1. Les qualités du cross-country
En cross-country, les conditions atmosphériques, les adversaires, le parcours, un jour vous sourient, un autre jour vous font pleurer.
C’est une grande école de sagesse et de patience qui correspond bien à l’investissement nécessaire en athlétisme pour se faire plaisir ou pour faire des performances.
Mais le cross c’est aussi de la variété, de l’engagement et de l’équilibre
Ces trois qualités correspondent exactement aux adolescents.
Je ne vais pas vous rappeler ce que tout le monde dit depuis 30 ans sur l’observation des jeunes
L’adolescent (14 -18 ans) est en recherche quasi permanente d’exploit, d’originalité, voire d’excentricité et l’identification au champion est très forte.
La dualité entre la recherche d’une personnalité originale et la référence aux autres comme point de repère est permanente et nécessite des ajustements constants dans les propositions des entraîneurs .
L’originalité et la justesse de l’entraînement sont donc capitales pour réussir. Le jeune a besoin de cette réussite qui renforce « l’estime des autres » et satisfait « l’affirmation de soi ».
En plus, chose connue, l’installation de la puberté est synonyme de changements cardio-pulmonaire et hormonaux, de modification de la morphologie, de l’influence momentanément prépondérante des émotions, et impose des efforts variables et fluctuants, mais avec des règles précises dans lesquelles l’adolescent pourra s‘engager complètement.
Le jeune a une activité métabolique beaucoup plus élevée que celle de l’adulte. Sa consommation énergétique entre autre (surtout protéinique) est beaucoup plus importante que celle de l’adulte. La conséquence est une fatigue toujours rapide et importante. Il faut tordre le cou aux affabulations de ceux qui disent que le jeune est un coureur de demi-fond né parce qu’il a un VO2 max proche de celui de l’adulte, un faible poids de corps etc...
La nécessité de ménager, dans et autour de l’entraînement, beaucoup de phases de récupération vise à ne pas ajouter à la fatigue du métabolisme basal, la fatigue de l’entraînement. Sans cela on arrive rapidement et immanquablement à l’épuisement et aux blessures.
Différences essentielles avec l’adulte :
Activités de jeu du jeune–sédentarité de l’adulte ; cartilages en formation ; os non matures ; rachis instable ; peu de réserves énergétiques ; peu de repères pour objectiver une zone rouge ; débit cardiaque faible ; peu de masse musculaire ; difficulté à maintenir l’attention
Et puis, la personnalité des jeunes est très souvent égocentrique, nombrilique, mais comme dit précédemment constamment à la recherche de nouvelles valeurs (dues aux changements physiologiques corporels,…).
C’est le temps des copains, des bandes, et l’appartenance à un club c’est aussi consciemment ou inconsciemment, la recherche d’une vie de groupe, de références.
Gardons nous donc de déraciner des jeunes pour les enfermer dans la pratique individualiste et intensive de l’adulte.
Il y a donc un triple intérêt à faire pratiquer le cross aux jeunes.
Développer un ensemble de qualités physiques que nous verrons plus tard, au moyen d’une activité qui correspond bien à la personnalité de l’adolescent et à ce dont il a besoin au niveau psychologique.
- Variété pour conserver l’attention et l’intérêt
- Engagement nécessaire à la structuration de la personnalité (affirmer aux autres sa compétence, trouver sa place dans le groupe, …)
- Equilibre indispensable si on veut aller au bout de son parcours qui est généralement long.