interventions aussi neutre, étayées, claire et précises)

Jusqu'ici suivait tu ce que certain appel le forum de l'athlétisme français ? et si oui, pourquoi n'intervenait tu pas avant alors que tu étais déjà intervenu sur le forum fédéral ?

Jusqu'ici, mes journées étaient bien remplies et si je suivais de temps en temps les différents forums, je n'avais pas le temps matériel de répondre… Tout bêtement.

Posté le 23/06/2009 à 10h11 par Franckche

lolo_le_coach a écrit :

Quels sont tes projets à présent ?

J'en saurais plus dans quelques jours sur mon affectation professionnelle. En ce qui concerne l'athlétisme, je n'y interviendrais plus professionnellement pendant quelques temps. J'y resterai néanmoins impliqué, ne serais-ce parce que c'est ma passion et que mes deux enfants y sont impliqués. Après, cela dépendra des opportunités que l'on me proposera…

Posté le 23/06/2009 à 10h12 par Franckche

lolo_le_coach a écrit :

Revois tu ou as tu encore des amis parmi tes anciens coéquipiers tricolores, je pense notamment à ceux que tu as côtoyés lors de l'olympiade 84 ?

Bien entendu… un certain nombre sont encore aujourd'hui sur les stades d'athlé en tant que CTS, entraineurs, d'autres en tant que journalistes (pas des meilleures lorsqu'ils sont au micro de RMC). L'un d'entre eu est même le parrain de mon fils…

L'athlétisme est une famille que l'on ne quitte pas comme cela.

Pour les autres sports, je ne retrouve que ceux qui ont poursuivi dans le milieu fédéral (DTN, CTS…)

Quels genres de relations as tu pu établir avec d'autres DTN ou sélectionneurs nationaux ?

Il existe une association des DTN qui nous permet de nous réunir deux à trois fois par an au complet pour évoquer des problématiques transversales. Les relations sont à minima professionnelles, la plupart du temps cordiales et amicales, surtout lorsque l'on a déjà vécu une olympiade et que l'on sait les aléas du haut niveau.

Posté le 23/06/2009 à 10h12 par Franckche

lolo_le_coach a écrit :

Quelles différences ou points communs y a-t-il entre le 110 m haies de 1984 et celui de 2009, soit 25 ans plus tard... (Pratiques jeunes, nationales ou internationales)?

Globalement, dans tous les niveaux de pratique et dans toutes les disciplines, ce qui saute aux yeux en premier lieu, c'est la densification du niveau. Aujourd'hui, la moindre erreur sort un favori de la finale, ce qui n'était pas forcément le cas il y a 25 ans. Pour le reste, technique, préparation physique, musculation, volume d'entrainement, je suis mal placé pour en parler, puisque j'ai eu la chance d'être entraîné par Fernand Urtebise qui était en avance sur son époque dans ce domaine. Nous en faisions déjà autant il y a vingt ans qu'aujourd'hui. Par contre, ce qui est clair, c'est qu'aujourd'hui, les jeunes de talents disparaissent moins que dans les années 70/80. La professionnalisation de l'athlétisme ???

Posté le 23/06/2009 à 10h13 par Franckche

lolo_le_coach a écrit :

Qu'as tu ressenti au moment de ta nomination au poste de DTN ? Et au moment de quitter ce poste ?

Mon arrivée s'est faite dans un contexte particulier où le premier tour n'avait pas abouti. Je me suis donc présenté (avec Bertrand Hozé, mon adjoint) avec un projet fort que nous avions travaillé depuis plusieurs années de façon informelle (on refaisait le monde régulièrement, sans penser que nous allions pouvoir mettre nos discours en application) et qui était dans l'esprit que souhaitait le Président (Professionnalisation de l'athlétisme – athlète et encadrement).
Je côtoyais à l'époque l'équipe de France depuis plus de 20 ans (en tant qu'athlète, puis entraineur) et j'avais le sentiment de pouvoir apporter quelque chose.
Le premier sentiment ressenti est bien entendu la joie de pouvoir se mettre au service du sport qui est ma passion depuis 30ans. Plus tard, on découvre que le poste de DTN est essentiellement un poste de représentation et de management (d'où la nécessité d'être bien entouré, ce qui a été mon cas et je les en remercie). Le DTN fixe le cap avec ses adjoints, et les Directeurs, CTN et CTS mettent en musique sur le terrain.

Au moment du départ, le sentiment est très confus, dans la mesure ou le comportement de l'équipe de France aux JO a été irréprochable (dans le sens ou à quelques exceptions près, les athlètes ont été au niveau ou on les attendait et on été à la hauteur de l'évènement… à quelques centièmes près qui nous coûte cher à la fin (il n'y avait jamais eu autant de Français en finale depuis Séoul 88), et l'entente avec les entraineurs a été parfaite et constructive)… jusqu'aux relais, qui ont été l'étincelle (comme quoi, dans la difficulté, une personne qui se désolidarise peut tout faire basculer).
Le bilan sportif de l'olympiade est plutôt très bon, l'évolution de la FFA plutôt très favorable également (LNA, Formations, Jeunes, Coachs Athlé Santé, Hors Stade, Licenciés, Clubs… merci donc aux personnes qui ont travaillées dans et avec mon équipe pendant quatre ans). Il aura juste manqué au moment des JO d'un peu de solidarité et ces quelques centièmes, même si à postériori, Mehdi devrait récupérer une médaille qui lui revenait incontestablement et porter le bilan à 2 (soit la moyenne de l'équipe de France aux JO).
En partant, j'ai le sentiment du devoir accompli sans avoir trahi mes convictions (je peux me regarder tous les matins dans ma glace sans baisser les yeux), même si j'ai un goût d'inachevé car je sais que nous sommes passés tout près de quelque chose d'énorme. Mais ce qui compte, ce n'est pas l'endroit où l'on est arrivé, mais le chemin parcouru pour y arriver.

Posté le 23/06/2009 à 10h15 par Franckche

lolo_le_coach a écrit :

Quelles sont les personnalités qui ont compté dans ta vie d'athlète, puis d'encadrant, et pourquoi ?

Cette question est délicate car il y a beaucoup de personnes de valeur que j'ai côtoyées et qui m'ont énormément apporté, et les personnes que tu oublies de citer peuvent se sentir blessées. L'Athlétisme est un sport exigeant qui ne se contente pas de l'à peu près et du talent. Il faut s'y investir à fond pour espérer progresser, et conjuguer cela avec des dons hors norme pour espérer atteindre le haut niveau. Les hommes et les femmes qui encadrent cette discipline ont forcément cette force intérieure et ce caractère qui en font des personnes exceptionnelles.
Pour pouvoir répondre, je n'en retiendrais que 4… les autres voudront bien me pardonner:

- Mon père qui, alors qu'il est Handballeur de niveau national, m'encourage dans mon choix de faire de l'athlétisme et à partir en sport étude à Font Romeu au moment où je suis sélectionné en équipe de Bretagne cadet de handball. Je sais aujourd'hui ce que cela représentait pour lui et ce qu'il a pu ressentir.

- Mon premier entraineur, Jean Marie Pasquin, qui m'a découvert sur un interdistrict ASSU (l'ex UNSS) en Minime2 et m'a immédiatement encouragé à rejoindre un club, puis à partir en sport étude un an plus tard alors que j'étais Champion de Bretagne du 110m Haies cadet et qualifié aux Championnats de France FFA, bien que n'étant que cadet1 ; et qu'il aurait encore pu me faire progresser. Mais il avait senti que je pouvais aller plus vite et plus loin que les autres (il y en avait des vraiment doués qui s'entrainaient avec moi, mais qui n'ont pas fait ce choix de partir) et voulait me donner toutes les chances. Il m'a alors conseillé de partir m'entrainer dans une structure adaptée (une sport étude à l'époque) avec un entraineur dont c'était le métier. Je lui en serais toujours reconnaissant.

- Fernand Urtebise qui, par ses compétences, son investissement, ses qualités humaines, m'a permis (comme a beaucoup d'autres) d'être l'Homme que je suis aujourd'hui, et de réaliser tant mon parcours d'athlète, que celui d'éducateur/entraineur, puis de DTN. Il a été et restera un des plus grands entraineurs d'athlétisme, et bien au-delà, un homme exceptionnel.

- Et enfin, Bertrand Hozé qui m'a accompagné ces quatre dernières années à la DTN, et avec qui nous réfléchissons depuis près de 15 ans sur l'évolution de "notre sport" (entre autre). Plus qu'un ami, il est un "deuxième moi" complémentaire avec qui il n'y a eu aucun accrochage ces quatre années, y compris dans les moments les plus difficiles. Merci à lui d'avoir accepté d'œuvrer dans l'ombre.

Posté le 23/06/2009 à 10h15 par Franckche

lolo_le_coach a écrit :

Y a-t-il un grand chantier que tu aurais souhaité travailler ou conclure pendant ton mandat de DTN sans y parvenir ?

Il y en a certainement plusieurs, car en quatre ans il est impossible de stabiliser des changements, aussi pertinents soient-ils :

- La professionnalisation du haut niveau est encore fragile et nécessite encore beaucoup de dialogue et de négociation pour que chacun comprenne que les intérêts sont partagés et que tous y trouvent leur compte. Y compris la famille de l'athlétisme. La suite serait de construire autour de la FFA/LNA un vrai système du haut niveau basé sur un réseau de clubs fort dans lesquels les champions côtoient les jeunes pour leur montrer l'exemple et leur donner l'envie. Pour que les plus doués d'entre eux soient encadrés par des entraîneurs professionnels (à temps plein ou à temps partiel suivant les athlètes encadrés).

- De ce fait, la professionnalisation des clubs est délicate, puisque ce n'est pas par le haut niveau qu'elle peut se développer pour le moment. Il est donc indispensable de s'appuyer dès lors sur la seule autre possibilité de professionnaliser l'encadrement : le grand public. Ce que d'autres sports ont fait il y a 30 ans, nous pouvons également le faire. Encadrer les plus jeunes en leur faisant découvrir l'athlétisme à travers des formes ludiques, permet à un club non seulement de rémunérer en partie un cadre, mais d'inscrire le club dans une démarche formatrice que les parents plébiscitent. Pour peu qu'en parallèle, le club s'intéresse aux adultes non-compétiteurs (hors stade, athlé santé, loisir…) et l'emploi peu être consolidé et pérennisé (voir l'expérience Coach Athlé Santé d'une soixantaine de clubs aujourd'hui). C'est potentiellement au moins 500 "Agent de développement" (Coachs Athlé Santé, Coachs Athlé Découverte, Coach Marche Nordique ou Coach Running… ) qui pourraient être créés et pérennisés. Les collectivités sont attentives à ce qui se passe dans le domaine social et nos clubs y ont une place à prendre sans que cela ne mette en danger le secteur compétition de la structure, bien au contraire. Et qui n'a pas rêvé de faire de l'athlétisme son métier !!!

- Mais pour que ce système fonctionne, il faut le repenser globalement pour que chaque pierre de l'édifice soutienne les autres, plutôt que d'essayer de saper l'équilibre du voisin d'à coté. Il faut que chacun trouve sa place à son niveau et apporte ce qu'il sait le mieux faire. Tous les clubs n'ont pas vocation à faire du haut niveau, par contre, tous peuvent et doivent pouvoir (s'ils le souhaitent) participer à un moment ou à un autre, à un projet collectif de haut niveau. Pour cela, il est indispensable de définir collectivement les rôles et missions de chacun des acteurs du système, pour que chacun sache comment il peut lui apporter et ce qu'il peut en attendre.

Comme vous le voyez, le programme est encore riche et les chantiers encore nombreux ! Il appartient désormais à quelqu'un d'autre de s'en emparer.

Quelle dimension de ce job t'a donné le plus de plaisir/satisfaction ?

Incontestablement le coté relationnel de ce métier qui en est la richesse… Car tout projet s'appuie sur des hommes.
Côtoyer l'Equipe de France est également un vrai bonheur, d'autant que celle-ci est probablement la plus forte équipe de France que l'athlétisme ait connue à ce jour. Mais j'ai également eu beaucoup de satisfaction à réunir le monde du hors stade autour d'une table pour travailler ensemble à une "réunification" de cette grande famille de l'athlétisme, et je crois que nous en prenons le chemin.

Posté le 23/06/2009 à 10h16 par Franckche

Missa a écrit :
Stéphane de Lille, Missa sur le forum

Quel est votre point de vue personnel sur les modalités de sélection employées par la Fédération ces dernières années? Pourquoi ne pas procéder comme à la natation, où la méthode a largement fait ses preuves?

Comme disent les d'jeuns : "MDR" ou "LOL" !!!

La Natation dont l'on nous rabâche les oreilles avec le durcissement des minima qui a conduit à la non sélection de Roxana en 1999 (??? Je ne suis plus très sûr de l'année), n'applique ni plus ni moins les modalités que nous appliquons depuis un certain nombre d'années (base des 16 meilleurs mondiaux à trois par nation). C'était en tout cas ce que nous faisions de façon rigoureuse depuis quatre ans sous l'impulsion de mon prédécesseur, Robert Poirier. Le seul domaine ou Claude Fauquet a été plus loin touche les collectifs relais pour lesquels il demandait les minima individuels pour que les relais soient inscrits.
Quand au fait que ce soit cette méthode qui ait "largement fait ses preuves", Claude Fauquet lui même est beaucoup plus réservé. Incontestablement, le fait de resserrer la sélection sur des athlètes (nageurs) qui ont un rôle à jouer dans le contexte international, induit une autre dynamique au sein de la délégation. De là à imaginer une pluie de médailles… La natation sans Laure Manaudou aurait été à la peine en 2004 et si à l'évidence les modalités de sélection font évoluer l'état d'esprit en équipe de France (y compris d'athlétisme), les médailles tiennent à un autre domaine que l'on appelle le talent. Et là, pour le coup en athlétisme, il en faut une sacrée dose.

Je vais faire une petite digression pour raconter une anecdote significative : Le Comité d'organisation à Pékin avait installé sur le pourtour de chaque stade, les drapeaux des pays participants à l'épreuve. Le jour de la finale de Mahiédine, une dizaine de nageurs qu'il avait côtoyé en stage de préparation à Font Romeu étaient venus l'encourager (dont Laure Manaudou, Alain Bernard…). En s'installant dans les tribunes du stade Olympique, l'un d'entre eux voit les drapeaux et dit aux autres en plaisantant "ben !!! Ici, ils ont du les mettre en plusieurs exemplaires pour faire le tour du stade ???". Ils ont désespérément cherché les drapeaux en double sans jamais les trouver.
Cette anecdote n'enlève rien au niveau de performance des nageurs, mais explique l'incroyable densité qu'il peu y avoir en athlétisme qui explique que la moindre défaillance, la moindre erreur se paie cash, et parfois dès les éliminatoires.

J'en reviens à mes minima : ce n'est pas en les durcissant plus que l'on obtiendra des médailles, c'est en dénichant plus de talents pour qu'il y ait encore plus de finalistes que nous multiplieront les chances d'en remporter.

Que pensez-vous des passe-droits (largement renouvelés) donnés à certains athlètes sans titre majeur (Olympique ou mondial)?

Je ne vois pas de quoi il s'agit ???

Passe droit : Avantage qu’on accorde à quelqu’un contre les règlements.

Je n'ai pas le sentiment d'en avoir accordé ces quatre dernières années.

J'ai déjà répondu à cette question dans le forum. C'est d'ailleurs "grâce" à cela que je suis ici aujourd'hui.

Posté le 23/06/2009 à 10h17 par Franckche

Rapido a écrit :
Bonjour,
Antoine from Caen,

Quel va désormais être ton rôle dans l'athlétisme français ?

L'avenir nous le dira… Pour l'instant, je vais avoir un rôle hors de l'athlétisme pendant quelques années, car une fois que l'on a été DTN, les voies d'évolution nous éloignent de notre sport de prédilection.

Posté le 23/06/2009 à 10h18 par Franckche

Yoyo a écrit :
Yves, Président rural ( ).

Dans la fonction de DTN, et en particulier sous ta direction, il y a aussi eu une implication forte sur le volet "développement". Penses-tu qu'elle est vraiment compatible avec la partie "haut niveau", et doit-elle être de la responsabilité du DTN lui-même ou d'une personne (ou d'une équipe) associée ?

Non seulement, la partie "développement grand publique" est compatible avec le haut niveau, mais elle est complémentaire et indispensable à la survie de l'athlétisme à plusieurs titres :

- Tout d'abord, l'athlétisme grand publique (accueil des plus jeunes EA-PO, du loisir, de l'athlé santé, du hors stade ou de la marche nordique) regroupe nos futurs talents et souvent, d'ancien athlètes "compétition" ou les parents de nos jeunes athlètes. Les tenir à l'écart de nos clubs serait une hérésie (ce qui explique la réaction violente et justifiée du hors stade il y a trente ans quand la FFA les a tenu à l'"écart). Ces licenciés apportent au club plus qu'il ne lui coûte. Ils sont près à payer des services que le club est en mesure de leur rendre (encadrement, conseils, convivialité, animations…), et permettre ainsi de professionnaliser des encadrant spécifiques.

- En prenant en charge ces nouveaux publics, le club remplie son rôle social qui est d'accueillir TOUS les pratiquants de ce sport. Il a donc un autre poids (et pas seulement qu'en terme de licencié) face aux collectivités, ses principaux partenaires, qu'en ne prenant en compte que les compétiteurs de 10 à 25 ans et demi (et encore, ceux qui réussissent…). Il s'inscrit dans une démarche éducative de formation pour les plus jeunes, et dans le maintient d'un lien social pour les plus ancien, au-delà des aspects santé que l'on connaît tous.

- Nous nous plaignons en permanence de manquer d'officiels pour encadrer nos compétitions et nous refuserions une source d'approvisionnement ??? Car tous les plus jeunes ne souhaiterons pas forcément faire de la compétition et certains d'entre eux préfèreront l'encadrement (mon fils en fait parti) ; et les plus anciens peuvent rejoindre les rangs de nos bénévoles pour peut qu'une ambiance conviviale existe au sein du club.

Pour toutes ces raisons, le "développement de la pratique pour tous" est complémentaire de la pratique "compétition". La DTN, dans les missions qui lui sont confiées, à pour vocation à proposer aux "politiques", un projet sportif global de développement de notre sport (et pas que des résultats de l'équipe de France qui relèvent des aléas inhérent au haut niveau). Nous n'avions il y a quatre ans que 185 000 licenciés, alors que nous avons probablement plusieurs millions de pratiquants réguliers. Le Judo a plus de 550 000 licenciés dont plus de la moitié de moins de 10 ans. La natation, la Gymnastique, le Tennis… ont plus de licenciés que nous !!! Ouvrons les yeux et accueillons ceux qui souhaitent nous rejoindre, quelle que soient leur motivation, tant que c'est pour pratiquer l'athlétisme.
Il est cependant évident que les compétences requises pour intervenir sur le domaine "grand public" ne sont pas tout à fait les mêmes que sur le haut niveau. Le "Développement" demande donc un département particulier au sein de la DTN, mais celui-ci doit travailler en lien étroit avec le haut niveau, ne serais-ce que parce que les attendus de formation de nos plus jeunes éléments doivent s'inscrire dans un apprentissage juste pour préparer l'avenir de l'équipe de France.

Autre question, à chaud : que penses-tu de la non-organisation du Tri Athlé de la Méditerranée en 2009 ?

Je n'en connais pas la raison et ne peut donc me prononcer sur la décision. Par contre l'organisation de l'an dernier avait donnée entière satisfaction à tous ceux qui y avaient participé, athlètes, cadres, officiels, organisateurs, collectivités… Et cette grande fête de l'athlétisme chez les jeunes avait prouvé (si besoin en était) que l'athlétisme plaît quand il est proposé de façon dynamique et ludique. J'espère que cette compétition sera de nouveau organisée à l'avenir.

Posté le 23/06/2009 à 10h19 par Franckche

Yoyo a écrit :
Autre question, plus "personnelle" je dirais...

Le monde rural peut-il occuper une place dans l'athlétisme d'aujourd'hui ?

Chaque acteur a une place dans la construction d'un système fédéral et y est moteur. Les clubs y sont bien évidemment les rouages indispensables et s'il existe des différences évidentes entre le fonctionnement des clubs des grandes villes universitaires et les clubs des petits villages ruraux, le rôle de ces derniers n'en est pas moins important.
Comme j'ai pu le dire plus haut, si nous ambitionnons d'obtenir plus de médailles aux JO de Londres (et c'est déjà trop tard), ce n'est pas en durcissant les minima pour retenir les athlètes que l'on y arrivera, mais en multipliant les athlètes de talent en équipe de France. Pour cela, il faut mettre en place un maillage sur le territoire, pour que TOUS les jeunes qui ont du talent découvrent l'athlétisme dès le collège. S'il fut un temps où cette orientation se faisait par le biais des enseignants d'EPS qui avaient une vraie connaissance et culture athlétique, ce n'est plus que trop rarement le cas aujourd'hui (et l'avenir ne me rassure pas dans ce sens, ma femme étant enseignante d'EPS). Il nous faut donc nous organiser pour que ce maillage se fasse par le biais de sous sections qui soient présentes partout où il y a un collège (au Lycée, les jeunes ont déjà choisi, il faut donc qu'ils découvrent avant), y compris dans les milieux ruraux, car les talents ne choisissent pas la ville dans laquelle ils vivent !!!
Nos clubs devraient donc, dans le cadre d'un projet collectif de développement, s'organiser pour créer et faire vivre des sections locales de découverte et d'animation pour les plus jeunes et le loisir, dans tous les sites où un collège est implanté. Le besoin d'encadrement étant moins pointu, puisque orienté vers la découverte, l'animation.

Posté le 23/06/2009 à 10h20 par Franckche

Yoyo a écrit :
Une petite dernière :

Le milieu de l'athlé déplore la quasi-disparition de notre discipline dans le milieu scolaire.

Quelle serait la solution la plus pertinente selon toi pour renverser la tendance :
- collaboration active avec l'UNSS, et sous quelle forme : détection, compétitions communes, conventions avec clubs ou Comités ?
- formation des professeurs ?
- accompagnement éducatif ?
- autre ?

Non seulement, notre discipline n'a pas disparue dans le milieu scolaire, mais la tendance s'inverse au niveau des instances dirigeantes de l'Education Nationale et nous regagnons un peu de terrain. Toutefois, comme je le disais précédemment, la génération des enseignants d'EPS qui avaient un vécu et une culture athlé est passée et si il y a encore une dizaine d'année, je prônais que la FFA viennent en soutient (et non en concurrence) de l'UNSS dans les catégories Benj/Min/Cad. Aujourd'hui, et à l'éclairage de ce que j'entends dans le milieu de l'EPS, force est de constater que l'UNSS risque d'être elle-même en danger dans les années à venir. Il est donc important à mon sens de s'impliquer fortement auprès des trop rares enseignants qui proposent encore notre sport en UNSS, en les soutenant dans leur activité et en créant des liens avec l'AS. Pour les établissement ne proposant pas l'activité en UNSS, il est toujours possible, en coopération avec l'équipe enseignante, de mettre en place une activité UNSS encadrée par des intervenants fédéraux diplomés.