Arles (Bouches-du-Rhône) DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
COMME CHAQUE ANNÉE, Eunice Barber avait prévu d'effectuer sa rentrée à l'heptahlon à Arles, ce week-end. Souffrante, la vice-championne du monde de la discipline, médaillée d'or en longueur, a renoncé pour ne pas compromettre son unique objectif de la saison : les jeux Olympiques. De quoi souffrez-vous ? Eunice Barber.
J'ai mal aux muscles fessiers droits depuis cet hiver. Ça m'empêche de sauter les haies et pour la longueur. Les médecins et les kinés hésitent entre une sciatique et une tendinite. J'ai renoncé à Arles pour ne pas repartir de zéro après une bonne saison hivernale. Je vise les JO et je ne veux avoir aucun regret. C'est le seul titre qu'il me manque. Cette blessure perturbe-t-elle beaucoup votre plan pour Athènes ? J'ai pu m'arrêter maintenant parce que j'étais en avance dans ma préparation. Mais il y a deux semaines, mon inquiétude était totale. Après une séance technique, je n'arrivais plus à dormir du côté droit. Le matin, je ne pouvais plus déplier ma jambe. Ça ressemble à la même blessure qu'il y a quatre ans, avant les JO de Sydney (NDLR : Barber avait abandonné). Pour me soigner, on me fait des massages très profonds, j'évite les séances avec choc et je me repose. J'ai reçu une infiltration il y a trois jours. J'ai moins mal, je retrouve ma sérénité. Quel est votre programme ? Etre en bonne santé pour donner le meilleur de moi-même. Il me tarde de voir ce dont je suis capable en compétition. J'ai besoin de points de repère pour mieux doser mes entraînements. Avant d'avoir mal, j'ai réussi des trucs que je n'avais jamais fait de ma vie. Si tout va bien, je trouverai un meeting dès le week-end prochain pour faire deux ou trois épreuves. Et je ferai un heptathlon complet avant les JO : soit la Coupe d'Europe, soit les Championnats de France (NDLR : les deux épreuves sont programmées début juillet).
Propos recueillis par Matthieu Le Chevallier
Le Parisien , samedi 05 juin 2004