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Posté le 23/04/2008 à 18h42 par MAELSTROM77
Les sportifs seraient inégaux face aux contrôles antidopage, une variante génétique plus fréquente chez les Asiatiques pouvant masquer l'utilisation de la testostérone, un des produits interdits les plus utilisés, selon une étude suédoise.
Inversement, des athlètes avec une expression différente du même gène courraient le risque d'être à tort accusés de dopage, selon cette étude financée pour partie par l'Agence mondiale anti-dopage et publiée à quelques mois des Jeux olympiques de Pékin.
Le dépistage du dopage à la testostérone est basé actuellement sur l'analyse de deux substances présentes dans les urines: glucuronides de testostérone (TG) et d'épistestostérone (EG). Un rapport TG/EG supérieur à 4 est considéré comme suspect par le Comité international olympique.
Une équipe de chercheurs conduite par Jenny Jakobsson Schulze (Institut Karolinska, Stockholm, Suède) a cependant montré que les résultats de ce test de détection peuvent varier, en fonction du nombre de copies d'un gène dit UGT2B17 présentes chez un individu.
Les chercheurs ont injecté à 55 volontaires masculins 500 milligrammes de testostérone énanthate, une substance interdite par pratiquement toutes les fédérations sportives. Les volontaires ont été répartis en 3 groupes, selon qu'ils possédaient une, deux ou zéro copies du gène UGT2B17.
Plus de 40% des hommes qui n'avaient pas de copie du gène ont présenté des analyses d'urine dans les limites autorisées, malgré l'administration d'une dose importante de produit interdit.
En revanche, 100% des hommes des deux autres groupes ont été testés positifs, selon l'étude publiée dans le Journal of Clinical Endocrinology and Matabolism.
"Presque la moitié des individus de notre étude porteurs de cette variation génétique auraient passé au travers d'un contrôle antidopage", a indiqué le Dr Schulze. De précédentes études ont montré que ce profil génétique est 7 fois plus courant parmi les Asiatiques que les Caucasiens, a-t-elle ajouté.
Pour être efficaces, les contrôles du dopage à la testostérone devraient prendre en compte les profils génétiques, a-t-elle également indiqué.
Interdite par la réglementation depuis 1982, la testostérone est la principale hormone sexuelle mâle. Sécrétée par les testicules, elle exerce notamment un effet anabolisant sur les muscles.
Elle peut être prescrite par les médecins dans certains cas. Mais, déviée de son utilisation médicale par les sportifs, elle a pour principal effet d'accroître la force et la puissance musculaire.
La testostérone et les stéroïdes synthétiques dérivés sont de loin les substances illicites le plus souvent détectées chez les sportifs. Ils ont représenté 43% des résultats positifs en 2005, selon l'Agence mondiale anti-dopage.
La testostérone a notamment été mise en cause dans le cas du cycliste américain Floyd Landis. Landis s'est vu retiré son titre de vainqueur du Tour de France 2006.
Dominique Faget AFP/Archives ¦ Le cycliste allemand Patrik Sinkewitz, contrôlé positif à la testostérone, le 5 juillet 2007 à Londres