DOMENECH

Elle court, elle court la rumeur… Elle accélère même. Drôle de moment quand même pour prendre de la vitesse. Le Journal du Dimanche n’a pas hésité à la relayer avec insistance dans sa dernière livrée : « Le sort de Raymond Domenech sera scellé après le match de la Roumanie », écrit l’hebdomadaire dans un dossier convaincant. Le 15 octobre, le Conseil Fédéral devrait lui retirer la charge de la sélection nationale. Une nouvelle qui ne surprendrait guère en cas de revers à Constanta face à la Roumanie. Mais l’éviction de Domenech serait également prononcée en cas de résultat nul, qui n’aurait rien d’infamant ni de catastrophique sur un plan comptable. Et cerise sur le gâteau des anti-Domenech, en cas de succès, le sélectionneur pourrait également être remercié !

Pour comprendre ce choix, il suffit de consulter les sondages. L’opinion publique est défavorable à Domenech et le Conseil Fédéral, qui l’a laissé en poste, en a assez d’être la risée du public. Domenech, avec sa sortie post-autrichienne sur « l’odeur du sang », a démontré qu’il n’avait pas changé, comme lui demandait les membres du Conseil Fédéral. Par ailleurs, la presse a à peine relevé la qualité de ses choix humains et tactiques face aux Serbes, avant et après le match. Qu’il ait réussi dans un contexte très lourd à relancer l’équipe de France après la gabegie de Vienne n’a pas non plus été relevé par les médias. Et n’a donc pas été intégré par le public, contrairement aux critiques d’un Grégory Coupet qui a découpé en tranches le fonctionnement de l’équipe de France dans un entretien à France-Football. En stigmatisant l’attitude du sélectionneur, Coupet a donné du grain à moudre aux détracteurs de Domenech, qui au lieu de profiter d’un peu de calme après la victoire serbe va retrouver le sentiment de défiance qui précédait ce dernier rendez-vous.

Or, comme l’ont révélé récemment plusieurs joueurs de l’équipe de France, ce climat délétère perturbe le fonctionnement des Bleus. A l’heure d’un match très important, ne devrait-on pas, comme Laurent Blanc, demander le retour au calme pour que les Bleus ne compromettent pas leurs chances de disputer le Mondial 2010 ? Car avec ou sans Domenech à compter du 15 octobre, si son sort est réellement scellé, il vaudrait quand même mieux que ce dernier s’en aille sur un dernier résultat positif en match éliminatoire. En cas de défaite en Roumanie, on souhaite bien du courage à son successeur désigné, Didier Deschamps, pour relancer le groupe d’ici au match contre la Lituanie. Car on l’a un peu trop oublié ces derniers temps, au-delà de l’avenir de Raymond Domenech, c’est celui d’une sélection et donc d’un football français mal en point sportivement dont on parle….

Pour moi Domenech ou Deschamps, c'est du pareil au même...