Espéront que ce ne sit qu'un cauchemard... 
C'est dans un stade de France surchauffé que s'est ouverte la sixième édition de la Coupe du monde de rugby, avec une opposition de choix entre des Pumas argentins ambitieux comme jamais et un XV de France impatient de lancer sa compétition. Le coup d'envoi est sifflé par l'arbitre anglais Tony Spreadbury, puis botté par le demi d'ouverture français David Skrela.
La première pique est argentine. Après un début de match sous pression, les Bleus sont pénalisés dès la 3e minute pour un ballon gardé au sol. Les 3 premiers points de la Coupe du monde sont marqués par Felipe Contepomi, d'un coup de pied parfait. Un avantage que l'on croit d'abord de courte durée, puisque l'ouvreur français David Skrela égalise sur pénalité 2 minutes plus tard. Mais une nouvelle faute de main tricolore trahit la fébrilité des hommes de Raphael Ibañez, et offre à la botte de Contepomi un nouveau coup de pied (3-6, 9e minute).
Le XV de France peine à sortir la tête de l'eau. Les premières mêlées confirment la force argentine dans le combat, tandis que David Skrela peine terriblement pour organiser le jeu de son équipe. Les Pumas monopolisent le ballon et mettent leurs adversaires sur le reculoir, profitant pleinement de l'étonnante fébrilité tricolore pour inscrire 3 nouveaux points sur pénalité (3-9, 23e minute). Mais le pire est encore à venir : sur une relance de Traille, Rémy Martin confond le 7 septembre avec Noël et offre le ballon à une contre attaque argentine parfaitement conclue par l'arrière Ignacio Corleto, qui aplatit en bout de course (3-14, 26e minute).
L'avantage est largement mérité pour des Pumas qui affichent 55% de possession à la demi-heure de jeu. Alors que la charnière Pichot-Hernandez joue dans un fauteuil, les Bleus sont incapables de s'imposer, livrant là une prestation très loin de leurs ambitions dans cette Coupe du monde. Après deux pénalités réussies par Skrela, contre une autre de Contepomi, Français et Argentins regagnent les vestiaires sur le score de 9 à 17 à l'avantage des surprenants Pumas.
LE XV DE FRANCE EN PERDITION
Le public du Stade de France peut enfin s'enflammer à l'entame de la seconde période. C'est d'abord un travail formidable des avants français qui amène les Bleus à un mètre de l'en-but adverse, puis une envolée de Rougerie mal terminée par Jauzion qui relancent le XV de France. Mais la finition n'est pas au rendez-vous, en partie à cause d'une défense féroce des Pumas, mais surtout de la maladresse des Bleus, dont témoigne la pénalité ratée par Skrela à la 55e minunte.
L'ouvreur du Stade Français se rattrape en passant une nouvelle tentative pour ramener les Bleus dans le match (12-17). Bernard Laporte choisit ce moment pour faire entrer ses forces vives, avec Chabal, Bonnaire, Szarzewski, puis Michalak. Mais les Argentins continuent de jouer leur jeu à merveille. Menant au score, ils temporisent parfaitement, cassent le rythme à souhait, et interceptent les ballons qui font mal. Lorsque Michalak rate 3 nouveaux points à 8 minutes de la fin, le XV français semble incapable de sortir du cauchemar d'une défaite catastrophique. Accumulant les mauvais choix offensifs, multipliant les fautes de main en confondant vitesse et précipitation, les hommes de Bernard Laporte ne parviennent pas à renverser la vapeur.
Le coup de sifflet final de l'arbitre M. Spreadbury sonne comme un coup de tonnerre : l'Argentine crée l'exploit en dominant les Français à domicile pour le match d'ouverture de la Coupe du monde (12-17). A l'image de son axe 9-10-15, les Bleus ont livré un non-match, et sont apparus défaillants dans tous les secteurs du jeu. Les choix tactiques de Bernard Laporte, notamment dans sa volonté de défier les Argentins sur leur point fort - les avants - ont achevé de renvoyer l'image d'un XV tricolore dépassé par l'évènement.
Le monde.fr
