Faire régulièrement du jogging de façon intensive (plus de 90 minutes par jour) pourrait augmenter le risque de souffrir d’arthrose du genou, selon une étude américaine. Mais en deçà de ce seuil, l’exercice physique aurait plutôt un effet bénéfique pour les genoux.
L’étude, qui n’a pas encore été publiée, a été présentée récemment dans le cadre d’un congrès réunissant des spécialistes de la radiologie. L’essai clinique repose sur des tests d’imagerie par résonance magnétique (IRM) des genoux de 236 personnes de 45 ans à 55 ans, physiquement actives à différents degrés. Il en résulte que le risque de blessure pouvant mener à l’arthrose du genou est plus grand parmi les sportifs qui s’adonnent à des activités physiques à haut impact pour les genoux (jogging ou sports nécessitant des sauts), à raison de 90 minutes par jour sur une longue période.
Même si les participants n’éprouvaient aucune douleur avant l’étude, les tests par IRM ont décelé des lésions aux ménisques chez 47 % d’entre eux, de même que des lésions de différentes amplitudes au cartilage chez 74 % des sujets. Ce qui laisse croire aux chercheurs que ces athlètes sont plus à risque d’être atteints d’arthrose du genou. Toutefois, les amateurs faisant les mêmes activités à une fréquence moindre ne couraient pas de risque plus élevé. Et ceux qui faisaient de la nage ou du vélo de façon intensive (90 minutes ou plus par jour) voyaient même ce risque diminuer, selon l’étude.
La majorité des sportifs ne sont pas à risque
« Même si les résultats de cette étude devaient éventuellement être confirmés par d’autres études, ça ne voudrait pas dire que la majorité des gens qui s’entraînent intensivement seraient atteints d’arthrose du genou », soutient le Dr Ian Shrier spécialiste en médecine sportive à l’Hôpital général juif de Montréal. Selon lui, il est reconnu que le risque d’arthrose du genou est grandement associé aux blessures articulaires antérieures qu’un sportif peut avoir subies, lésion ligamentaire ou méniscale, par exemple. « Mais en général, l’apparition de l’arthrose du genou découle d’une multitude de facteurs et pas seulement de l’activité physique », soutient-il.
D’ailleurs, dans une revue d’études qu’il a menée en 2004 sur les risques d’arthrose attribuables à l’activité physique, le Dr Shrier concluait que l’activité physique de faible ou moyenne intensité n’est pas associée à l’apparition de l’arthrose. Elle s’avère même bénéfique pour les genoux, pour l’ensemble des sportifs amateurs. « Les preuves tendent aussi à démontrer que l’activité physique modérée n’empire pas les symptômes chez les personnes souffrant déjà d’arthrose du genou », soulignait-il dans son étude.
* Article publié par Martin LaSalle
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