Interview n°7 : Hassan HIRT
Une très belle interview complète d'Hassan HIRT, à lire.
"Je suis un simple sportif et j'ai été traité pire qu'un criminel"
IDF : Comment as-tu débuté l'athlétisme et quels sont tes prochains objectifs ?
HH : J'ai commencé l'athlétisme, comme beaucoup, suite aux remarques de mon prof d'EPS qui a perçu, lors des fameux cross du collège que j'avais des prédispositions à l'endurance. Il y a des rencontres, comme ça, qui suffisent et qui sont déterminantes pour trouver notre vocation. Donc je salue chaleureusement Monsieur BOTTÉ Dominique, le fameux prof d'EPS qui a dû me supporter pendant ces années d'insouciance.
J'ai donc commencé à 15ans, en minimes 2 avec Xavier DUMONTROTY et Lydie EUDIER aux manettes (je faisais 9'28 au 3000).
À partir de cadet c'est Sylviane LEVESQUE, championne de France de marathon avec un record à 2h31, qui m'entraînait (je faisais 16ème au France de cross, 4'02 au 1500 et 8'47 au 3000) et enfin, à partir de junior 2 c'est Christian GEFFRAY, plusieurs fois international également, qui a pris la suite jusqu'à 2012. Je les cite tous car, après mon créateur, ces personnes m'ont apporté énormément et je leur en serai toujours reconnaissant.
Mon objectif pour cette saison est de continuer à faire ce que je sais faire de mieux lorsque je suis dans les labours : me battre !
J'ai aussi envie de faire plaisir à tous ces gens qui m'ont soutenu en étant présents dans l'aisance comme dans la difficulté...
Et pour leur faire plaisir, ma modeste récompense serait de faire un beau championnat de France de cross en mars prochain, si Dieu le veut.
Car ce rendez-vous sportif national reste mon préféré du calendrier.
C'est désormais, Zouhir FOUGHALI (ancien entraîneur de Mahiédine MEKHISSI-BENABAD) qui est mon nouvel entraîneur depuis quelques mois et qui, m'aidera, in sha Allah, à concrétiser mes objectifs.
C'est un entraîneur très rigoureux, qui ne laisse rien au hasard et qui élabore la suite de mes entraînements, au jour le jour, uniquement suivant les sensations rapportées régulièrement par téléphone.
Une proximité dont je n'ai pas l'habitude mais qui me convient.
IDF : Comment as-tu vécu ta suspension alors que ton soi-disant dopage n'a jamais pu être caractérisé ?
HH : J'ai très mal vécu cette période. J'ai beau avoir un mental solide, j'admets volontiers avoir traversé un épisode fort douloureux.
Je suis un simple sportif et j'ai été traité pire qu'un criminel.
Déclaré coupable et lynché sur la place publique avant même d'être personnellement informé du dossier.
J'ai été chassé du village olympique comme un vulgaire lépreux très contagieux sans même savoir ce qui m'était officiellement reproché.
Et c'est le président de la Fédération Française d'Athlétisme (FFA) Bernard AMSALEM, lui-même, qui dès le lendemain informe la presse en insinuant que je m'étais dopé.
Celui-ci n'a donc pas hésité à commettre une troublante violation de l'anonymat et du secret de l'instruction.
Et depuis, notre président est resté totalement muet.
Il n'a donc nullement fait état aux médias de l'évolution de l'affaire.
Que j'ai contesté le résultat déclaré positif de l'échantillon A.
Que très curieusement l'expert que j'ai choisi ne s'est pas déplacé lors de la contre-expertise sur l'échantillon B, que celle-ci n'a donc pas été effectuée.
Qu'en de telles conditions, le dopage n'est pas caractérisé.
De plus, aucun article de presse n'a mentionné que la suspension de 2 ans qui m'a été infligée par l'AFLD a été prononcée lors d'une audience hors ma présence et celle de mon avocat.
Ce dernier, Maitre Stéphane MESONES était en effet dans l'attente de communication de certaines pièces du dossier.
A ce jour, personne ne sait que cette sanction de suspension n'est pas définitive puisque je suis dans l'attente d'une décision du Conseil d'Etat, afin de la voir annulée.
Dans cette hypothèse, il me restera à solliciter une indemnisation en réparation du préjudice causé.
Durant ces 2 ans, j'ai heureusement pu bénéficier du soutien de ma merveilleuse petite famille et d'amis qui sont restés très proches.