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Posté le 29/10/2008 à 13h19 par maelstrom77
Le boulonnais Thierry Douriez, licencié au club du Touquet Opale Athlétisme, et sélectionné en équipe de France, a pris la 15 ème place du Championnat du monde des 24 heures qui s’est disputé à Séoul en Corée du sud. Par équipe, il est vice-champion du monde. Chapeau !
Passionné de football, Thierry y consacre tous ses loisirs depuis l’âge de neuf ans. Il joue successivement dans de nombreux clubs du Boulonnais (SELB, Saint-Martin-Boulogne, Municipaux...) au poste de milieu de terrain où il assure déjà une résistance remarquable. Une mauvaise blessure l’éloigne des terrains à l’âge de 34 ans. Après une année sabbatique, il se met à courir au stade de Boulogne avec des copains et prend sa première licence au BAC. Il court son premier 10 km aux boucles d’Auchan à Hardelot en 44’, il en sourit encore ! Il se pique alors au jeu du chrono et améliore rapidement ses performances tant sur le 10 km que sur le semi-marathon. Sa rencontre avec Cédric Lelan, entraîneur local, sera déterminante. En effet, ce dernier décèle tout de suite une résistance hors-normes chez Thierry et l’oriente vers le marathon. Il réalise 2h55’ à Amsterdam en 2002 dans la souffrance. Avec son entraîneur, il peaufine alors sa préparation et part dans le grand bain des longues distances en 2005.
L’ultrafondu
Bien affûté, il signe un excellent chrono au regard du parcours difficile au marathon du Touquet (2h44’), une formalité, se souvient-il. Il allonge alors les distances d’entraînement et participe à son premier 100 km à Nouvion-en-Ponthieu, juste pour voir, sans se brûler (7h55’ dans des pantoufles), ahurissant ! En 2007, second 100 km au Crotoy où une erreur de signalisation le prive de la victoire. Il fulmine et décide de réaliser son rêve : un 24 heures. Il s’inscrit d’emblée au Championnat de France en mai 2008. Les dossards sont distribués en fonction des palmarès des athlètes, il hérite du dossard 95 ! Parti humblement, il remonte tous les concurrents un à un, un casse-tête pour les commentateurs pour qui le trublion de l’épreuve est un inconnu. A la surprise générale, il est sacré vice champion de France avec 228,887 km au compteur.
Inimaginable
Le 11 juillet 2008 est gravé à jamais dans sa mémoire. Il reçoit un coup de fil de la FFA pour une invitation à un stage à Andrézieux en septembre en vue d’une éventuelle qualification en équipe de France. La sélection pour le championnat du monde est en ligne de mire, inimaginable ! Avec l’aide de son entraîneur et des conseils de la FFA, il entreprend une préparation adaptée au challenge à relever. Il boucle parfois deux marathons par jour (départ 4h du matin Boulogne-le Touquet, et le soir Boulogne-cap Gris-Nez). Le stage se passe merveilleusement bien. A sa surprise, il découvre des athlètes de haut-niveau d’une incroyable simplicité. A l’issue du stage, Thierry revient avec le billet en poche pour Séoul.
Le championnat du monde
Départ le 14 octobre de Roissy pour 11 heures d’avion en compagnie du pôle France au grand complet (6 hommes, 6 femmes et le staff technique et médical). A l’arrivée à Séoul, une chaleur pesante les oppresse, il fait 26° à l’ombre et une chape de pollution plane sur la ville. Autre gros souci, l’alimentation locale est totalement différente et inadaptée pour les athlètes qui doivent se contenter alors d’une cure de riz. Néanmoins, malgré le barrage de la langue, l’accueil est cordial et l’installation est au top. Le problème qui interpelle est la respiration, les habitants portent d’ailleurs des masques. Les athlètes vont reconnaître le parcours et découvrent une piste de roller d’environ 920 mètres en deux tronçons avec deux revêtements différents qui accentue leur appréhension. Le départ le 18 octobre à 10h des 145 coureurs issus de 24 nations a libéré les esprits et les organismes.
Thierry se sent bien et part sur sa base de 11 km/h qu’il tient durant les huit premières heures pour accélérer sensiblement jusqu’à la 15 ème heure où il pointe à la 10 ème place. Après une allure plus pondérée, il rencontre un moment de flottement de la 20 ème à la 22 ème heure où il descend à une moyenne de 9 km/h voire 8 km/h. Il a ensuite le sursaut salvateur pour franchir la ligne d’arrivée à la 15ème place. Inouï, fabuleux, il exulte, rit, pleure et effectue même un tour d’honneur, l’apothéose du bonheur. Dans les rangs de l’équipe de France, c’est de la folie. Les féminines ont raflé toutes les médailles, les hommes sont sur le podium. Thierry, le bizuth, 4 ème français, a créé la sensation avec une distance parcourue de 238,690 km soit Boulogne-Paris, il gagne 10 km sur son record et pulvérise le record régional (232 km en 1995).
* Texte écrit par Daniel Bodart
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