La suspension de deux ans pour dopage de Dwain Chambers est la preuve de la détermination de la Fédération britannique d'athlétisme (UK Athletics), à lutter contre les tricheurs, a affirmé mercredi son directeur David Moorcroft, qui réclame une uniformisation des procédures dans les autres sports en Grande-Bretagne.
Dwain Chambers, le co-détenteur du record d'Europe du 100 m contrôlé positif à la THG (tétrahydrogestrinone), a été suspendu pour deux ans mardi par une commission de discipline indépendante et se voit ainsi privé de jeux Olympiques.
"Si contrairement à d'autres sports, nous nous montrons plus agressifs en matière de contrôles antidopage, alors nous obtiendrons des résultats positifs", a expliqué Moorcroft.
"Si de cette politique sortent plus de contrôles antidopage positifs, cela vaut la peine. Nous le faisons pour protéger les athlètes qui ne trichent pas", a ajouté l'ancien détenteur du record du monde du 5000 m.
"Mais un réel pas en avant serait accompli si tous les sports en Grande-Bretagne" adoptaient la même démarche. "Certains sports sont vigilants, d'autres le sont moins", a encore jugé M. Moorcroft.
Médaillé d'argent avec le relais 4x100 m britannique aux Mondiaux de Paris/Saint-Denis le 31 août 2003, Chambers avait été testé positif à la THG, un nouveau stéroïde anabolisant de synthèse, lors d'un contrôle inopiné le 1er août, alors qu'il s'entraînait à Sarrebruck (Allemagne).
Le cas Rio Ferdinand
L'athlète a 60 jours pour faire appel de la décision devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
Selon le directeur de UK Athletics, tous les sportifs britanniques devraient être soumis aux mêmes procédures et pouvoir être l'objet de tests inopinés en-dehors et pendant la compétition.
"Si nous prenons le problème sérieusement, il faut procéder à des tests inopinés et étendre les mêmes procédures disciplinaires à tous les sports", a réclamé M. Moorcroft.
Sans le dire, M. Moorcroft fait allusion au cas du joueur de football de Manchester United (1re div. anglaise), Rio Ferdinand, suspendu huit mois pour ne pas s'être présenté à un contrôle antidopage.
Le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA), Dick Pound, avait estimé que Ferdinand aurait dû être suspendu pour deux ans.
Ferdinand a fait appel de la décision et le verdict pourrait être connu en mars. Alors que cet appel était théoriquement suspensif, en gage de bonne volonté, Ferdinand a entamé sa période de suspension depuis le 20 janvier.