Pour alimenter le débat et en espérant qu'il soit constructif, ci-dessous, dans son exhaustivité, le rapport que j'ai rédigé pour la dernière AG de la Ligue du Limousin en tant que Président de la CRJ :
"Je me sens un peu gêné aux entournures de devoir rédiger un rapport d’une commission pour laquelle mon activité, comme à celle de ses membres, a été réduite à sa portion congrue.
En effet, les seules interventions de la CRJ pour cette saison ont concerné la mise en place, un peu compliquée au demeurant, des étapes du Challenge régional des Ecoles d’Athlétisme, dernier du nom, avec des difficultés à établir un calendrier pertinent, les épreuves pour les licenciés « découverte » n’étant malheureusement toujours programmées qu’après avoir géré le calendrier athlétique classique.
L’initiative consistant à mettre en place, pour les championnats régionaux de cross-country, un dispositif collectif basé sur la durée et l’utilisation de bouchons, selon les préconisations fédérales, a connu un résultat mitigé et une « opposition de générations » entre des animateurs jeunes plutôt intéressés par la nouveauté, et des plus anciens sensibles à la notion de championnat, donc de confrontation directe. Ces derniers n’ont pas forcément tort sur un point : si toute la saison de cross, et notamment le championnat départemental, offre à nos plus jeunes adhérents des courses en ligne avec classement individuel, il est normal que le rendez-vous de l’année sous une autre formule crée une frustration.
Ce que j’ai du mal à admettre néanmoins, c’est qu’on n’appuie pas sur les valeurs formatrices des épreuves par équipes, et ce dès le plus jeune âge, et du coup je m’explique difficilement que lors de l’épreuve hors stade représentant la quintessence de cet esprit collectif, l’Ekiden, rien ne soit fait pour ces catégories, ou que cette option ne soit proposée sur aucune échéance du calendrier.
Les vertus du collectif : demandez aux athlètes minimes et cadets de l’EBTA ce qu’ils en pensent. Passons sur les résultats exceptionnels lors des interclubs cadets organisés à domicile, et mettons en lumière le formidable titre, que les résultats aux Pointes d’Or pouvaient laisser entrevoir, remporté par les minimes garçons à la finale nationale Equip’Athlé : cette génération exceptionnelle n’aurait pas eu ce résultat si elle n’avait pas forgé sa confiance dans un esprit d’équipe indéniable lors de tous les rendez-vous régionaux, symbolisé par un dernier relais victorieux à Dreux. Raison pour laquelle je ne peux que souhaiter que l’équipe soit la dominante de la formation athlétique, et ce dès les premières approches de notre discipline.
Un autre souhait aussi : que la formation pluridisciplinaire qui est la formule privilégiée jusqu’à la catégorie minime incluse, soit non seulement préservée, mais aussi renforcée. Je sais que certains adeptes notamment de demi-fond ne sont pas très favorables à cet aspect des choses, mais le rayonnement de l’athlétisme français, malgré les soucis de dopage et de corruption qui gangrènent les instances internationales et le haut niveau, s’est cet été largement maintenu grâce à la performance et la personnalité exceptionnelles d’un médaillé d’argent du décathlon qui n’a de réel concurrent à ce niveau d’excellence… que son vainqueur.
Alors, s’il vous plaît : les championnats de France minimes 2 en individuels sur deux épreuves… Non.
Un dernier mot sur l’esprit collectif : si chacun s’accorde à dire que ses vertus sont indéniables et indispensables à la fidélisation et l’émulation de nos jeunes, alors on ne s’affranchira pas d’une réflexion sur le registre de ces épreuves, leur accès par des clubs à effectif réduit, et le positionnement des finales dans le calendrier. On a beau nous expliquer qu’Equip’Athlé est ouvert à tous les clubs, et que sa formule permet à tous de participer, force est de constater qu’en Limousin seuls les 4 clubs à effectif les plus fournis y participent… Voilà une des missions primordiale à confier à la future commission régionale de Nouvelle Aquitaine, au même titre qu’une formation concertée et au plus près du territoire pour les jeunes athlètes comme pour les jeunes juges."