JEUX OLYMPIQUES. -- L'Agenais Alex Gonzales a participé à trois olympiades. Il en raconte l'ambiance féérique
« Quand vous participez aux Jeux, vous êtes sur une autre planète. Sur la planète Passion ». Décollage immédiat avec Alex Gonzales, qui a participé à pas moins de trois Jeux Olympiques. Il courait sur 1500 mètres en 1980 à Moscou et en 1984 à Los Angeles, avant de faire voler sa crinière dans le marathon en 1988 à Séoul. A quelques jours du début des Jeux Olympiques d'Athènes (du 13 au 29 août), et seize ans après sa dernière participation, il parle toujours avec émotion de cette compétition, son « plus beau souvenir de sportif, que ce soit en 1980, 1984 ou 1988 ».
Il faut dire que depuis l'âge de 14 ans, il s'entraînait dur avec l'objectif d'y participer.« Ca a toujours été mon rêve ». Et la réalité ne décevra pas ce rêve. « Ce sont des instants fabuleux. La cérémonie d'ouverture vous procure une espèce de grand frisson. Vous êtes fiers de faire partie de cette aventure, et en même temps, vous savez que vous représentez votre pays et qu'il va falloir être à la hauteur ».
« Une féerie »
En 1980, il rate de peu la qualification en finale. Mais il n'en garde pas d'amertume. « Participer à une finale, gagner une médaille, c'est la cerise sur le gâteau, mais ce n'est pas le plus important. Je savais d'où je venais, que je m'étais donné corps et âme pour être où j'étais, sans jamais tricher. Et puis cette compétition a été créée par des êtres humains. Elle réunit des hommes et des femmes de tous horizons qui se reconnaissent et se respectent autour du sport. C'est un moment de paix. C'est, avant tout, ça que je retiens. Alors que le quotidien est terne, ennuyeux, j'allais y chercher des émotions. Et je les ai trouvées. Vous êtes coupés du monde, choyés, sur un nuage, et en même temps, vous savez que le reste de la planète vous regarde. C'est une féerie. Le plus dur, après, c'est d'accepter de se replonger dans le quotidien ».
« Une attitude déplorable »
Cette magie est-elle restée la même aujourd'hui ? Alex reste mitigé sur la question, sans, précise-t-il, « vouloir faire l'ancien combattant ». Aujourd'hui préparateur physique, il porte un regard critique sur l'évolution du sport. « Ca a beaucoup changé, à l'image de la société. A l'époque, on servait notre sport. Maintenant, les athlètes se servent de leur sport. Je courais pour être le meilleur alors que désormais, on court pour gagner le plus d'argent possible, avoir le maximum de popularité.... Pour me qualifier, je préférais faire l'impasse sur certains meetings, malgré l'argent qu'il y avait à gagner. Quand on voit l'attitude des filles du relais quatre fois cent, qui se chamaillent pour une histoire de primes, c'est déplorable ».
Quand aux chances de médailles de la sélection française, il ne se risque à aucun pronostic. « Il va faire chaud, il faudra s'acclimater, supporter la pression.... Il y a plein de paramètres à prendre en compte, il serait donc hasardeux de jouer les pronostiqueurs». Reste à espérer qu'avec ou sans cerise sur le gâteau, les sélectionnés se régalent autant et gardent le même souvenir émotionnel qu'Alex.