Compteur bloqué à zéro médaille


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Mr B.
Visiteur


Date du message : Thursday 26 August 2004 à 13h49


Compteur bloqué à zéro médaille, les Tricolores sont loin de la réussite historique des championnats du monde disputés à Paris en 2003.

Sous un soleil de plomb, mardi soir, dans les coursives du stade Spiridon-Louys, Robert Poirier, le directeur technique national, pressé d’expliquer la déconfiture des Bleus, s’interrompt et empoigne une bouteille d’eau : " J’ai soif. Pour parler, il ne faut pas avoir la bouche sèche. " Effectivement, il va lui falloir user de la salive pour détailler les raisons d’une Berezina provisoire. Explications en quatre points.

Objectif zéro ?

Guère en veine jusqu’à hier dans la chasse aux médailles, l’équipe de France se dirige peut-être vers un nouveau zéro pointé. Comme aux Jeux de Sydney en 2000. À l’époque, aux antipodes, on sortait les couteaux entre membres de la délégation. Le président d’alors, Philippe Lamblin, disait par exemple : " Le problème de l’athlétisme de haut niveau en France, c’est que les gens pensent que tout leur est dû (.). La Fédération est une vache à lait, les groupes d’entraînement lui piquent du pognon et continuent pourtant de la critiquer. "

Quatre ans plus tard, en terre grecque, le discours de son successeur Bernard Amsalem est plus policé mais reste le même sur le fond : " Entre les élus, la direction technique, les entraîneurs fédéraux, les entraîneurs personnels, les managers et les sponsors, trop de monde tient trop de rênes : c’est très perturbant pour l’athlète. Il ne faut plus entre nous des intervenants qui défendent leurs intérêts personnels. Il nous faut de l’unité, de la cohésion et de la communication. " Mardi soir à Athènes, le directeur technique national Robert Poirier avouait à la presse : " Je ne savais pas que Bernard Amsalem avait tenu de tels propos. " La délégation française n’est pourtant pas démunie en téléphones portables.

La faute à pas de chance ?

Huit médailles à Paris et une Berezina en perspective en Grèce. Que s’est-il passé en un an pour que l’athlétisme tricolore perde autant de couleurs ? Il y a la classique explication de " c’est la faute à pas de chance. " Évidemment, Mehdi Baala, médaillé d’argent à Paris en 2003 sur 1 500 mètres, qui se prend les pieds dans une racine à quelques jours des JO, c’est du domaine du hasard. Bonne poire, le DTN Robert Poirier veut bien tout assumer mais pas ça : " Si on veut remettre en cause tout le système à cause d’une foulée ratée sur trois millions, je ne suis pas prêt à assumer. "

Le patron des Bleus préfère avancer quelques explications plus rationnelles, avant de tirer le bilan définitif au terme des jeux le 29 août : " Après les championnats du monde à Paris, certains médaillés se sont enfermés dans l’euphorie comme Marc Raquil, d’autres ont voulu en faire trop, Muriel Hurtis par exemple. " Hurtis, éliminé en demi-finales du 200 mètres, était bien loin de sa troisième place mondiale de Saint-Denis. Raquil, en bronze sur 400 mètres au Stade de France, a jeté l’éponge à la veille des Jeux. Son printemps n’avait été qu’une suite de blessures et de déceptions après un hiver passé à " chanter " sur toutes les ondes. Sur son cas, le DTN est clément : " C’est humain, qui aurait pu résister à un tel défilé de sollicitations et d’honneurs ? "

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Mr B.
Visiteur


Date du message : Thursday 26 August 2004 à 13h50


C’est dans la tête, docteur ?

Si Robert Poirier promet qu’il n’a pas (encore) passé de savon à l’équipe de France, il regrette à l’inverse ne pas lui avoir fait subir un lavage de cerveau. Entendez par là que le DTN s’est " heurté à un mur d’incompréhension et de refus des athlètes lorsque je leur ai proposé de travailler l’aspect préparation mentale de la compétition ".
En résumé, ce serait parce que les Français se posent trop de questions le jour J que leurs jambes ne répondent plus. Allongés sur le divan du psychologue, ils auraient pu en prime reposer leurs membres inférieurs.
Sur la même longueur d’ondes que son DTN sur ce point, le président de la FFA Bernard Amsalem a d’ailleurs souhaité que l’équipe de France s’appuie désormais sur " des spécialistes, notamment de la préparation mentale, aussi bien pour les athlètes que pour l’encadrement, un encadrement qu’on doit encore muscler. "
La Fédération compte pourtant sur le support d’une psychologue du sport, Isabelle Inchauspé. Seulement, les athlètes dans leur grande majorité la boudent. Inchauspé, qui s’est occupée dans le passé des intérêts de la joueuse de tennis Amélie Mauresmo, médaillée d’argent dans le simple dames lors de ces JO, parle pourtant avec des mots simples. Du cas Mauresmo, régulièrement submergée par la pression à Roland-Garros, elle disait récemment : " Amélie ressent son potentiel mais n’arrive pas à l’exprimer. Elle fait un blocage. Elle a besoin de devenir plus adulte. "

Que faire ?

Jusqu’à la fin des compétitions, il est urgent d’attendre. Robert Poirier reste d’ailleurs optimiste. Enfin, avec mesure : " L’objectif de trois médailles est toujours possible. Il devient de plus en plus dur mais je veux y croire. "
On laissera le mot de la fin à Maria Martins, en lice aujourd’hui (19 h 30) pour les demi-finales du 1 500 mètres. Seule qualifiée française lors du premier tour, elle dit : " Il fallait qu’au moins l’une de nous porte haut le drapeau de la France ! " L’exemple vient d’en bas. L’an dernier, Martins, trente ans, faisait des ménages avant de se rendre à l’entraînement.

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Olivier A.
Visiteur


Date du message : Thursday 26 August 2004 à 23h32


en voilà une

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Al A.
Visiteur


Date du message : Friday 27 August 2004 à 01h07


Sur le plan du suivi psy, l'exemple de Cuba me semble très parlant. Les athlètes sont encadrés dès leur plus jeune âge par un psy qui les suit de façon continue pendant plusieurs années. Ce qui n'empêchent pas aux entraineurs d'exister et de tisser avec leurs protégés des liens privilégiés. Sans vouloir mettre en avant les bienfaits d'une révolution et de l'isolement des athlètes avec leur cercle familial, il y a un pointà méditer.