" Courir " de jean Echenoz


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Crikette
Boulimique du forum!

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Date du message : Wednesday 22 July 2009 à 13h23


Je ne savais pas trop dans quelle partie du forum mettre ce sujet, donc "divers sujets" m'a paru approprié!

Ce livre "Courir" de jean Echenoz, raconte la vie de Emil Zatopek, et je le conseille vivement à tous les amoureux de l'athlétisme et de l'effort. Il est vraiment facile à lire!
Je me demandais si quelqun sait de quelle manière l'auteur s'y est pris pour obtenir tant de renseignements sur la vie de l'athlète. Car tout le monde a déjà entendu parler de Emil Zatopek, mais finalement je n'avais aucune idée de ce qu'avait été sa vie.

Je peux prêter le livre à ceux que je croise régulièrement en compétition, si ça vous interesse...!

Crikette

"Une des clés du succès est la confiance en soi. Une des clés de la confiance en soi est la préparation." Arthur Ashe

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Maurin GUAY
Boss d'Athled

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Date du message : Wednesday 22 July 2009 à 13h26


il me semble avoir vu que ce livre n'était pas une biographie mais plutôt une histoire inventé en se basant sur un personnage réel

L'auteur avait dit qu'il avait justement pris de la distance avec le personnage

Maurin GUAY

http://www.mauringuay.com
https://www.facebook.com/pg/teamlapinathletisme/
http://earv.athle.com/

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roms
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Date du message : Wednesday 22 July 2009 à 14h39


Je l'ai lu moi aussi et je le recommande à tout le monde.
Et même pas besoin d'être un fan de course à pied pour l'apprécier, de toute façon il n'est fait mention d'un temps de course qu'une seule et unique fois dans l'ouvrage.

Maurin a raison, il s'agit d'une biographie mais romancée.
La plupart des informations contenues dans l'ouvrage sont véridiques, cependant il ya aussi des éléments romancés.

Jean Echenoz n'est pas particulièrement un connaisseur de l'athlétisme, mais il a réalisé un énorme travail de collecte d'archives concernant Zatopek, ça lui a prit plusieurs mois.

Un livre idéal pour les vacances.

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roms
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Date du message : Wednesday 22 July 2009 à 14h41


Et je rajoute que Florinaud, a réalisé une ITW très intéressante d'Echenoz pour athlé mag dans un numéro cet hiver.

D'ailleurs Florinaud si tu passes par là, et si tu as le droit de mettre en ligne cet article, il serait intéressant que tu le fasses.

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florinaud
Boulimique du forum!

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Date du message : Friday 31 July 2009 à 10h31


Voici ci-dessous l'article (si je me mets à faire de l'autopiratage, ça va être bon pour les finances du magazine )
Je me rappelle que j'avais adoré le style d'Echenoz, beaucoup plus travaillé qu'il n'y paraît et d'une grande fluidité. D'ailleurs, si vous avez aimé Courir, lisez "Je m'en vais", pour lequel il a obtenu le prix Goncourt.

Echenoz dans la foulée de Zatopek

Dans son dernier roman, « Courir »*, l’écrivain Jean Echenoz, prix Goncourt 1999 pour « Je m’en vais », retrace l’incroyable destin d’un des plus grands fondeurs du 20e siècle, le Tchèque Emil Zatopek. Roman biographique, « Courir » est un formidable hymne à la course à pied et à un coureur d’une profonde humanité, derrière son éternel masque de souffrance. Découverte.

Par Florian Gaudin-Winer

L’athlétisme est un sport de puristes. De fêlés des chiffres, en secondes ou centimètres, souvent capables de vous débiter la liste des records du monde avec l’application d’un écolier récitant ses tables de multiplication. Alors on a débuté « Courir », le dernier roman de Jean Echenoz, prix Goncourt 1999 avec « Je m’en vais », un peu circonspect. Comment raconter la vie du Tchèque Emil Zatopek, un des plus grands fondeurs de l’histoire, avec « très peu de culture dans le domaine de l’athlétisme », comme le confie lui-même l’auteur. Dans « Courir », les dissertations techniques et les farandoles de chronos n’ont pas leur place. Il faut ainsi attendre la page 45 pour découvrir la première et unique évocation d’un temps de celui que la presse des années 1950 surnommait « la locomotive tchèque » : 14’25’’8 sur 5000 m. Et pourtant, Jean Echenoz, « pas bon en sport, nul en hauteur et à la longueur, mais pas si mauvais en natation et en longue distance », décrit la souffrance du coureur à pied avec le réalisme d’un scrutateur des pelotons agonisants : « Emile, on dirait qu’il creuse ou qu’il se creuse, comme en transe ou comme un terrassier. Loin des canons académiques et de tout souci d’élégance, Emile progresse de façon lourde, heurtée, torturée, tout en à-coups. Il ne cache pas la violence de son effort qui se lit sur son visage crispé, tétanisé, grimaçant, continûment tordu par un rictus pénible à voir. Ses traits sont altérés, comme déchirés par une souffrance affreuse, langue tirée par intermittence, comme avec un scorpion logé dans chaque chaussure. Il a l’air absent quand il court, terriblement ailleurs, si concentré que même pas là sauf qu’il est là plus que personne et, ramassée entre ses épaule s, sur son cou toujours penché du même côté, sa tête dodeline sans cesse, brinquebale et ballote de droite à gauche. » Quelques lignes qui disent tout de deux styles atypiques. Ceux de Zatopek et d’Echenoz lui-même. Avec un athlète qui, comme le disait Larry Snyder, l’entraîneur de Jesse Owens, « fait tout ce qu’il ne faut pas faire mais gagne ». Avec un auteur à la plume légère, amoureux des mots et de leur musicalité, aux comparaisons osées mais toujours justes. « Courir » est un long sprint haletant, elliptique et fluide. Interrompu parfois par quelques secondes d’accalmie, avant d’être relancé à la faveur d’une virgule curieusement placée ou d’un point impromptu. « J’ai voulu garder le rythme du récit, en ne me laissant pas freiner par des dates et des temps, raconte de sa voix courtoise et peu pressée l’écrivain. La cadence de la pratique influe sur la manière d’écrire. Je n’ai pas l’impression de le faire consciemment mais on ne peut pas écrire de la même manière sur un compositeur, comme Ravel, et sur un coureur, comme Zatopek. »

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florinaud
Boulimique du forum!

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Date du message : Friday 31 July 2009 à 10h32


(Suite et fin)

Emile plutôt qu’Emil

Quand naît dans son esprit l’idée de consacrer un livre à un personnage légendaire du sport, Echenoz pense à Zatopek. Mais aussi au cycliste Fausto Coppi et au pilote automobile Juan Manuel Fangio. Finalement, la mécanique des roues l’effraye. Trop compliqué, trop technique. Et puis, Zatopek, dont il ne connaît pourtant pas grand-chose, l’attire. « Travailler sur un coureur de fond, au caractère solitaire et qui ne compte que sur ses propres forces, ça me plaisait, raconte-t-il. Né en Moravie en 1922, mort à Prague en 2000, Zatopek commence par pratiquer l’athlétisme sans conviction, sous l’occupation nazie. Puis apprend à aimer la course à pied et bat ses premiers records nationaux alors que la Tchécoslovaquie est devenue un des derniers satellites européens de l’URSS. Et finit par réaliser son triplé mythique sur 5000 m, 10 000 m et marathon aux Jeux d’Helsinki en 1952, quelques semaines avant le début des procès de Prague, purge des opposants au régime stalinien. Au fil de ses nombreuses recherches, Echenoz découvre l’étonnante trajectoire de Zatopek, celle d’une « personne pratiquant une activité synonyme de liberté au cœur de régimes très encadrés », instrument de propagande puis champion déchu pour avoir soutenu Alexandre Dubcek, opposant au Parti Communiste. Comme pour son précédent roman, Ravel, qui raconte les dix dernières années du célèbre compositeur français éponyme, l’écrivain s’est plongé dans les archives d’époque consacré au champion tchèque. Il faut l’imaginer à la Bibliothèque Nationale de France, les yeux rivés des heures durant sur les microfilms des éditions du journal L’Equipe, de 1946 à 1958, date de la retraite sportive du champion tchèque. « Je lisais systématiquement la une et la rubrique athlétisme, en cherchant des détails dans les brèves. Je recopiais tout ce que je trouvais. J’ai accumulé une grosse masse de documentation. » Le travail de l’auteur ? « Monter et sculpter tout ce matériau, repérer les événements importants comportant une dimension romanesque. » Car « Courir » ne relève pas de la biographie pure et dure, avec ce qu’elle exige de rigueur et de méthode, mais plus du roman biographique. Le prénom francisé de Zatopek dans le livre, Emil devenant Emile, en est la meilleure illustration. « J’ai traité un personnage vrai comme un personnage fictif, explique Echenoz. C’est lui mais pas exactement lui. Finalement, j’ai peu brodé. Je me suis permis quelques libertés mais je ne voulais pas du tout trahir le parcours de l’athlète. »

Trahir, c’est faire souffrir. Au contraire, Jean Echenoz s’est progressivement, au fil de ses lectures, « pris d’affection pour le doux Emile, d’une telle humanité, d’une telle dévotion à la pratique de la course qu’il possédait une forme de sainteté. » Dans son appartement lumineux situé près des Buttes Chaumont, l’écrivain confie, entre deux bouffées de cigarette, ne pas avoir pour autant repris les footings. Des Jeux olympiques, il n’a vu que le 10 000 m hommes, par hasard, depuis une chambre d’hôtel. « J’en parle en ignorant total mais, quand ils ont accéléré lors du dernier kilomètre, c’était stupéfiant. Imaginer la souffrance que cela représente, c’est très compliqué. » Pour en avoir une idée, lisez « Courir ».

Jean Echenoz, « Courir », les Editions de Minuit – 13,50 euros

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roms
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Date du message : Friday 31 July 2009 à 10h38


C'est bien beau de poster sur le forum, mais si tu pouvais allumer ton tel portable, je te rappelle que nou partons ce matin...

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niquo
Pilier de bar du forum

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Date du message : Friday 31 July 2009 à 17h28


roms a écrit :

mais si tu pouvais allumer ton tel portable, je te rappelle que nous partons ce matin...

Excellent