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Dopage - C.J Hunter accuse deux dirigeants de l'IAAF
WASHINGTON, 9 déc (AFP) - L'ancien lanceur de poids américain C.J Hunter a accusé deux dirigeants de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) d'avoir proposé de dissimuler son cas de dopage s'il feignait une blessure et renonçait aux Jeux de Sydney 2000, rapporte mardi le quotidien San Jose Mercury News.
Hunter, ex-mari de la championne de sprint Marion Jones, a déclaré au journal que la proposition lui avait été faite par Istvan Gyulai, secrétaire général de l'IAAF, avant la réunion de Bruxelles le 25 août 2000. Sandro Giovannelli, directeur des compétitions à l'IAAF, était également présent à la réunion.
Selon Hunter, les officiels de l'IAAF voulait ainsi étouffer un scandale majeure pour l'athlétisme avant le sommet olympique de Sydney. Ils lui auraient demandé de participer au meeting de Bruxelles en dépit d'un contrôle positif à la nandrolone puis de "dire que vous êtes blessé et ne pouvez participer aux Jeux".
"Ne dites rien et nous ferons en sorte que tout soit fait pour votre retour l'an prochain", lui auraient dit les dirigeants. La réunion aurait eu lieu le jour après que l'IAAF a notifié à la Fédération américaine (USATF) le cas positif de Hunter.
Selon le quotidien, Gyulai a reconnu la semaine dernière qu'un entretien avait eu lieu mais réfuté toute tentative de masquer un cas positif. Selon le dirigeant, Hunter aurait mal interprété ses intentions: "il n'y avait aucune idée d'accord. Juste une possibilité de préserver la confidentialité jusqu'après les Jeux s'il acceptait de déclarer forfait".
"Pourquoi tenir une réunion, spécialement avec deux membres si importants, un jour après m'avoir prévenu (du cas positif)", a questionné Hunter qui a participé au meeting de Bruxelles, s'est fait opérer d'un genou puis renoncé aux Jeux de Sydney.
"Ils font ce qu'ils veulent"
Il s'est pourtant rendu en Australie, comme entraîneur de Marion Jones future quintuple médaillée olympique, où son cas de dopage a été révélé. Chose qu'il a toujours niée et pour laquelle il a reçu le soutien de Victor Conte, le propriétaire du laboratoire californien BALCO, actuellement mis en cause pour la fabrication de la THG, stéroïde synthétique dont la découverte a été annoncée le 16 octobre dernier.
Hunter, qui s'est retiré officiellement de la compétition en 2001, clame toujours son innocence.
"Le facteur le plus évocateur est ma progression, a expliqué Hunter, 34 ans, au quotidien. J'ai progressé d'environ 4 mètres en 13 ans. Si j'avais pris quelque chose, j'aurais voulu en avoir plus pour mon argent. Regardez les lanceurs du top-10 actuel, vous ne verrez pas cela. Les gars progressent de 2-3 mètres en un an".
S'il a renoncé à défendre son cas, c'est parce qu'il ne croit plus au système. "S'ils veulent que vous soyez positif, vous le serez... Ils font ce qu'ils veulent", a-t-il affirmé.
La découverte de la THG a lancé une nouvelle traque contre les tricheurs. Pourquoi dépenser un certain nombre de dollars quand vous luttez contre rien, a-t-il déclaré. Aux Etats-Unis, l'USATF a adopté la semaine dernière la suspension à vie dès le premier cas positif aux stéroïdes et appelé les autres organisations, dont l'IAAF, à lui emboiter le pas
